On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal

samedi 20 novembre 2021

L'esprit de tolérance dans l'Islam

Que la religion puisse être source de paix et de tolérance, bien peu de personnes seraient aujourd'hui disposées à l'admettre. Et si nous ajoutions à cette suggestion la particularité suivante : de toutes les religions du Livre, la plus tolérante est l'Islam, nul doute que nous susciterions plus de protestation que de perplexité, tant la violence est aujourd'hui associée à l'Islam pour les raisons que l'on sait. Telle est pourtant la thèse principale que soutient le chercheur Reza Shah-Kazemi dans son beau et savant livre, L'esprit de tolérance en Islam, Fondements doctrinaux et aperçus historiques [trad. Jean-Claude Perret, Editions Tasnim, 2016].
Notre auteur s'appuie, dans une première partie, sur de multiples sources historiques pour montrer que les sociétés islamiques traditionnelles pratiquaient un respect de la pluralité religieuse qui faisait défaut à la plupart des sociétés de leur temps. Tel était le cas de la condition des non-musulmans, juifs et chrétiens, dans l'empire ottoman qui dura près de sept cents ans et à propos duquel Bernard Lewis écrit : « Cette société pluri-éthnique et multi-religieuse a remarquablement fonctionné ». « L'esprit de tolérance, note Shah-Kazemi, était le principe directeur de cette structure dans laquelle les communautés religieuses étaient autorisées à se gouverner elles-mêmes en retour du paiement de la gizya (impôt local) et de la reconnaissance de l'autorité politique de l'Etat ottoman. » Quoique les musulmans y jouissaient d'un statut supérieur et que les minorités religieuses fussent reléguées à un statut de « seconde classe » (sur le statut des Dhimmi et des « minorités protégées », voir pages 116-128), ces inégalités de condition ne conduisaient ni à des persécutions ni à des formes sociales d'intolérance ; rien qui soit comparable aux pillages et à la barbarie pratiqués par les puissances occidentales, l'Espagne catholique en tête, à partir du Xve siècle. Et notre historien d'emprunter d'autres exemples mémorables de tolérance dans la société moghole, en particulier sous le règne du roi Akbar au XVIe siècle, ou encore sous la dynastie des Fatamides en Egypte, à qui l'on doit la fondation, en 960,  de l'université théologique Al-Ahzar au Caire : « Les autorités fatimides [n'ont] eu guère, écrit-il, qu'à établir un cadre global défini par les principes de la loi islamique, à l'intérieur duquel les communautés étaient libres de fonctionner en conformité de leurs propres normes et coutumes religieuses, et en accord avec les lois du marché. » Dernier exemple : l'âge d'or que constitua, pour les Juifs en particulier, l'Espagne des Omeyyades (Al-Andalus) où l'esprit de tolérance était vif et la persécution rare, selon Maria Rosa Menocal.
En conclusion de cette première partie, intitulée « Coup d'œil historique », Reza Shah- Kazemi note qu'il serait cependant « simpliste et erroné de prétendre qu'avant les massacres et les expulsions du Xve siècle, la tolérance n'était pratiquée que par les Musulmans, et l'intolérance par les seuls Chrétiens […] Mais ce qui devrait être clair est que la tolérance musulmane était la norme, dont l'intolérance n'était qu'une déviation ; une norme qui n'était pas d'ailleurs pas simplement observable a posteriori dans la loi musulmane et gouvernée par un esprit éthique façonné par la révélation coranique. Les exemples de tolérance chrétienne, au contraire, sont des exceptions fortuites et occasionnelles dans une attitude générale d'antipathie si ce n'est d'hostilité envers les non-chrétiens. » La Reconquête de l'Espagne, achevée avec la chute de Grenade en 1492, s'accompagnera du meurtre ou de la conversion forcée de tous les Musulmans et Juifs, lesquels trouveront accueil et refuge dans les pays d'Afrique du Nord. Le remarquable esprit de tolérance qui avait gouverné l'Espagne musulmane pendant des siècles s'était incarné dans le plus célèbre soufi espagnol, Ibn Arabi, dont Shah-Kazemi cite ces quelques vers : « Mon cœur est devenu capable de toutes les formes / Il est pâturage pour les gazelles et couvent pour le moine / Temple pour les idoles et Kaaba pour le pèlerin / Il est les tables de la Torah et livre du Coran / Je professe la religion de l'Amour quelque soit le lieu vers lequel se dirigent ses caravanes. »
Pareille ouverture authentiquement œcuménique à l'Autre religieux n'était pas une singularité propre à l'Andalousie musulmane, c'était l'application de l'esprit du Coran et de son enseignement fondamental, tel que le formule le verset 48 de la sourate 5, « La Table servie » : « Nous avons donné, à chacun d'entre eux, une Loi et une Voie. Si Dieu l'avait voulu, Il n'aurait fait de vous qu'une seule communauté, mais afin de vous éprouver par ce qu'il vous a donné [Il vous a faits ce que vous êtes]. Cherchez à vous surpasser les uns les autres dans les bonnes actions. A Dieu vous retournerez tous, et Il vous éclairera, alors, au sujet de vos différends ». Laissant de côté les autres illustrations historiques que présente Shah-Kazemi (en particulier les actions de l'Emir Abdelkader à Damas en 1860), il importe d'insister sur la dimension proprement théologique et spirituel de la tolérance dans la religion musulmane.
Tout ici tient à ce que la pluralité des religions et des cultes, par lesquels les hommes célèbrent Dieu, loin de constituer un défaut ou un mal est en soi un bien, dès lors que cette pluralité a été voulue par Dieu lui-même. Quoique les Musulmans soient trop souvent oublieux de cette vérité fondamentale, le principe est, nous dit Shah-Kazemi, intangible et il est inscrit au cœur la révélation coranique  : « Dieu a voulu qu'il existe diverse traditions et communautés religieuses. L'obligation de la tolérance découle logiquement de ce principe spirituel et éthique enraciné dans le Coran ; d'où la qualité remarquable – sinon même unique – de la religion islamique : la tolérance envers l'Autre religieux est un corollaire de la foi musulmane dans la nature même de la Révélation. » Les diverses traditions religieuses, loin d'être l'expression d'un égarement de l'humanité chassée du paradis originel, sont enracinées dans la volonté divine et elles expriment sa sagesse aux lumières multiples, bien que le Coran soit la révélation la plus complète de Dieu à l'humanité : « Toutes les religions révélées sont des lumières, ,écrit Ibn Arabi. ¨Parmi elles, la religion révélée à Muhammed est comme la lumière du soleil parmi les lumières des étoiles. »
La doctrine islamique de la tolérance se résume à quatre points principaux : « 1/ Le Coran confirme et protège toutes les révélations qui le précèdent […] 2/ La pluralité des révélations, comme la pluralité des communautés, est divinement voulue […] 3/ Cette pluralité et cette diversité visent à stimuler une saine “compétition”, un enrichissement mutuel des bonnes œuvres […] Les différences de dogmes, de doctrines, de perspectives et d'opinions sont les conséquences inévitables des multiples sens inclus dans les diverses révélations. » « L'une des gloires du Coran, affirme Reza Shah-Kazemi, est d'être le couronnement des révélations précédentes, une sorte de cristallisation de la quintessence de toute révélation possible ; la conscience de cette universalité permet aux Musulmans tolérants de respecter et d'admirer toutes les révélations précédentes, et toutes leurs traditions de sainteté, de beauté et de vertu, sans crainte de diluer, encore moins de trahir l'essence de leur propre foi ». Plus fondamentalement encore, et les raisons sont ici métaphysiques : « Plutôt que désigner une seule religion, islam désigne la disposition fondamentale de l'âme à être guidée par une révélation divine. » Quant à la diversité des religions, celles-ci expriment, tout comme les Qualités divines, les infinies possibilités de l'Essence divine sans remettre en cause son unicité : « Car l'Essence est à la fois absolument Une et infiniment variée […] Par analogie, les différences irréductibles entre les religions sont les expressions vitales de l'infinie créativité de leur unique source ». Le rejet par le Prophète de toute forme d'arrogance religieuse s'exprime de façon hautement significative dans son refus de nommer une religion précise quand on lui demandait celle que Dieu aimait le plus : « La religion primordiale et tolérante. »
Il résulte naturellement de ce principe de tolérance et de respect qu'en dépit des stéréotypes véhiculés par la propagande des islamistes radicaux et, comme en miroir, par les islamophobes, l'Islam prohibe l'usage de la violence et de la contrainte, de la « guerre sainte » par conséquent, en vue de répandre la religion, conformément à l'enseignement du Prophète lui-même : « Nulle contrainte dans la religion ». Seule la guerre défensive est autorisée. Et il est totalement faux, fait remarquer Reza Kazemi, citant Thomas Arnold, d'affirmer que l'Islam s'est répandu par l'épée. Citons en conclusion de cette belle leçon sur l'esprit de tolérance dans l'Islam, les paroles prononcées par le Prophète dans son célèbre « Sermon d'adieu », lors de son dernier pèlerinage en 632 : « Vous êtes tous frères, vous êtes tous égaux. Aucun d'entre vous ne peut prétendre à un privilège ou à une supériorité quelconques. Un Arabe n'est pas préférable à un non-arabe, ni un non-arabe à un Arabe. »
Voilà ce qu'il était nécessaire de rappeler en nos sombres temps où les principes les plus hauts de la religion musulmane sont violés par l'extrémisme islamiste autant qu'ils sont ignorés par tant de contempteurs de l'Islam qui ignorent tout de son éblouissante beauté et de sa profonde spiritualité. Combien de violences trouvent d'abord leur origine dans l'ignorance et dans la peur que celle-ci engendre  ?

