Chers tous, chères toutes, ce petit blog est appelé à évoluer. Voici pourquoi : lorsque nous avons été évalués par les experts du Ministère (ou plutôt de l'AERES), il est apparu, à notre grande surprise, que l'existence de ce site a été particulièrement appréciée et nous avons vivement été incités à le développer en faisant appel à la participation des autres enseignants de notre département de philosophie, mais aussi en direction des étudiants (aussi bien ceux qui assistent à nos cours que ceux qui les suivent par correspondance). L'idée est d'en faire, plus que jamais, un lieu d'échange entre les uns et les autres ; d'échange intellectuel aussi large que possible mais permettant, éventuellement, à ceux qui ont des demandes qui s'adressent à tous (éventuellement, pourquoi pas ? d'emploi) de pouvoir le faire en toute confiance et liberté.
Aussi à l'avenir, d'autres billets que les miens seront publiés, rédigés par mes ami(e)s et collègues du département, sans que soit perdu l'esprit général qui l'anime et surtout - l'essentiel est là - la volonté d'en faire un lieu de rencontre, d'échange et de conversation. Cette opportunité devrait, je l'espère, élargir formidablement la palette des sujets évoqués et l'enrichir de talents incontestables, que je vous présenterai au fur et à mesure de leur participation. Autrement dit, vous l'aurez compris, nous sommes en passe de devenir une véritable institution universitaire !
14 commentaires:
Pourquoi avoir supprimé la précédente contribution ? Celle où il était question de l'université et des misérables ...
J'y avais réagi pour poser la question de la ruine de l'université (plus morale que matérielle) et pour inviter les philosophes à lever la tête de leurs livres.
En ce qui concerne l'évolution du blog, l'idée comme toutes les bonnes idées est simple et prometteuse. Merci de l'incarner.
Dominique
pardonnez-moi, c'est une erreur !
L'institution universitaire (ce blog) pourrait devenir un livre vivant, écrit et lu en même temps ...
Les contraintes sont libératrices, cela se vérifie une fois de plus : étudiant par correspondance je suis venu par obligation et je vois maintenant une autre lumière que celle qui invite à pousser la porte en pleine nuit quand on fait un arrêt.
Je ne comprends rien encore à ce qui est attendu de l'étudiant au travers de ce blog, mais la petite musique (celle qu'on entend à la fréquentation de certains livres) est bien audible.
Merci
"Un livre vivant, écrit et lu en même temps", merci, cher Dominique, on ne saurait mieux formuler notre projet !
Tous mes voeux de réussite à cette nouvelle aventure!
Un grand merci à toi, cher Thierry !
En voilà une bonne nouvelle!
Au plaisir de lire la suite!
A bientôt
Florent
Chapeau bas Michel, vos entreprises fructifient, vous avez la manière comme on dit.
Bon vol !
Pierre T.
Est ce qu'on se tutoie ou est ce qu'on se vouvoie sur ce blog? Y a-t-il une étiquette?
Cher Michel, je voudrais vous soumettre une réflexion qui me taraude depuis longtemps, à vrai dire depuis que je vous ai entendu vous exprimer sur l'émission "Répliques" de France Culture, je crois que c'était il y a trois ans...
Voilà.
Il était question du "care" et je vous entendais chercher à légitimer à tout prix les valeurs que contient cette notion en utilisant un langage qui m'avait semblé décalé par rapport au propos que vous teniez.
Je suis ressorti de ce débat avec le sentiment que décidément, nous sommes pollués par le commerce. Incapables de penser les relations sans réciprocité, non imbriquées dans un réseau de "prends, tiens, donne, rends".
Le soleil quand il brille se soucie-t-il de retour ? C'est par un transfert métaphorique que nous parlons du commerce des sentiments. La réponse stupide qu'avait faite Michel Onfray à Jacques Attali quand ce dernier avait remarqué qu'il y a des dons qui n'appauvrissent pas leurs émetteurs, parlant du savoir, des plaisirs de la communauté, de l'expression artistique, … Cette réponse ("On n'a pas mangé avec ces dons-là"), est typique de ce transfert métaphorique qui semble évacuer du pensable tout ce qui n'est pas échangeable.
Métaphore pour métaphore, le soleil donne, les hommes donnent, il est question de rayonnement, pas de flux dans un circuit.
Nous sommes sur deux mondes et nous en ignorons un. Il y a le commerce, la valeur exprimable en unités, les choses convertibles, et puis il y a ce rayonnement invisible mais tellement présent, dans les livres, dans les films, qui n'obéit pas aux règles du premier monde.
La sympathie n'est pas une autoroute à deux axes, ni un bilan comptable. Prenons garde à ce vocabulaire qui dégrade la bienveillance, la sympathie ou la bonté et qui vient du transfert métaphorique. Ne critiquons pas les utilitaristes en commettant les mêmes erreurs qu'eux et cessons de nous torturer en comptables vertueux avec des dilemmes moraux (le médicament trop cher qui guérirait l'être cher). Dans l'exemple que je viens de mettre entre parenthèses et que vous commentiez, il y a deux mots qui se ressemblent comme des jumeaux mais qui sont radicalement différents.
L'être cher … Combien ?
La religion avait bien su faire cette séparation entre les deux mondes, le sacré et le profane. Pourquoi les laïques ne le sauraient-ils pas ?
