On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal

mardi 16 avril 2019

Notre-Dame de Paris

Effroi d'assister en direct à l'agonie de Notre-Dame, cette incarnation de la beauté absolue, posée comme en élévation dans sa dentelle de pierres et dirigeant vers le ciel nos prières d'homme. Nous avons tant salué son immuable présence, si légère et imposante et toujours humblement hospitalière, que la voir s'embraser dans l'obscurité rougeoyante de Paris est comme une déchirure insensée dans le tissu quotidien de la vie et une immense tristesse nous monte au cœur.
Hier encore, nous cherchions, un peu perdus, ce qui nous lie et à quoi nous tenons. Jamais nous n'aurions imaginé que ce soit une cathédrale en flammes qui nous apporte la réponse. Cette nuit, c'est un deuil d'arches et de voûtes en ogive qui nous unit tous. Puisse demain ne pas nous rassembler autour de ruines fumantes. La perte serait trop déchirante ! Elle l'est déjà. Mais quelle étonnante communion tout de même, soudaine, immédiate, et qui déjà franchit les frontières !

12 commentaires:

Domoslo a dit…

« Les plus grands produits de l´architecture sont moins des œuvres individuelles que des œuvres sociales, plutôt l´enfantement des peuples en travail que le jet des hommes de génie » Notre- Dame de Paris (1831), Victor Hugo. Il est assez symptomatique qu´il faille de tels évènements tragiques dans la perte pour prendre conscience de notre attachement silencieux á la valeur symbolique de notre patrimoine commun. Assister en direct par écran interposé, á l´effroyable spectacle de la combustion lente et á la destruction d´un monument national, dans notre totale impuissance, renforce la charge affective de l´évènement. Au-delà de la possible interprétation spirituelle que d´aucuns trouveront dans l´incarnation de la maison de Dieu, on ne peut occulter l´existence d´une dimension quasi charnelle qui nous lie á cette cathédrale de pierre et de bois. On touche là á un mystère de nos biens culturels collectifs qui transgressent leurs seules qualités esthétique et formelle pour témoigner d´un temps révolu, d´une valeur mémorielle, et qui á travers les siècles participent á l´édification d´une identité partagée. Certes le statut « patrimonial » est une invention moderne de nos sociétés occidentales, auquel ce même Victor Hugo a largement contribué lorsqu´il s´indignait :” Il y a deux choses dans un édifice, son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde. C’est donc dépasser son droit que de le détruire» dans Guerre aux démolisseurs (Revue des deux mondes, 1829). Partie en fumée, l´immense charpente en bois de Notre-Dame, surnommée la forêt, qui surplombait la nef de pierre, révèle la fragilité de l´édifice nu, et nous fait prendre conscience de l´extrême vulnérabilité de ces œuvres humaines que l´on croit éternelles. Dans un autre registre, il nous faut aussi éprouver et accumuler de nombreuses catastrophes climatiques pour enfin entrevoir la précarité de notre destinée humaine face á notre patrimoine naturel saccagé et l´environnement planétaire maltraité. Dimension sensible de l´ouvrage Notre-Dame, comme si le geste manuel de travail et façonnage des matériaux, par ces géniaux artisans bâtisseurs du XIIe siècle créait un indéfectible lien continu de générations en générations au sein d´une communauté humaine. Dimension charnelle incarnée aussi symboliquement par Quasimodo dans son rapport quasi fusionnel aux tours de Notre-Dame, et dont ”le corps semble s´être façonné selon la cathédrale” (Victor Hugo).