17 commentaires:

Lucero LESEINE a dit…

Votre article me rappelle ma première approche avec l’Islam avant d’immigrer en France. J’ai eu l’occasion de lire Ikram Antaki, une écrivaine mexicaine d’origine syrienne. J’essayais de comprendre les radicalisations de l’islam dans le monde et je ne trouvais autre façon de comprendre tout cela qu’en me rapprochant de la pensée musulmane et de la culture arabe, en effet, je ne comprenais pas pourquoi on « s’acharnait » sur les personnes d’origine arabe alors que nous savons tous que l’histoire et les croisades n’ont pas été faites pacifiquement. Dans le Hadith, le prophète Muhammad, exalte l’homme, il affirme sa liberté et sa dignité ; il a également prêché avec l’exemple, il a lutté contre les nobles ennemis de la Mecque, comme Abu Yalh, qui aurait initié une persécution des musulmans. Il a également apporté du secours aux faibles et oppressés, il n’était pas avide de richesses et il a appris aux autres à ne pas l’être, il a également défendu les esclaves et il a favorisé leur émancipation. Dans l’actualité l’Islam cultive les valeurs de fraternité, justice, égalité, elles sont toujours aussi importantes, l’Islam exhorte à s’aimer les uns et les autres, d’ailleurs il refuse de diviser les hommes en seigneurs et esclaves ou nobles et hommes communs. L’amitié entre nations et peuples doit se conserver, il est obligatoire de soumettre les problèmes à discussion et refuser l’oppression et la dictature.
Le problème surgit avec le phénomène islamique actuel qui est lié au problème de l’amour à la terre, le quel selon Ikram Antaki, est étranger à la tradition arabe et est une création de la modernité, des élans politiques caractérisés par le problème palestinien après la seconde guerre mondiale. Les mouvements radicaux de l’Etat-Nation et d’autres mouvements terroristes ont comme fondamentaux l’identité de race, la nation, et le problème économique. Une arme de mobilisation idéologique pour atteindre des objectifs politiques non nécessairement prudents. Quelle est la relation de la doctrine religieuse islamique avec les mouvements radicaux contemporains ? Selon Alessandro Aruffo, écrivain italien, tous ces mouvements cherchent le retour au Coran comme une forme de réappropriation culturelle ; les révolutions dans les pays musulmans ont une connotation de purge d’abus, misères et autres. Le même auteur nous signale dans son livre Il mondo islamico. Movimenti, Stati e rivoluzioni da Maometto ad oggi , que, je me permets de traduire ainsi « la croissance de mouvements islamiques et le développement des méthodes de lutte, de plus en plus cruels, sont dus en grande partie à la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient […] du travail des hommes d’affaire et des princes de Koweït ou d’Arabie Saoudite en faveur a la ligue islamique mondiale […] le terrorisme islamique a été impulsé par tous ceux (Etats et organisations) qui aujourd’hui le combattent ou en ont peur ».

Lucero LESEINE
M1 Philosophie EAD REIMS

Bernard a dit…

"Le remarquable esprit de tolérance qui avait gouverné l'Espagne musulmane pendant des siècles"...........Ceci est un mythe, il y a eu des périodes d' intolérance et de massacres. C' est le mythe d'Al-Andalus comme il existe le mythe du bon sauvage. La réalité historique de l’Espagne des trois cultures chrétienne, juive et musulmane est de la propagande.


*Serafin Fanjul, Al-Andalus, l’invention d’un mythe,

VANEL Pierre a dit…

L'Islam est à la fois un sujet devenu incontournable, et un sujet délicat (point n'est besoin d'insister).
Il me semble , tout d'abord, qu'il ne faut pas se lasser de rappeler qu'il y autant d'obédiences et d'interprétations différentes dans le monde musulman que chez les chrétiens, et à vrai dire, que chez toutes les grandes religions. Il n'y a pas un Islam, il y a de multiples Islams. Et, comme vous le soulignez à juste titre, et c'est un point capital, l'intolérance ne fait pas partie de la doctrine musulmane.
Tout d'abord, il y a une distinction fondamentale entre les "religions du Livre" et les autres . Les religions du Livre sont tolérées à certaines conditions, certes, mais tolérées. Même l'Etat islamique n'a pas attaqué les chrétiens en tant que chrétiens. Et nulle part il n'est dit que les tenants des religions non monothéistes seront forcées de se convertir. Plus généralement, la notion de conversion forcée est absente. Bien évidemment, cela a existé, mais ni plus ni moins que dans le christianisme, qui lui non plus, n'admet pas, en principe, la conversion forcée.
Chacun connaît les passages du Coran rappelant que les êtres humains sont libres du choix de leur religion. Certains commentateurs considèrent qu'il s'agit d'une manoeuvre, ou bien que cela rentre en contradiction avec d'autres passages. Personnellement, je n'en suis pas convaincu : L'Islam demande un engagement total au croyant, en faveur de la "vraie foi", mais pas avant d'avoir examiné, si je puis dire, les fausses religions - qui ne peuvent, bien sûr, qu'être rejetées en toute connaissance de cause. Ce que le Coran condamne avec le dernière énergie, châtiments à l'appui, c'est d'abandonner l'Islam pour une autre religion, nécessairement mauvaise ; de toute façon, dans ce cas, l'individu en question est promis à l'enfer, et il s'agit de montrer à toute la communauté l'horreur du sort qui attend les relaps.
Je terminerai ces quelques lignes en rappelant deux faits significatifs parmi d'autres : La persistance et la force du christianisme copte en Egypte - combien de Musulmans ont subsisté en Espagne après la Reconquista ?, et les philosophes musulmans du Moyen Age, disciples d'Aristote - un païen notoire ! Là encore, le phénomène inverse, s'il a existé, fut marginal.

