tag:blogger.com,1999:blog-4979220357013902557.post623688059459577120..comments2024-01-22T19:18:21.741-08:00Comments on MICHEL TERESTCHENKO: Au cœur de la pensée libérale : Liberté et individualité chez John Stuart MillMichel Terestchenkohttp://www.blogger.com/profile/11886715248381049022noreply@blogger.comBlogger7125tag:blogger.com,1999:blog-4979220357013902557.post-57228687571574931012013-01-13T13:42:32.068-08:002013-01-13T13:42:32.068-08:00Bonjour à tous. Je voudrais revenir sur le dilemme...Bonjour à tous. Je voudrais revenir sur le dilemme évoqué plus haut notamment par Catherine Cudicio à propos de "struggle between Liberty and Authority...". A mon sens il faut distinguer entre ce à partir de quoi un pouvoir se met en place et sa finalité. C'est à ce niveau que réside le caractère fondamentalement contradictoire du politique et du pouvoir qui le structure. Sa fin : favoriser un état de concorde, son origine : réprimer la méchanceté que le libéral soupconne dans l'homme, bénéficier de ce fait du monopole de la violence. Ce qui fait dire à Freund dans son monumental essai :'Essence du politique' que "s'il parvenait à ses fins il se nierait lui-même". Au final on peut penser que l'essence du politique est rien moins qu'utopique. Mill tente de résoudre cette quadrature du cercle : obéir tout en en développant "une affirmation païenne de soi" mais le problème demeure irrésolu fondamentalement. "Le pouvoir est inexplicable, voilà sa force" selon Alain...<br />Marie EmmaAnonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4979220357013902557.post-89919017791888778202013-01-13T13:40:51.981-08:002013-01-13T13:40:51.981-08:00Bonjour à tous. Je voudrais revenir sur le dilemme...Bonjour à tous. Je voudrais revenir sur le dilemme évoqué plus haut notamment par Catherine Cudicio à propos de "struggle between Liberty and Authority...". A mon sens il faut distinguer entre ce à partir de quoi un pouvoir se met en place et sa finalité. C'est à ce niveau que réside le caractère fondamentalement contradictoire du politique et du pouvoir qui le structure. Sa fin : favoriser un état de concorde, son origine : réprimer la méchanceté que le libéral soupconne dans l'homme, bénéficier de ce fait du monopole de la violence. Ce qui fait dire à Freund dans son monumental essai :'Essence du politique' que "s'il parvenait à ses fins il se nierait lui-même". Au final on peut penser que l'essence du politique est rien moins qu'utopique. Mill tente de résoudre cette quadrature du cercle : obéir tout en en développant "une affirmation païenne de soi" mais le problème demeure irrésolu fondamentalement. "Le pouvoir est inexplicable, voilà sa force" selon Alain...<br />Marie Emma Anonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4979220357013902557.post-32687515192386269772012-11-18T08:17:01.884-08:002012-11-18T08:17:01.884-08:00Je vous prie de bien vouloir m’accorder une pensée...Je vous prie de bien vouloir m’accorder une pensée que le texte m’a inspirée.<br /><br />On se demande si à notre époque, au sein d’une telle société de masse où on peut parler comme Mil et Tocqueville « d’une domestication des esprits, du despotisme de la coutume » on a vraiment encore la possibilité de se développer librement pour un avenir à être une personnalité forte, ou ferait-on mieux de choisir l’existence chétive ? <br />Déjà Tocqueville dit: « Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies : ils sentent le besoin d'être conduits et l'envie de rester libre.» Sentir le besoin d’être conduit en même temps l’envie de rester libre, ça c’est la plaie ouverte qui est essentiellement difficile à soigner de nos jours plus que jamais auparavant, soit au point de vue, comme pour Constant, de la religion, pour Tocqueville, des associations ou pour Mill, de la participation des citoyens aux affaires publiques.<br /><br />L’essentiel qui compte dans notre société est d’être récompensé par de l’argent. L’opinion de celui qui a une position financièrement bien établie est prise prioritairement en considération, et souvent la pluralité des opinions n’est pas considérée, ainsi avoir le courage d’exprimer sa pensée s’éclipse. <br /><br />Comment peut-on éviter que notre société se dirige de plus en plus vers la domestication des esprits, au lieu d’être prête à reconquérir liberté et individualité pour chaque individu?