xavier Coursol a dit…

Cet événement tragique est effectivement source de questionnement quand à l'attachement et ses raisons. La cathédrale Notre-Dame est avant tout un bâtiment religieux, mais qui cependant est pour tous un symbole dépassant de très loin sa fonction religieuse. On peut à cet instant se poser la question sur les raisons de cet attachement quasi-généralisé à cet édifice. Il faut souligner tout d'abord que Notre-Dame est le support d'un roman qu'il n'est pas nécessaire de citer tant son importance dans la littérature est indiscutable, mais elle est aussi citée dans de nombreuses chansons ou romans, ou encore pièces de théâtre, sans oublier la célèbre comédie musicale. Tout cela a surement contribué à former dans l'esprit de chacun un lien d'une extrême complexité, mêlé de respect pour la prodigieuse beauté de la grande dame, mais aussi de rêves, ceux transmis par toutes les grandes œuvres s'appuyant sur elle. La reconstruction sera longue et ne pourra surement pas reprendre les codes de sa construction initiale, pour autant cette reconstruction est au centre des préoccupations, ce qui met en évidence que ce n'est pas tant le monument en tant que tel qui est important mais ce qu'il véhicule, ce qu'il représente. Alors oui nous avons perdu une part de ce monument historique, un morceau de savoir faire historique, mais l'immatériel de la cathédrale reste là et est même plus fort qu'avant, ce terrible accident vient en quelque sorte de révéler à nouveau dans l'esprit de chacun l'importance symbolique de cette cathédrale, ainsi que celle des traces de notre passé, cette majestueuse cathédrale témoigne de l'histoire de Paris. A l'évidence avec cet incendie est mise en lumière l'importance de ce monument, qui est à la fois religieux, mais aussi historique, et qui surtout constitue pour une part notre identité à tous de manière différente. on peut parler à son sujet d'un symbole, au sens fort du terme, car elle rassemble par delà les clivages, un peuple, les français, mais aussi et surtout une Europe bien plus jeune qu'elle qui aura besoin d'autant de temps qu'elle en a eu pour rassembler aussi fortement.

Florent Kohlenbach a dit…

« Mêlant la douleur et l’attrait, le saisissement que nous inspire la vision des ruines de ce que les hommes édifièrent, de tout leur cœur et avec bien des peines, lourde qu’elle est toujours d’une méditation sur la fragilité, a suscité, au long de notre histoire, bien des œuvres (1). » Ce que Jean-Louis Chrétien nous rappelle ici, c’est que face à cette stupeur, cet effroi pénétrant à la vue des braises qui consumèrent la flèche de Notre-Dame, notre regard s’est éclairci. Ce silence que nous entendîmes lors de ce jour funeste fut en effet le ressouvenir d’une fragilité : celle de la condition humaine et de ses plus nobles constructions. Fragilité est effectivement ce qui risque à tout moment de se rompre, d’être détruit par les sombres imprévus de l’existence. Cette fissure permanente devrait nous tourmenter, le caractère périssable des choses devrait nous hanter et orienter nos vies terrifiées vers le chemin de la prudence.

Mais ce ressouvenir de la fragilité propre à nos artifices peut aussi être l‘aube d’un jour heureux. Cette conscience de notre vulnérabilité ne doit pas signifier le commencement d’une paralysie. C’est en effet aussi à la lumière flamboyante, terrible et fascinante de ce « feu sans cesse vivant (2) » dont nous parlait Héraclite - à l’origine des grands bouleversements de notre histoire - que notre volonté de reconstruction de la beauté détruite s’est affermie. La possible brisure de notre être et des œuvres d’art peut devenir une impulsion positive qui nous appelle à l’action. Nous pourrions pourtant nous complaire dans le souvenir, nous enfermer dans les douces réminiscences des instants passés : « Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir (3). » Mais la délectation de l’odeur et la saveur n’est guère suffisante pour satisfaire nos esprits bâtisseurs. C’est dans le bâtir que nous pourrons éventuellement composer avec cette humaine fragilité et faire renaître une majestueuse présence.


1. JEAN-LOUIS CHRÉTIEN, Fragilité
2. HÉRACLITE, Fragment 30.
3. MARCEL PROUST, Du côté de chez Swann

Pauline L a dit…

Cette catastrophe m'a immédiatement fait réfléchir non pas sur la fragilité des édifices construits par la main de l'Homme, mais sur l'éternel retour. Il est intéressant de relever qu'au XIIe siècle, notre fabuleuse cathédrale, au moment de sa construction fût ravager par les flammes. Certes, ce point est peut-être anecdotique, mais n'y a-t-il pas un soupçon de répétition et de continuel retour dans ce récit?

Suite à un événement effrayant de cette envergure, une prise de conscience a saisi la France ainsi que les autres continents: Celle de la précarité des constructions humaines. En quelques secondes, les flammes ont emporté avec elles presque neuf cents années d'histoire, sans aucune possibilité de retour. Ce qui se défait ne peut se refaire à l'identique. Reconstruire Notre Dame, c'est reconstituer un symbole superficiellement et non le ressusciter.