Yvan a dit…

Notre objectif ici pourrait être de voir brièvement comment la tolérance peut-être pensée dans les autre religions du Livre. La tolérance, si elle peut être déclinée religieusement, trouve dans la formulation biblique des dix commandements une expression qui, dans le proche orient ancien, fait droit au respect dû à tout à chacun (1). Dans les évangiles, la figure de Jésus de Nazareth telle qu’elle se dégage de l’exégèse contemporaine quant à elle, trouve une expression métaphysique qui permet de penser les choses autrement encore.

En Dt 5, 7-16, les 5 premiers commandements concernent Dieu et son culte. En Dt 5, 17-21, les 5 commandement suivants concernent le prochain. La substance morale fait partie de l‘enseignement de Sagesse et son originalité n’est pas grande. Ainsi, les commandements qui constituent la deuxième partie du Décalogue témoignent d’une tradition morale fort ancienne qui a aussi son correspondant dans les autres cultures. Les interdits portant sur le meurtre, l’adultère, le vol, le faux témoignage ou l’accaparement des biens du prochain, se rencontrent aussi en dehors d’Israël et dans des textes bien antérieurs à la révélation du Dieu de Moïse. La Bible elle-même nous avertit que chez les non israélites existe un comportement moral (Gn 20, 1-17).

Jésus prend ses repas avec des pêcheurs et des publicains. Par son comportement, entend donner le pardon alors que dans le Judaïsme cette prérogative est reconnue à Dieu seul. Des gens quittent travail et famille pour suivre Jésus. Il n’établit pas de discrimination basée sur le sexe quant à la possibilité de la démarche religieuse qu’il propose. Jésus choisi de lier la venue du Royaume de Dieu à sa propre personne manifestant de ce fait une prétention inacceptable pour les juifs de son temps (2). Jésus de Nazareth manifeste ainsi une attestation de la transcendance du Dieu unique qui est liée à sa propre historicité : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 9) Si le Jésus de l’histoire associe à sa personne la transcendance du Dieu unique, le Dieu des juifs se voit revêtu d’une caractéristique nouvelle qui est de conclure une alliance qui convoque la réalité de son propre pâtir : l’historicité de Dieu devient ainsi le lieu d’un possible redoublement de sa transcendance dans l’ultime caractérisation kénotique d’un modèle de tolérance universel que l’on trouve éminemment exposé par Paul de Tarse en Ph 2, 6-8. C’est ainsi que Jésus pourrait apparaître comme un paradigme possible d’une métaphysique de l’existence qui fait des catégories bibliques en général, le chemin qui fait converger l’immanence et la transcendance en ce point représenté par l’accueil et la reconnaissance d’autrui. Les religions du Livre ne sont sans doute plus exemplaires. L’histoire le démontre à bien des égards. A l’heure de l’expansion du fondamentalisme islamiste et de la généralisation des abus sexuels dans l’Eglise, il est de plus en plus difficile de se fier à des discours traditionnels qui n’incarnent plus les valeurs de tolérance attendues. Bien sûr, les religions ne coïncident pas avec leurs courants extrémistes. Pourtant, Dieu a peut-être déserté les religions et nous pouvons nous demander si elles ne se sont pas organisées sans lui. Comme si ce constat et prise de conscience entrainait un irrévocable renoncement : « un œil des yeux, un d(o)euil des di(y)eux. » Ce deuil est nécessaire pour voir la tolérance se manifester là où ne l’attend pas ou plus. En dehors des espaces sacrés, des ministres du culte et des édifices religieux. Dans l’extraordinaire banalité du (B)bien et de la bénédiction domestique. Là où tous sont consacrés.

1. Nous renvoyons ici aux analyses de Jacques BRIEND dont nous reprenons les grandes lignes. BRIEND, J. L’anthropologie du Décalogue, La Morale en Catéchèse, Paris, DDB, Cahiers de l’IPC, 2, 1988, pp. 39-51.
BRIEND, J, Lecture du Décalogue, Catéchèse, n°98, janvier 1985, pp. 91-99.
2. Nous nous sommes inspirés de KASPER, W. Jésus le Christ, Paris : Cerf, coll. « Cogitatio Fidei » 128, 1985, pp. 145-151.

Georges HOV a dit…

Bonjour à toutes et à tous.

Tout d'abord, je n'ai pas trouvé que l'auteur avait été touché d'une grande impartialité au moment d'effectuer ses recherches dans la rédaction de son ouvrage. J'y mettrais donc un esprit critique.

Je débute mon propos par rappeler que "Islam" veut dire soumission, et que quiconque qui ne se soumet pas à dieu, Islam, est considéré comme son opposant, ennemi. Etre un citoyen de "seconde classe" ne veut pas dire cohabitation sereine. L'esprit de paix comme l'indique l'auteur Reza Shah-Kazemi s'oppose à l'esprit de conquête et de reconquête de la religion musulman dans son aspect de représentation de force comme dans son aspect de reconversion idéologique. Pour faire court, les autres ont tort, nous on a raison. Cette théorie de tolérance et de paix fait face à la réalité de guerre et de tuerie dont à fait l'objet cette religion. Il faudrait donc tout d'abord souligner les cas de "tolérance" dont peut montrer la religion musulman. De la tolérance envers les femmes ? De la tolérance envers la pluralité des orientations sexuelles ? De la tolérance envers les autres religions ? De la tolérance envers les musulmans eux memes ? Le "bon" musulman se dirige vers une perpétuelle reconquête, reconversion de l'autre en appliquant les lignes de ce présent code. Le "mauvais" musulman quant à lui, vit sa vie comme chaque citoyen lambda.

Ce qui est frappant c'est que l'auteur lui-même, de façon involontaire, admets entre les lignes, que la religion musulman détient la vérité sur les autres en rappelant les formules suivantes :
"le verset 48 de la sourate 5, « La Table servie » : « Nous avons donné, à chacun d'entre eux, une Loi et une Voie. Si Dieu l'avait voulu, Il n'aurait fait de vous qu'une seule communauté, mais afin de vous éprouver par ce qu'il vous a donné [Il vous a faits ce que vous êtes]. Cherchez à vous surpasser les uns les autres dans les bonnes actions. A Dieu vous retournerez tous, et Il vous éclairera, alors, au sujet de vos différends ».

Un exemple typique du code donneur de leçon qui éclairera les autres, qui leurs donnera "une loi et une voie". La conquête physique, de guerre, de réprime s'est affaiblie de part le faible nombre. La conquête idéologique a bel et bien déjà commencée.

