C'est avec une clarté et une vigueur sans précédent qu'est dénoncée, chapitre après chapitre, une politique systématique d'obstruction, de dissimulation, de manipulation et de mensonge dont la gravité va au-delà, si c'était possible, des actes d'une brutalité extrême commis au nom de la "guerre contre la terreur" dans des "sites noirs" qui échappaient à tout contrôle et même à la connaissance (au moins pendant un certain temps) des plus hautes autorités de l'exécutif, jusqu'au président lui-même. Ce qui ressort, selon le Rapport, de ces techniques d'interrogatoire - mais cela on le savait déjà - c'est leur totale inutilité et inefficacité (pour ne rien dire de leur caractère illégal). L'argument selon lequel la torture permet de déjouer des attentats imminents et que, par conséquent, elle est légitime puisque des vies seront sauvées, est un de ces clichés faux et mensongers dont la CIA n'a cessé d'abreuver le personnel politique et les citoyens, en l'absence de toute preuve factuelle. Le but poursuivi, en réalité, n'était pas de déjouer un nouvel attentat - aucun ne l'a jamais été par ce moyen - et peu importait que les preuves fussent vraies ou fausses - de fait, elles étaient inexactes ou, tout simplement, trompeuses - mais de pouvoir utiliser ces arguments fallacieux en vue de bénéficier de tous les avantages liés à une situation de totale impunité.
Je reviendrai plus longuement dans un prochain billet sur le contenu et les conclusions de ce Rapport qu'il importe, au plus haut point, de ne pas enterrer sous le flux de l'actualité.
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