Le plus stupéfiant est de voir à quel point s'agite les architectes autour de cette reconstruction. Nous agissons non plus par raison mais par sentiment. Cet accident nous a émus, nous a bouleversés au point où nous voulons avec hâte réparer cette majestueuse église. L'ampleur des dégâts n'a pas pu encore être expertisée, que s'annonce déjà des plans de reconstructions et de grandes déclarations sur les dégâts. Cette précipitation pourrait s'expliquer par notre obsession de maitriser la nature: Il n'est pas question de laisser les braises détruire le façonnement des hommes. Nous acceptons difficilement que nous ne pouvons dominer la nature et le temps. Toutes les choses que nous pouvons réaliser peuvent tomber en ruine en plus de temps qu'il n'a fallu pour les bâtir.

Il y a toujours dans l'accident, la prise de conscience de ce que nous venons de perdre: ici, l’inestimable édifice religieux qui accueillait en elle le souvenir des siècles passés. Nous prenons acte de l'impermanence du monde, de sa violence et de sa soudaineté, ce qui a pour effet de nous remettre à notre propre condition de vulnérabilité. Ce joue autour de cette tragédie notre attachement de ce qui fût, jadis. Il demeure dans cet affolement notre inclination à l'histoire. Nous avons besoin de ces lieux, de ces symboles pour connaitre ce qui nous précède et de ne pas néantiser le passé. Est-ce pour se rassurer que rien ne peut totalement disparaitre ? Cultiver et valoriser la mémoire, n'est-ce pas en quelque sorte le moyen de défier l'oubli et la mort? Nous pourrions atteindre une immortalité qui prendrait source dans le souvenir. Nous serions ainsi Ethalide à qui Mercure promit tout ce qu'il pouvait désirer excepté l'immortalité. Ainsi, il choisit la faculté de conserver la mémoire de tout ce qui lui arriverait lui permettant vivant ou mort de garder souvenir de toute chose. Ces lieux historiques que nous tenons tant à conserver des effets dévastateurs du temps, n'est-ce pas par volonté de survivre et de défier l'éternité que nous pouvons espérer ?

Nous avons besoin de ces témoins pour donner une valeur à l'existence des Hommes. La stabilité est une fiction qui nous permet d'agir car si nous nous confrontons à l'idée que rien ne perdure, nous ne ferions plus rien.

DORIS LORI a dit…

Après 5 ans de relation avec mon petit ami, il a soudainement changé et a cessé de me contacter régulièrement. Il proposait des excuses pour ne pas me voir tout le temps. Il a cessé de répondre à mes appels et à mes sms et il a cessé de me voir régulièrement. J'ai ensuite commencé à le rencontrer avec différentes amies de filles, mais à chaque fois, il disait qu'il m'aimait et qu'il avait besoin de temps pour réfléchir à notre relation. Mais après que j’ai contacté (padmanlovespell@yahoo.com), Dr.Padman du temple des sorts jeté un sortilège d’amour et après un jour, mon petit ami a commencé à me contacter régulièrement et nous avons emménagé ensemble au bout de quelques mois et il était plus ouvert à moi. qu’avant et il a commencé à passer plus de temps avec moi que ses amis. Nous nous sommes finalement mariés et nous sommes maintenant mariés avec bonheur depuis 2 ans avec un fils. Depuis que le Dr. Padman de padmanlovespell@yahoo.com m'a aidé, mon partenaire est très stable, fidèle et plus proche de moi qu'auparavant