Cependant, il est inévitable de ne pas comparer la religion musulman aux autres religions. En effet, la religion Musulman est la plus jeune religion entre le Christianisme et le Judaïsme. A titre de comparaison, la religion musulman serait encore dans sa période de conquête religieuse. Seulement voila, en 2022, la population n'a pas l'air d'être disposée à se laisser museler. Le calandrier le montre, l'islam tiens encore racine sur des bases moyenâgeuses. Ce qui rend la compréhension de cette religion assez compliqué aux yeux de nous tous et toutes. Le Christianisme a également eu ses nombreux moments sanglants, ce qui peut s'inscrire dans une égalité périodique avec la religion Musulman qui de fait, n'est pas une religion de tolérance.

Mais dans un sens, je voudrais poser la question suivante, toutes les religion ne sont-elles pas intolérante ? Le propre d'une religion n'est pas, ici, dans son encadrement perpétuel ?

Dautel Tatiana a dit…

Partie 1 :
Au croisement hasardeux mais presque sardonique des élections présidentielle et du ramadan (période de purification) j’aimerais soulever une erreur importante de notre culture.

Notre gouvernement et par extension une grande majorité des citoyens qui la compose confondent les pratiquant de l’islam ( musulman) et les extrémistes comme le salafisme et djihadisme (fanatique, radicalisme islamique).
Je citerai des discours des candidats se présentant à l’élection qui se déroule ce dimanche d’avril 2022.
« La nation toute entière doit se mobiliser face à l’hydre islamiste (Emmanuel Macron, 2020 durant un discours) » , « Moi présidente mon ennemi sera l’islamisme » (Marine Le pen, 2022, dans une vidéo d’interview de campagne présidentielle), "On peut combattre l'islam et l'islamisme et en même temps protéger les musulmans" (Eric Zemmour, 2021, dans une interview radio sur Europe 1) « Islam et islamisme c’est la même chose. » (Eric zemmour 2002 durant un débat lors de la campagne présidentielle)

Or il faut bien différencier les citoyens croyants qui sont guidés dans la pratique de leur foi et les fanatiques. Dès le 20 eme siècle le mot islamisme a subi un aphorisme qui lui a insufflé une valeur politique de changement, le mot islamique est devenu polysémique. Pour reprendre les mots de l’essayiste Thomas Deltombe l’islamisme est une « catégorie infiniment élastique », l'islamologue française Anne-Marie Delcambre ira même a conclure que dans l'islam et l'islamisme il y a une forme de continuité, une réalité inchangée.
Et les personnages politiques les plus présents durant la campagne présidentielle ne se servent souvent que d’un seul sens de ce mot : celui qui vise à changer notre nation et notre culture. De ce fait la mémoire sémantique qui est associée au champ lexical de l’islam est bien trop souvent celle du terrorisme, de l’ostracisme et du radicalisme. Nous sommes amenés à croire que le radicalisme massivement affilié à l’islam. Mais rien ne nous le prouve, il s’agit là que d’une interprétation très légère de ce qui ressort des politique actuels.
Pire encore, nous utilisons le terme intégriste en ignorant (ou en choisissant d’ignorer) l’origine de se terme, qui elle est chrétienne est ne date pas plus que du siècle dernier.
Or, et c’est la le problème il ne faut pas faire le raccourci « entre le gens qui font des choses répréhensible et qui se trouve être plombier ou musulmans, ceux qui font des choses répréhensibles au nom de »  pour citer le philosophe Rémi Brague

Dautel Tatiana a dit…

Partie 2 :

Le superstitieux (provenant de l’article du même nom écrit par Jaucourt) est défini par tout excès de la religion. La superstition est le plus terrible des fléaux. L’origine des Fanatique (provenant de l’article du même nom écrit par Deleyre) est la confusion des pouvoirs politiques et religieux.
Deleyre nous dit que ce n’est pas l’hérésie qui est criminelle mais la lutte que l’on lui porte.
Notre pays est un pays laïc et doit donc respecter la pratique religieuse de chacun.
Il y a en mon sens deux possibilités : 1/ les français non musulmans sont hypocrites et se mettent des oeillères sur le passé meurtrier chrétien qui fondent notre culture. Il jouissent du luxe du conformisme et de la majorité dont ils font partis et prennent des décisions pour autrui sous le couvert d’une pseudo-peur politique en faisant au passage délibérément une généralisation abusive dans leurs jugement. En clair, un peu plus crûment, ils font semblant d’ignorer notre passé meurtrier des croisades et autres évènement historique et païens sanglant et choisissent d’instaurer un climat islamophobe car il ne souffriront pas de leurs propres choix, le tout en se justifiant faussement sur la généralité des buts de la pratique de l’islam en France.

2/ les français non musulmans ne cherchent pas à faire esprit de tolérance et d’ouverture sur une religion minoritaire car le champ associé les effraient. Il renie la notion même d’égalité et de fraternité qui est la devise du pays et en cherchent pas à apprendre quels sont les versets de tolérance de l’islam. Pour exemple
La dignité de chacun doit être respectée, quelle que soit sa religion, sa race, son origine ethnique, son genre ou son statut social (réf. : Le Coran, 17 : 70). Puisque nous sommes tous créés par Dieu Tout-Puissant, Créateur de toutes choses, nous devons faire preuve de respect et de bienveillance envers les autres et agir avec honneur.
Ils choisissent la solution de facilité qui est celle de l’exclusion (sociétale, politique et identitaire)

Amadou DEME a dit…

Nous essayerons de montrer que l’image d’un Islam intolérant en France est une construction que les frères musulmans ont réussi à faire circuler ; Ceci pour appuyer l’esprit de tolérance de l’islam discuté sur ce post.
Les prêches du tabligh ,des frères musulmans et des salafistes dans les quartiers ont complètement façonné l’islam à l’intérieur même de la communauté musulmane française. Par le biais d’un prosélytisme agressif en moins de vingt ans les frères musulmans ainsi que les salafistes ont réussi à imposer l’islam qu’il voulait : c’est-à-dire un islam communautaire, fermé refusant le dialogue et le pluralisme religieux.
C’est en dehors de la France que sont nés et se sont développé idéologiquement les frères musulmans et les salafistes. Le mouvement des premiers a accéléré son militantisme politique via des structures associatives en Egypte au lendemain de la guerre des six jours en 1967 ayant opposé Arabes et l’état sioniste. Amin Maalouf dans son livre « Le naufrage des civilisations » paru aux éditions GRASSET montre les conséquences de cette défaite traumatisante pour le monde arabe ainsi que sa participation dans la naissance d’un Islam belligérant flirtant avec le terrorisme. Dans ce même livre Amin Maalouf montre la responsabilité du panarabisme de Nasser dans l’écroulement de l’édifice millénaire qu’était la cohabitation pacifiée des populations issues des confessions des trois monothéismes au sein du monde arabe.
Dans le livre « Les territoires conquis de l’islamisme » Bernard Rougier parle d’une révolution SALIFISTE intervenue autours des années 80 et 90. Cette révolution silencieuse est le corollaire d’un ensemble de causes dont nous ne retiendrons principalement que ces deux :
- La simplification de l’islam : l’obsolescence de l’islam maraboutique tribal avec l’avènement de l’état moderne dans le monde arabo-musulman s’est traduite par la naissance au sein des nations la prise en charge de l’islam par l’état qui s’active pour mettre en place des structures cultuelles ainsi que l’emploi d’imans et de spécialistes du droit musulmans fonctionnaires. Ce qui a pour conséquence l’émergence d’un seul islam « fabriqué » par l’état ainsi que la disparition des « islams » issus des traditions locales avec des communautés interprétatives diverses.
- Les réussites diplomatiques et économique (manne pétrolière) de l’Arabie Saoudite ont facilité la diffusion à travers le monde d’un islam d’inspiration wahhabite . Dés 1969 est créé en Belgique le Centre islamique et culturel de Belgique (CICB). Centre à partir duquel partira la diffusion en Europe occidentale d’un islam ultra conservateur.