<br /><br />Irène P.E.Irène P-Enoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4979220357013902557.post-65878883817132671502012-11-17T15:05:28.279-08:002012-11-17T15:05:28.279-08:00je vous remercie pour ces excellentes contribution...je vous remercie pour ces excellentes contributions.michel terestchenkohttps://www.blogger.com/profile/02329911545071734052noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4979220357013902557.post-26531508781522428612012-11-17T09:58:17.609-08:002012-11-17T09:58:17.609-08:00Bonjour à tous, Devenir soi même, exprimer pleinem...Bonjour à tous, Devenir soi même, exprimer pleinement sa personnalité, ses goûts, ses croyances, ses valeurs serait selon John Stuart Mill incontournable pour jouer son rôle d’acteur social conscient et utile au sens utilitariste. <br />Mais comment définir la liberté poser ses limites, et quels «experts» seront-ils autorisés à contrôler... Les réponses de John Stuart Mill reposent sur une foi sans faille en l’individualité. Deux ans plus tard, il publie Considerations on representative government dans lequel il prolonge sa réflexion sur le pouvoir et la représentation politique. <br /><br /><br />John Stuart Mill définit la liberté par ses expressions:<br />Liberté de pensée et d’expression: « freedom of thought and emotion» qui inclut la liberté d’agir en fonction de ses pensées.<br />Liberté de ses goûts et tendances à condition qu’ils ne blessent pas autrui, et quand bien même ces goûts seraient aux yeux de certains «immoraux» <br />La liberté d’association entre personnes adultes, responsables, librement engagées, à la condition de ne pas nuire aux autres, c’est à dire ceux qui ne veulent pas s’associer au mouvement.<br />Mais doit-on choisir entre liberté et autorité: « The struggle between Liberty and Authority is the most conspicuous feature in the portions of history with which we are earliest familiar, particularly in that of Greece, Rome, and England.»<br />Formulé ainsi, le conflit traverse les siècles et les continents mais reste non résolu, comment concilier liberté et autorité? Influencé par les moralistes du 17 ème siècle, soucieux d’élaborer une ligne de conduite pragmatique et juste, John Stuart Mill n’ignore ni la nécessité de juguler les égoïsmes, ni l’action inhibitrice d’un pouvoir autoritaire sur les talents individuels. Or n’y a-t-il pas quelque égoïsme à cultiver sa personnalité, ses talents, s’enorgueillir de ses différences? Ne serait-il pas plus vertueux de rentrer sagement dans le rang? Les débats actuels qui opposent Liberté et Sécurité sans qu’il possible d’avoir les deux ensemble, offrent une variante.<br />Le 3ème chapitre de On Liberty s’intitule «On Individuality, As One of the Elements of Wellbeing», sa vision de la société semble donc centrée sur l’individu en tant que participant au groupe, plutôt que sur le groupe en tant que contenant d’individus. L’individualité, c’est selon l’auteur, l’expression même de soi, en particulier de ses différences, surtout des «meilleures». Il a souvent été reproché à John Stuart Mill de vouloir remplacer une aristocratie de classe par une autre fondée sur le mérite. Ce reproche occulte le fait que Mill ne porte pas d’évaluation définitive mais toujours temporaire, il écrit dans les Considérations que certains peuples ne sont pas prêts pour la démocratie représentative, de même certains individus ne sont pas prêts à assumer la direction des affaires publiques, sans que cela signifie qu’ils soient figés à jamais dans un état de minorité. Il persiste dans sa conviction que les «meilleurs» ont l’obligation non seulement d’assumer leur individualité mais de s’engager afin que les plus vulnérables ne soient pas soumis aux avanies d’un régime tyrannique, broyeur, sans nul autre projet que sa perpétuation. Pour donner aux individus la chance de se distinguer par leurs talents et leur imagination, il faudra donc créer et garantir les conditions de leur épanouissement. <br />Il pose toutefois les limites de la liberté individuelle, celle-là même qu’il appartient au pouvoir de garantir «The liberty of the individual must be thus far limited; he must not make himself a nuisance to other people.».