Pourquoi parler encore de réciprocité dans ce débat ? Il ne peut en être question dans le deuxième monde, sous peine de se fourvoyer dans l'abîme maussien des suspicions, qui n'ont droit de cité que dans le premier monde.
"l’image cinématographique est une image automatique que loin de nous empêcher de penser elle fait lever en nous le vieux rêve, le rêve archaïque mais seulement réalisé par le cinéma, le rêve d’un automate spirituel.
Automate spirituel, automate spirituel, alors c’est ça, le cinéma ne serait pas seulement l’image automatique, il serait le corrélat de l’image automatique et de l’image de la pensée, c’est à dire la corrélation de l’image automatique et de l’automate spirituel qui lui correspond. Vous me direz : mais être réduit à l’état d’automate spirituel, c’est bon ça ? Evidemment que c’est bon, évidemment que c’est bon. Mais pourquoi que c’est bon, ça a été notre rêve à tous, du moins notre rêve de la pensée, c’est ça que Duhamel ne savait pas, ça toujours été le rêve de la pensée. Un automate qui crie. Pourquoi ? C’est ça qu’il faut voir maintenant, en quoi c’est le rêve de la pensée çà ?
l'idée qu'un peu de Deleuze "ça" répond un peu aux question de Dominique, peut-être, un peu? En tous cas et en ce qui me concerne ce que je veux dire, c'est qu'il y a quelque chose d'irréductible et de très personnel dans l'incarnation de la pensée par untel ou un autre...on a vu ça à Vincennes, on aimait terriblement Deleuze, il n'y avait que lui à parler comme ça!
alors aujourd'hui je suis un peu désarçonnée par ce projet d'évolution de ce blog, est-ce qu'on sera quand même en prise avec Michel ou bien comme hôte poli, et à table, va-t-il laisser s'exprimer les autres profs ou collègues qui vont venir au festin? Et est-ce qu'on va les aimer eux? est-ce que le salon sera assez grand pour se retirer dans un coin pour échanger avec Michel? est-ce qu'un aura le droit de fumer?
Chers amis,
Oui, on se tutoie si l'on veut, et l'on fume, pas de problème ! Pas d'étiquette de cet ordre.
Merci, cher Dominique, pour votre commentaire que je trouve magnifique. Dans l'émission, à laquelle participait également Philippe Chanial, un ami comme moi d'Alain Caillé, il était beaucoup question du beau livre de Jacques Godbout, "Donner, recevoir, rendre". Le don et contre don relèvent sans doute de la réciprocité, mais tout le paradoxe sur lequel Caillé insiste tant, à la suite de Mauss, c'est que cette réciprocité est à la fois obligatoire (dans les sociétés archaïques que Mauss étudie dans son célèbre essai) et libre. Mais cela n'a pas grand chose à voir avec la bonté qui est, elle, d'un autre ordre. J'espère pouvoir en parler bientôt de nouveau, à l'occasion de Hugo en particulier.
Merci de votre fidélité, merci à Cécile également.Nous verrons bien comment l'évolution se mettra en place. Mais l'esprit ne changera pas !
Faisons alors comme à la radio et à la télé, tutoyons-nous dans l'intimité des regards dansants à la musique d'une même pensée. Quitte à repasser au vouvoiement quand les caméras de l'espace public, hors ce blog, seront en mode "on".
Chère Cécile,
pour ce qui est de l'évolution du blog, c'est vrai que j'y viens pour de mauvaises raisons, étudiant en licence de philo, j'ai avec Michel Terestchenko une relation moins innocente que toi et d'autres. Même si je m'efforce de gommer cette dimension de mes contributions.
Je suis venu donc pour de mauvaises rasions mais j'y reste pour de bonnes raisons. Celle par exemple d'avoir le plaisir de discuter avec toi.
Figure toi que parlant de cinéma et d'"automate spirituel" tu viens à point nommé en plein milieu d'un tournage, je suis à deux mètres de la scène, autour de moi chauffent les projecteurs, perchistes, techniciens, éclairagistes, ils sont 47 à se pencher autour de deux comédiens, là pendant que j'écris, comme autour d'une crèche, assistant au déroulement d'une existence fabriquée; les mots, les émotions sont écrits quelque part sur des feuilles qui traînent sur la table de maquillage, plus loin des agents bloquent la circulation. Tout cela se passe dans les parenthèses, entre deux claps, d'un silence... religieux.
J'ai donc la chance, avant même de comprendre tes réflexions sur le cinéma, de les vivre.
cher dominique,
surprise et plaisir de me trouver intepellée sur le blog de Michel, et au sujet de Deleuze et du cinéma...cher Deleuze que j'aimais tant et si j'ai dit, j'espère qu'on pourra encore fumer, ce n'est pas parce que je fume, ( je ne fume plus) mais parce que la salle de Vincennes où j'allais assister à ses cours était très enfumée et je crois bien qu'il en est mort tant était grande sa tolérance! Il avait été opéré du poumon par le frère chirurgien de Michel Cournot, je le savais par sa femme Nella Bielski que je connaissais à l'époque, et il n'aurait pas dû tolérer cela! Mais il était si généreux!
Alors tournage, dis-tu...j'espère que c'est un projet excitant.
Viens sur facebook aussi, c'est peut-être bien de ne pas occuper tout le terrain chez Michel, même s'il aime un peu ça!
Chroniques du Cinéphile Stakhanoviste: Before Sunrise - Richard Linklater (1995)
chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.com
un lien épatant pour lmes amis cinéphyles de la philosophie!
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