L’idéologie Wahhabite est quasi similaire à celle des salafistes car elles s’appuient toutes les deux sur une interprétation littérale du texte religieux et à imiter les « anciens » c’est-à-dire les témoins de la première communauté islamique autour du prophète de l’islam Mohamed (PSL). Ce sont les salafistes principalement qui vont faire de l’Islam au nord de la méditerranée dans les communautés immigrées islamisées une religion incompatible avec l’état sécularisé qui promeut la tolérance religieuse ainsi que la cohabitation soudée par l’esprit républicain. Il est clair que c’est la médiatisation de cet « Islam » qui a fini d’enterrer l’islam dont parle Reza Shah-Kazemi dans son livre.
C’est pour dire combien nos sociétés sont influencées par ce que les médias diffusent. Aujourd’hui ce qui sort de la télé est plus accessible à la masse que la production scientifique sortant des universités. D’où le danger que constituent les idées fausses pouvant émaner des médias. En moins d’un demi-siècle l’image de l’islam est passée de la discrétion totale aux situations apocalyptiques qu’ont été le 11 septembre. Les salafistes ne sont pas républicains et c’est en cela qu’ils cherchent le buzz en inculquant dans la tête des gens l’intolérance de l’islam grâce aux gros titres des médias
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Amadou DEME
M1 Philosophie EAD

Aurélien chopin a dit…

L’Islam est l'une des religions les moins compris en France par la majorité de la population et pourtant elle est l'une des religions les plus tolérante envers les autres croyances et les plus pacifique sur l'acceptation vis-à-vis de l'autre et de l'amour que l'on lui apporte comme le dit le Prophète dans son célèbre « Sermon d'adieu », lors de son dernier pèlerinage en 632 : « Vous êtes tous frères, vous êtes tous égaux. Aucun d'entre vous ne peut prétendre à un privilège ou à une supériorité quelconque. Un Arabe n'est pas préférable à un non-arabe, ni un non-arabe à un Arabe. ». Alors pourquoi l'islam est-elle perçue comme une menace par certains individus puisqu’elle prône la paix et l'harmonie entre les peuples ? "chose que le Catholicisme n'a pas su faire durant tous ses siècles. "
Comme à su le dire Amadou DEME "Les prêches du tabligh, des frères musulmans et des salafistes dans les quartiers ont complètement façonné l’islam à l’intérieur même de la communauté musulmane française. Par le biais d’un prosélytisme agressif en moins de vingt ans les frères musulmans ainsi que les salafistes ont réussi à imposer l’islam qu’il voulait : c’est-à-dire un islam communautaire, fermé refusant le dialogue et le pluralisme religieux.", ce qui a amplifier cette ignorance de l'islam dans la population française en plus de ses petits groupes religieux de l'islam qui ont déformer cette religion et adapter son message pour qu'il adhèrent à leur vision de la religion, et la fracture sociale créer par les quartier qui ont divisé la population Française en communauté les rendant étranger les uns envers les autres en plus de créer des inégalité sociaux.
De plus par les actions de ces communautés extrémiste cela à générer une peur irrationnelle de la population pour cette religion qui est simplement méconnue du grands publique, si autrui fait l'effort de la rationalité alors le pouvoirs de ses extrémistes n'aura plus prise et finiront par dissoudre naturellement ces communauté refermer sur elles-mêmes, le peuples français doit faire preuve de tolérance et ne pas être ignorant de ce qu'est l'islam car l'ignorance ne feras que donner plus de pouvoir à ses fanatique religieux et continuera a divisé la population française.
On peut conclure que la beauté de cette religion doit être connue de tous pour que les liens du peuple français se renforce.

Anonyme a dit…

Monsieur X, partie 2

Contre la vision “analogique” de Sha-Kazemi, nous voudrions défendre l’idée que la rencontre c’est davantage accepter que l’autre est différent plutôt que de penser qu’il est semblable. Chacune de ces attitudes cherche d’ailleurs à prouver ce qu’elle a du mal à accepter. Si, chrétien j’ai du mal à trouver du commun avec un musulman, il me faudra défendre la première idée : celle d’une analogie entre les religions. Si par contre est acquis que l’autre est de la même nature que moi en tant qu’homme, je peux dès lors sans crainte discuter de ce qui nous distingue. La distinction ne dégénèrera pas en conflit sanglant si sa dignité d’homme est respectée. Je peux penser, et montrer si j’en ai les moyens que tel énoncé de foi est rationnel ou irrationnel, mais ce n’est pas tuer celui qui défend cet énoncé. Mais l’indifférence qui cherche l’unité n’est en fait qu’un abandon de la rationalité dans la rencontre. Et manifestement, il y a des différences entre l’Abraham décrit par le Coran (qui pourfend les idoles et défend un monothéisme radical) et celui de la Bible (cf n.4). Il ne convient donc pas de niveler la réflexion par des propos tels que “les religions du Livre”, ou “les religions abrahamiques” car par là on nie leur spécificité voire leur contradiction. On ne peut que se réjouir donc des travaux qui vont dans le sens d’une compréhension précise, comme par exemple tout le mouvement d’exégèse historico-critique, qui, même s’il a connu les dérives historicistes et romantiques de son temps, a également été un acquis et un atout pour une approche du texte sacré. Une publication récente telle que Le Coran des historiens (Paris, Cerf, 2016) va également dans ce sens. Elle contribue à nuancer historiquement le dogme sur l’auteur du Coran. Qu’en est-il pour le vulgum pecus (l’ouvrage cité fait 3 408 pages) ? Qu’il soit possible de discuter rationnellement de sa/la foi ; chose que la modernité a rendu particulièrement difficile en reléguant la théologie à une croyance, d’où son annihilation dans les universités (qui portent dès lors plus difficilement leur prétention à l’universalité du savoir). On voit l’impasse de laquelle il convient désormais de sortir.

n.1. Pierre et Mohamed : Algérie, 1er août 1996..., Paris, Tallandier et Éditions du Cerf, 2018.

n.2 B. Jolibert, « Les philosophies de l’histoire. Problèmes et controverses », L’enseignement philosophique, vol. 59a, no. 6, 2009, p.52 : « la ligne de partage entre l’histoire et la philosophie devient quasiment impossible à tracer. […] La manière dont l’historien-philosophe comprend l’histoire dépend d’une philosophie plus ou moins explicite de l’évolution. Inversement, le philosophe-historien qui prétend parler au nom du sens de l’histoire dépasse le cadre de l’historicité strictement objective ». D’où sa conclusion « le plus sage serait pour la philosophie de l’histoire de renoncer à ses prétentions qui ne sont que des généralisations sans base inductive réelle » p.46, ou encore : « les conceptions globalisantes de la philosophie de l’histoire semblent conduire à des conceptions générales plus proches de vastes entreprises métaphysiques, voire théologiques ».

n.3. Comme adequatio rei et intellectus, traduction latine d’une expression du philosophe juif égyptien Isaac Israël ben Salomon, mort au Xe siècle. Cette formule a connu son heure de gloire dans la scholastique. Voir Alain de Libera, La Philosophie médiévale, Paris, Puf, 1993, pp.195-199.

n.4. Voir Pierre Claverie, “Ambiguïtés du dialogue interreligieux”, in Humanité plurielle, Paris, Cerf, 2008, p.106.