<br />Réfléchir à propos de la liberté et du pouvoir pourrait dès lors inciter à les penser en termes de territoire, de visibilité et de hiérarchie, ce que fait John Stuart Mill devançant en cela l’exigence de sens «historique» que Nietzsche formulera une quinzaine d’années plus tard dans sa Seconde considération Inactuelle.Catherine.Cudiciohttps://www.blogger.com/profile/03691761598366544962noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4979220357013902557.post-46801457530733786792012-11-15T06:21:24.724-08:002012-11-15T06:21:24.724-08:00Quel cruel dilemme, pour la philosophie politique,...Quel cruel dilemme, pour la philosophie politique, que le suivant : promouvoir la liberté individuelle au risque de fragiliser l’ordre civil…, ou bien la réduire par souci de l’ordre, mais au risque d’oppresser les individus… Mais au fait : pourquoi devrait-il y avoir une solution… ? Le genre humain n’est-il pas condamné à souffrir ce paradoxe sans aucune autre alternative que celle de balancer cette patate chaude d’une main à l’autre, comme le pouvoir passe régulièrement de la droite à la gauche, justement… <br /><br />En lisant cet extrait je me suis rappelé un passage du discours de B. Constant (« La liberté des anciens… ») qui aborde ce problème. Tout d’abord, les Anciens (pensons à la Cité athénienne) vivaient en communauté relativement restreinte. Les libertés individuelles (au sens où les entendront les libéraux) étaient donc étouffées par les devoirs politiques, lesquels étaient au contraire très présents dans la vie de chaque citoyen… Mais voilà : à mesure qu’une communauté « grossie », le pouvoir politique des citoyens diminuent – au profit d’une plus grande liberté individuelle et d’une séparation d’avec la vie politique. Ce phénomène implique donc naturellement le rejet de ce « trop-plein de pouvoir » vers quelques citoyens que nous appelons alors « ministres », « députés », « sénateurs »... Dans ce cas : l’uniformisation, le nivellement par le bas, la culture de la médiocrité… semblent être les conséquences nécessaires du passage de « petites sociétés » à « gouvernance globale »… Un problème se pose donc : doit-on considérer la liberté individuelle comme la valeur suprême en politique… ou bien comme une valeur relative, voire secondaire ? Le premier cas implique le renoncement à toute volonté de dépassement et de progrès humain, car, la majorité des gens n’étant préoccupée que par des questions futiles (« ils tournent en rond », cf. Tocqueville), le développement des caractères d’exceptions devient très difficile dans une telle société qui, gangrénée par l'obsession du politiquement correct et par la maxime de ‘Robin des bois’ que l’on pourrait ainsi reformuler : « contraindre les meilleurs pour laisser passer les médiocres », se complait à tourner en rond. Dans le second cas, toutefois, nous risquons facilement de basculer dans les extrêmes de la pensée communautariste en oppressant la liberté individuelle au nom d’une prétendue recherche de l’ « Idéal »… et l’Histoire en témoigne.<br />Et oui… cruel dilemme pour qui le comprend. La solution, je crois, serait de revenir à ses origines. Car en lisant « De la liberté » de Mill, on apprend que l’individualisme désigne tout sauf la médiocrité de l’égoïste qui croit ne dépendre de personne, mais plutôt le développement d’un potentiel : le parachèvement d’une personnalité forte, riche en intelligence, en discernement, en bienveillance, en sens de la responsabilité… Mais comment y parvenir ? Encore et toujours : l’Education. <br /><br />Accordez-moi de terminer sur une pensée : nous essayons de déterminer, en philosophie politique, ce qui peut faire la légitimité d’un système de pensée fondateur ou normatif. Mais l’origine des pouvoirs et des sociétés actuelles ne repose pas sur la réflexion… : elle repose toujours sur la guerre, la conquête… le déchaînement des FORCES. Spinoza dira : le fondement du droit, c’est le ; Kant relèvera – comme Marx après-lui – que l’origine ‘morale’ des Etats (- les conditions de leur fondation -) est incertaine… Dès lors : ne sommes-nous déjà pas en porte-à-faux lorsque nous essayons de penser rationnellement un phénomène qui tire ses origines dans le ‘corps’, ie dans la lutte des hommes pour la survie… ? Le fondement des Etats ne se trouverait-il pas plutôt dans l’estomac ?...<br /><br />Salutations à chacun d'entre vous.MathieuLLhttps://www.blogger.com/profile/08789211702361036687noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4979220357013902557.post-31186381116905160282012-11-13T13:53:37.489-08:002012-11-13T13:53:37.489-08:00Voici un beau discours contre la "pensée uniq...Voici un beau discours contre la "pensée unique" -terme cher à J.François Kahn. Je crois, à la lecture de ce texte et sa mise en perspective, que nous avons affaire en permanence à deux écueils : d'un côté l'embrigadement dans un système, qu'il soit politique, idéologique ou philosophique, de l'autre la dissolution de notre énergie dans une quête effrênée de grandeur. <br />Symétriquement nous avons deux solutions: d'une part la mise en commun nos énergies dans une société, et pour la compléter, l'acceptation de l'autre, jusqu'en nous-mêmes. Tout est question de mesure.<br />Merci Michel pour ce beau texte.Emmanuel Gaudiotnoreply@blogger.com