Anonyme a dit…

Monsieur X, Partie 1

Mon propos est de défendre que la tolérance ne va pas sans une rationalisation de ce qui est religieux ; je l’appui sur le petit essai En finir avec la tolérance, PUF, 2014, d’A. Candiard, normalien et dominicain. La maison d’édition rassurera, je l’espère, sur le sérieux de l'ouvrage. A titre informatif, l’auteur a également produit une pièce, Pierre et Mohammed, qui fut jouée plus de mille fois à Paris entre 2011 et 2018.

L’histoire peut être politisée, et même, elle n’est jamais neutre. Pour reprendre une région dont la littérature ne tarit pas, présenter Al-Andalous comme un idéal de rencontre ou comme un exemple typique de bienveillance (ou de malveillance) d’une religion sur l’autre est, semble-t-il, souvent une façon de présenter pour aujourd’hui un type d’attitude requis face à un malaise actuel profond dans la réalisation de l’Islam en France et ailleurs en Europe, le dossier n’est ainsi pas spécifiquement espagnol). Il ne s’agit plus vraiment d’histoire mais de récupérations plus ou moins probes (sur la construction de l’histoire cf n.1).

Pour être un peu provocant, une vision syncrétiste des religions est-elle la réponse au problème que leur diversité pose ? Et l’Islam défend-il une telle vision ? La deuxième question est de nature théologique et historique, nous n’y répondrons pas. Mais, en répondant à la première, nous montrerons qu’il est vain d’attendre cela de l’Islam, ou de n’importe quelle autre religion. Quelque part, et sans grandiloquence, la paix civile, la démocratie dans ses formes les plus simples – à savoir la discussion et la capacité à comprendre que l’autre peut avoir rationnellement une vision différente de la mienne – est au prix de la compréhension mutuelle.

La vision syncrétiste (citons Sha-Kazemi d’après l’article : “Par analogie, les différences irréductibles entre les religions sont les expressions vitales de l'infinie créativité de leur unique source”) masque le problème en y ajoutant de la confusion. Car il y a bien un problème si le chrétien dit “Dieu est Trinité” et si le musulman dit “Dieu est un”. Sans doute métaphysiquement, c’est le même Dieu qui est prié, mais aucune religion ne prétend à la vérité absolue et totale des autres traditions religieuses (si elles sont des lumières pour Ibn Arabi, citation dans l’article, elles sont bien pâles face au Soleil qu’est l’Islam ; ne pas reconnaître sa suprématie serai comme nier que le Soleil brille plus que les étoiles, bref, seul un idiot le ferai). D’ailleurs cela serait une réduction totale de la religion à un élément “identitaire”, tel que la couleur de peau ou le pays d’origine. Chacun est né dans une certaine religion, mais cela ne pose aucun problème puisque la “vraie” religion serait universelle. Manifestement, il n’est pas question de la vérité de l’assertion “Dieu est Trinité” ou “Dieu est un”. Celle-ci était d’ailleurs possible et pensable pour des médiévaux qui acceptaient une certaine idée de la vérité (cf n.3), mais qu’en serait-il pour nous, à l’heure de la post-vérité ? Le problème est donc que cette “religion universelle” est contradictoire puisqu’elle devra également intégrer la possibilité d’être athée, et donc nier son propre fondement. Quel croyant authentique se reconnaîtra dans cette religion ?

Isis a dit…

(1)L’Islam est une religion qui a fait couler beaucoup d’encre dans nos sociétés depuis quelques années. En effet, suite à certains événements causés par des extrémistes, la question de la tolérance au sein de l’Islam est très controversée. Certains la perçoivent comme une religion faisant l’apologie de la violence, d’autres au contraire ressentent l’esprit de tolérance inhérent à cette religion. Mais nous devons appréhender ce sujet autrement qu’à travers des simplifications réductrices. Il faut en effet différencier les croyances fondamentales des contextes historiques ou politiques, et des dérives causées par l’extrémisme.

Se fondant sur les théories au nom desquelles l’islam impose(rait) à ses fidèles « le combat (djihâd) sur la voie de Dieu » par tous les moyens jusqu’à ce que son message règne sans partage sur l’ensemble de l’humanité, certains concluent que la violence est un trait essentiel de la religion musulmane. Ainsi, Bernard Lewis, tout en reconnaissant que les notions de guerre sainte et de loi sainte n’ont pas « d’origine dans les textes classiques », ajoute : « La charia est simplement la loi et il n’y en a pas d’autres. Elle est sainte en ce qu’elle vient de Dieu et (en tant qu’elle) est l’expression extérieure et immuable des commandements de Dieu à l’humanité. C’est sur l’un de ces commandements que se fonde la notion de guerre sainte « Bernard Lewis, Le langage politique de l’islam ». Il précise : « L’obligation du djihad se fonde sur l’universalité de la révélation musulmane. La parole de Dieu et le message de Dieu s’adressent à l’humanité ; c’est le devoir de ceux qui les ont acceptés de peiner sans relâche pour convertir ou, tout au moins, pour soumettre ceux qui ne l’ont pas fait. Cette obligation n’a de limite ni dans le temps, ni dans l’espace. Elle doit durer jusqu’à ce que le monde entier ait rallié la foi musulmane ou se soit soumis à l’autorité de l’Etat islamique. Jusqu’à ce moment, le monde est partagé en deux, la maison de l’islam (Dar al-Islam), où s’imposent la domination et la loi de l’islam, et la maison de la guerre (Dar al-Harb) qui couvre le reste du monde. »


Cependant, dans les quelques cas où l’on retrouve de l’intolérance et de la violence de la part des musulmans, celles-ci semblent le plus souvent dirigées sur d’autres croyants qui ne partagent pas leur point de vue, leur façon de pratiquer… et se retrouvent relégués au rang d’hérétique.

Cette théorie qui associe l'Islam à la violence suscite, par contre, l’indignation de ceux qui vivent, ou perçoivent, l’islam comme une religion de paix, de tolérance et de fraternité universelle entre les humains. Le Mufti Soubhi El Saleh est loin d’être le seul musulman à avancer que : « L’islam est l’une des religions les plus tolérantes (...) Tous les hommes sans exception sont d’après le Coran les intendants de Dieu sur terre. C’est Dieu seul qui a le droit de juger s’ils sont dignes de sa confiance. Personne n’a le droit d’intervenir en son nom (...) L’humanisme islamique englobe tous les hommes et recherche le dialogue avec toutes les formes de pensée et de civilisation. On n’a pas le droit d’ériger l’islam en système d’oppression de répression. Soubhi El Saleh, « L’islam face au développement ».




L’Islam en tant que Parole de Dieu, ne peut être confondue avec ses manifestations historiques, politiques et juridiques bonnes ou mauvaises. Mais l’interprétation du Livre a toujours posé problème. En effet, le sens du livre n’est pas explicité clairement, et nombreuses sont les allégories que l’on retrouve au long du texte. L'interprétation est quelque chose de subjectif. Chacun peut voir quelque chose de différent dans le texte en fonction de son vécu, de sa culture, ect. Cela peut poser problème, par exemple dans la manière d’exécuter les commandements de Dieu.

Isis a dit…

(2) Cependant, tous les musulmans s’accordent à dire que l’Islam est la religion de la miséricorde (rahma, 79 récurrences dans le Coran), de la justice et de l’égalité. Les commandements de Dieu s’adressent à l’Homme (el insân) dans 45 chapitres sur 114, et aux humains (en nâs) en 245 récurrences, tandis que l’Homme est libre de croire ou de ne pas croire, puisqu’il lui revient d’être responsable de son être et de ses actes devant Dieu.

De même, sont rejetées la violence et la contrainte en religion. Point de contrainte en matière de religion : “Droiture est désormais bien distincte d’insanité. Dénier l’idole, croire en Dieu, c’est se saisir de la ganse solide, que rien ne peut rompre. Dieu est Entendant, Connaissant.” (Coran, Il, 256).

Le Prophète de l’Islam a laissé une tradition de dicts (es sunna), de laquelle les musulmans sont censés s’inspirer, en ce qu’elle constitue un modèle du comportement humain. Plus de 2000 dicts répertoriés, tracent la voie et la méthode à suivre dans l’ensemble des relations humaines. En matière de tolérance, l’attitude de Mohammed fut marquée par un certain universalisme, et un sens marqué de l’égalité et de la clémence. La tradition rapporte que, dans une année de disette, il envoya aux mecquois idolâtres une aide financière substantielle, alors qu’ils étaient en guerre contre lui. Parmi les nombreux dicts on peut retenir les deux suivants :

“Je suis le Prophète de la Miséricorde.”

“Les Humains sont égaux comme les dents du peigne.”

La modernité du second dict. est évidente. Elle n’est, malheureusement, que rarement mise en valeur alors qu’elle a une portée universelle et contient l’idée de tolérance dans son acception la plus actuelle.

Le terme "djihad", dont certains concluent qu’il renvoie à la violence, se réfère à la notion générale d'effort, et peut être perçu comme "le combat contre soi-même", autrement dit contre ses propres penchants et tentations. Le problème de l'extrémisme, de la violence, doit être approché dans sa complexité et en tenant compte de ses imbrications concrètes avec les réalités humaines et les enjeux qui conditionnent le choix de la paix ou de la violence par-delà les fidélités et les appartenances culturelles et religieuses de ceux qui sont amenés à faire ce choix. En effet, nous ne devons pas faire d'amalgame entre l'histoire, les enjeux socio-politiques, et la doctrine fondamentale de l'Islam. Nous pouvons voir que malgré les conflits ayant pu avoir lieu et les affirmations de certains à propos de l'Islam, les valeurs de miséricorde, d'amour et d'égalité semblent être au fondement même de cette religion.

Mohamed amine essefiani a dit…

La libеrté dе rеligion sе fondе sur la notion dе libеrté individuеllе, qui еst considéréе commе un droit naturеl dе l'êtrе humain, chaquе individu a lе droit dе croirе еn cе qu'il vеut, dе pratiquеr la rеligion dе son choix, ou dе nе pas pratiquеr dе rеligion du tout. Cеttе libеrté еst considéréе commе еssеntiеllе pour pеrmеttrе à chacun dе vivrе sеlon sеs proprеs valеurs еt convictions, sans êtrе opprimé ou discriminé еn raison dе sеs croyancеs.

L’islam a été mal intеrprété еt mal utilisé par cеrtains individus ou groupеs pour justifiеr dеs actеs d’intolérancе еt dе violеncе. Il еst important dе notеr quе la grandе majorité dеs musulmans dans lе mondе rеjеttеnt la violеncе еt l’intolérancе еt chеrchеnt à vivrе еn paix avеc dеs gеns d’autrеs confеssions еt culturеs. L’islam еnsеignе lе rеspеct pour tous lеs êtrеs humains, indépеndammеnt dе lеur rеligion, racе ou еthnicité, еt еncouragе lеs musulmans à intеragir avеc lеs autrеs dans un еsprit dе bonté, d’équité еt dе justicе. Malhеurеusеmеnt, cеrtains groupеs еxtrémistеs ont utilisé l’islam pour justifiеr lеurs actеs violеnts, commе lе tеrrorismе еt l’opprеssion. Cеpеndant, L’islam favorisе lе rеspеct mutuеl еt la coеxistеncе pacifiquе еntrе tous lеs pеuplеs.
L’islam еst souvеnt dépеint commе cеttе rеligion qui vеut dominеr toutеs lеs rеligions dе l’univеrs, il a donc dû êtrе avеrti еt combattu, sachant quе la plupart dеs étapеs dе la règlе islamiquе à travеrs l’histoirе ils n’ont pas еu à changеr la rеligion à l’islam, quand la domination andalousе y vécut huit sièclеs еt abordé la politiquе dе tolérancе dе cеs minorités tout еn rеspеctant lеs dirigеants musulmans dеs chrétiеns, dеs juifs еt d’autrеs dans lеs transactions jouissеnt dеs plus grands droits publics dont ils pеuvеnt rêvеr.
L’islam еst unе rеligion dе tolérancе, d’amour еt dе paix. Diеu a appеlé à un cultе dе tolérancе, dans bеaucoup dе vеrsеts dе sa Biblе, qui promеuvеnt la tolérancе pour lеs autrеs rеligions. Dans lе Saint Coran, par еxеmplе, dit : "Votrе rеligion еt ma rеligion." Cе vеrsеt еst souvеnt cité pour soulignеr l’importancе dе rеspеctеr lеs croyancеs dеs autrеs. Dе mêmе, lе Prophètе Muhammad a égalеmеnt promu la tolérancе еnvеrs lеs autrеs rеligions. "Chaquе hommе еst mon frèrе еt chaquе musulman еst mon frèrе avеc la rеligion." Cеttе Déclaration démontrе l’importancе qu’еllе attachе à l’unité еt à la fratеrnité еntrе lеs différеntеs communautés rеligiеusеs. Еn outrе, l’islam a unе tradition dе coеxistеncе pacifiquе avеc d’autrеs rеligions. Lеs musulmans vivaiеnt souvеnt еn paix avеc lеs communautés chrétiеnnеs еt juivеs dans lеs tеrritoirеs qu’ils еnvahissaiеnt, lеur pеrmеttant mêmе dе pratiquеr librеmеnt lеur rеligion.

À l’hеurе actuеllе, l’islam еst dеvеnu еndoctriné par dеs groupеs, quе cе soit lеs Frèrеs musulmans, salafistеs, wahhabitеs ou autrеs, еt cеla va à l’еncontrе du véritablе Islam qui еst lе Coran еt la sunna du Prophètе, еt qui appеllе autrеmеnt sèmе la discordе.

Mohamed Amine ESSEFIANI
M1 Philosophie EAD 2022/2023

Anonyme a dit…

La religion peut être une source de paix et de tolérance, ici l'Islam, pourtant souvent associé à la violence, notamment depuis la montée de l’extrémisme islamique. A vent contraire de cette opinion publique, Reza Shah-Kazemi soutient que l'Islam est la religion révélée la plus tolérante, son argumentation est fiable puisqu’elle se base sur des exemples historiques et des fondements doctrinaux de l'Islam.
Tout d'abord, pour aller dans le sens de Reza Shah-Kazemi, en Angleterre, le philosophe John Locke a lui aussi soutenu la tolérance religieuse. Dans sa Lettre sur la tolérance, en 1686, il se positionne en faveur de la tolérance religieuse et de l'acceptation des différences entre les religions, comme Reza Shah-Kazemi presque quatre siècles plus tard. Bien qu’ils n’abordent pas la tolérance dans un même contexte d’idées, pour Locke la diversité religieuse permet une bonne entente des différents religieux dans un souci de philosophie politique, tandis que Reza Shah-Kazemi entend la diversité religieuse comme une volonté divine qui ne doit pas faire défaut à l’entente des différents religieux.
Reza Shah-Kazemi donne des exemples historiques intéressants. La condition des non-musulmans dans l'Empire ottoman (très différente de la condition des musulmans lors des attaques chrétiennes) et l’Empire moghol au XVIe siècle montrent comment la tolérance et le respect de la différence d’autrui y étaient importants. Malheureusement, l'Islam a parfois été utilisé pour répandre la violence et l'intolérance, comme le montrent les exemples d'extrémisme islamiste des dernières décennies notamment. Il faut alors distinguer les différentes interprétations de l'Islam et ne surtout pas généraliser les actions violentes menées par certains groupes.
La théorie du pluralisme religieux de John Hick soutient l'argument de Shah-Kazemi. Cette théorie défend que toutes les religions soient des réponses valides et égales à la réalité ultime, ou à la Transcendance, cela va dans le sens de Shah-Kazemi, pour qui la diversité des religions est voulue par Dieu et est donc une source de richesse plutôt que de conflit. Malheureusement John Hick développe sa théorie dans une Angleterre peu ouverte religieusement parlant, ses successeurs se sont de lui… contre lui pour inventer Dominus Iesus.
Il est certain que l'Islam, comme les autres religions révélées, peut être source de paix et de tolérance, mais ce sont les différentes interprétations et pratiques de cette religion, comme des autres qui forment l’action que mènent les religieux. Que l’on soit philosophe, historien et/ou croyant, la tolérance et la compréhension des (autres) cultures et religions peuvent avoir lieu si l’on met l'accent sur les valeurs universelles et la reconnaissance de la diversité comme une richesse plutôt qu'un obstacle.
« Toutes les religions révélées sont des lumières, parmi elles, la religion révélée à Muhammed est comme la lumière du soleil parmi les lumières des étoiles. », cette phrase d’Ibn Arabi, découverte dans ce post, est un superbe exemple de tolérance.

El aalem rachid a dit…

(1 partie)

Dans son livre intitulé “ identités meurtrières” Amin Maalouf dit “ l’histoire démontre que l’islam avait établi un “ protocole de tolérance” à une époque où les sociétés chrétiennes ne toléraient, rien, pendant des siècles ce protocole fut, dans le monde entier, la forme la plus avancée de coexistence” Dans l’héritage historique islamique surtout celui du prophète Mahomet, plusieurs exemples prouvent le devoir de tolérance du prophète vis-à-vis des autres religions, croyances...etc. À l’époque du prophète, les juifs de Médine, avaient leur propre école appelée Bait-Ol-Midras, ou ils adoraient Dieu, recevaient une éducation générale et apprenaient à réciter la Torah, on trouve aussi dans les hadiths prophétiques plusieurs appels à respecter les institutions religieuses et à ne pas les attaquer en aucune circonstance. Parmi les fameux symbole de tolérance de l’islam vis-à-vis des autres religions, la lettre adressée aux leaders religieux de Sainte Catherine, au mont de Sinai, qui avaient demandé la protection des musulmans, dans cette lettre le prophète dit “Nous nous portons à leur défense, car les chrétiens sont mes citoyens et par Dieu, je résisterai contre quoi que ce soit qui le contrarie, nulle contrainte sur eux” à la fin de cette lettre il dit “nul musulman ne doit violer cette alliance jusqu’au jour dernier”

Certes comme l’affirmes l’histoire , et comme l’affirme le chercheur Reza Shah-Kazemi dans son livre “L’esprit de tolérance en islam” L’islam a un potentiel remarquable de tolérance par rapport aux autres religions et cette tolérance islamique a constitué tout au long de l’histoire des points principaux des droits humains que ce soit la protection des minorités, la liberté de culte, de mouvement, le liberté de nommer leurs propres juges, de posséder leurs propriétés, mais la question qu’Amin Maalouf a su posée est celle-ci “Pourquoi l’occident chrétien qui a une longue tradition d’intolérance qui a toujours mal à coexister avec l’autre a-t-il su produire des sociétés respectueuses de la liberté d’expression alors que le monde musulman qui a longtemps pratiqué la coexistence apparaît désormais comme une citadelle du fanatisme ? “

“ Mais ce qui devrait être clair est que la tolérance musulmane était la norme, dont l’intolérance n’était que déviation” nous remarquons que Reza-Shal-Kazemi et Amin Maalouf (écrivain chrétien franco-libanais) se mettent d’accord sur le fait que la tolérance faisait partie du cœur de l’islam, et de son noyau. La déviation selon Maalouf était liée au fait que l’islam, ses écoles théologiques, l’interprétation du coran et de la Sunna soient influencées par les empreintes du temps et du lieu, les musulmans et tensions qu’ils ont vécus, le contexte historique, à participer d’une manière considérable à modifier ou dévier de la tolérance, Amin Maalouf dit “J’ai beau chercher dans l’histoire de l’islam, je ne leur trouve aucun ancêtre évident_ les islamistes_ ces mouvements ne sont pas un pur produit de l’histoire musulmane, ils sont le produit de notre époque, de ses tension, de ses distorsions, de ses pratiques, et de ses désespérances” cela veut dire que l’intolérance, qu’a connu l’islam, dans certains contextes historiques n’était pas lié au moyen du coran, et à l’essence de l’héritage théologique islamique, mais à l’inconscient collectif, à des ambitions expantionnelles et contraignantes, et à une sorte de démonstration de force pour gérer des conflits stratégiques et économiques.

Rachid El aalem
M1 philosophie EAD 2022/2023

El aalem rachid a dit…

(2 partie)

Nous ne sommes pas d’accord avec Reda Kazemi, quand il affirme que c’est faux de dire que l’islam s’est répandu par l’épée, pour nous l’islam, en une grande partie s’est répandu par la contrainte, la coercition, la négociation et l’allégeance, puisque par exemple en 682 de notre ère, l’arrivée des arabes en Afrique du Nord qui étaient des pays berbères avant l’arabisation et l’islamisation forcées, la première invasion de la province d’Afrique est dirigée par Abdallah-Ibn-Saad en 647, Sousse est assiégée et prise par Abdallah-Ibn-Al-Zoubair, une autre conquête sera organisée par Oqba-Ibn-Nafi-Al-Fihri, les années 665 à 689 voient une nouvelle invasion musulmane de l’Afrique, Edward Gibbon écrit le général Oqba “pénétra dans l’intérieur des terres; il traversa le désert ou ses successeurs ont élevé les brillantes capitales de Fez au Maroc, et il arriva enfin au rivage de la mer atlantique et à la frontière du grand désert”

Moussa Ibn-Noçair, un général yéménite était chargé de dominer la rébellion berbère et de convertir la population à l’islam, plusieurs récits historiques affirment contrairement à ce que pense Reda Kazemi, que l’islam s’est répandu par l’épée que les conquérants musulmans, se sont déviés du message de l’islam qui prône la tolérance et la diversité, Dans la sourate l’abeille, le verset 93 dieu dit :

“Si Allah avait voulu, il aurait certes fait de vous une seule communauté mais il laisse s’égarer qui il veut et guide qui il veut, et vous serez certes interrogés sur ce que vous faisiez"

Rachid El aalem
M1 philosophie EAD 2022/2023