FRANCE DELTENRE a dit…

Commentaire en 2 parties :
1ère partie
Après l’effroi des flammes emportant la « forêt » de poutres médiévales, après la chute de la flèche de Viollet-le-Duc qui nous a plongés dans l’hébétude, nous avons retrouvé à l’aube, une cathédrale rougeoyante, sans charpente mais debout ; les beffrois ont résisté ainsi que les murs de pierre flanqués d’arcs-boutants et supportant les voûtes en ogives ; un élan de solidarité s’est rapidement manifesté pour restaurer Notre-Dame.
Depuis sa construction au XIIème siècle, l’édifice a déjà subi de nombreuses reconstructions et variations architecturales sous l’impulsion en particulier de Viollet-le-Duc au XIXème siècle. L’admiration que suscite cette cathédrale en dentelle de pierre, au style gothique flamboyant, et qui s’élève vers le ciel, ne s’inscrit pas dans une dimension religieuse. Chacun se l’attribue comme un édifice de beauté et sa contemplation suffit à faire naître, dans la particularité intime de notre être, le sentiment esthétique. Malgré la singularité de l’expérience esthétique, nous avons pu constater lors de l’incendie, une véritable émotion collective La contemplation de ce chef d’œuvre conduit à une perception qui représente beaucoup plus que ce que les sens peuvent appréhender et qui relève d’une expérience imaginaire et intellectuelle.
Chacun s’interroge aujourd’hui sur sa restauration. Doit-on la reconstituer à l’identique en gommant les passages du temps ? Si tel est le cas, possédons-nous encore aujourd’hui les matériaux et l’art, au sens de techné, qui permettraient de la reconstruire en l’état ? Ou, pourrait-on considérer que la structure de ce chef d’œuvre d’architecture évolue, qu’il faut conférer à ce chef d’œuvre un aspect neuf au sacrifice de son authenticité et impulser dans l’acte de restauration, une impression ou une illusion de fraîcheur, une évolution vers la modernité, dans sa structure, dans son esthétique, en y insérant quelque chose qui fait sens aujourd’hui, une trace historique du XXIème siècle, jusqu’au point de la rendre méconnaissable ?
Pourquoi l’opinion qui s’est manifestée depuis ce désastre, plaide-t-elle en faveur d’une restauration à l’identique ? La restauration vise à préserver cette œuvre d’architecture détruite partiellement par les flammes et l’eau. La restauration peut être guidée par le souci de préservation portant soit sur la valeur de l’expérience esthétique qu’elle procure, soit lié au respect de ce chef d’œuvre médiéval en tant que témoignage historique. Toute restauration encourt le risque du faux artistique ou du faux historique en voulant faire montre d’authenticité. L’heure est venue d’édicter des principes de restauration dont la hiérarchisation permettra d’adopter la bonne attitude de restauration. La réflexion fait émerger une opposition entre l’art et l’histoire et donne lieu à des débats théoriques controversés que les historiens ont déjà rencontrés dès le XIXème siècle entre les architectes Viollet-le-Duc et Ruskin. Viollet-le-Duc en 1875 défendait que « Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné » alors que pour Ruskin, la restauration impliquait le respect des marques du temps qui font partie de l’histoire de l’œuvre. Les débats ultérieurs ont permis d’affiner le questionnement ; pourquoi la restauration ne pourrait-elle pas recourir à des matériaux et couleurs différents, en rajoutant une strate propre au XXIème siècle, aux différentes strates historiques de la construction de l’édifice. En conservant les phases successives du monument, la restauration comporterait une dimension philologique. Telle est l’approche de Boito, à la fin du XIXème siècle. L’acte de création dans la restauration, en prolongeant l’activité humaine de la construction, en conjuguant dans l’harmonie, le passé et le présent, dans le respect du monument, ne pourrait-il pas recueillir également une valeur historique contemporaine?

rousselle a dit…

Commentaire en 2 parties :
2ème partie
Nos gouvernants oseront ils entreprendre une démarche de restauration dans ce sens et en endosser la responsabilité ? Si tel est le cas, la société civile sera-t-elle capable de s’adapter à une modernisation de cet édifice et de vivre à nouveau cette expérience esthétique ?
A quelles contraintes serait soumise la restauration à l’identique ? Compte tenu des fonds récoltés, elles ne sont pas de nature financière. Les contraintes de matériaux en particulier de bois ont été vite levées compte tenu de nos ressources naturelles mais nous ne pourrons pas reconstituer l’authenticité de la « forêt ». S’agissant des moyens humains, seuls des compagnons du métier, dotés de savoir-faire ancestraux transmis de génération en génération par l’école du compagnonnage seraient à même de reproduire les techniques dans les arts mécaniques de la pierre, du bois et du fer. L’incendie de Notre-Dame a créé un engouement vers cette école du compagnonnage qui forme des compagnons dotés d’un esprit de métier, chevillant au corps l’amour du travail qui se confond à l’amour du métier. Ce regain d’intérêt pour cette école suite à l’incendie de Notre-Dame serait susceptible de contribuer, indépendamment d’une formation en masse et accélérée dans l’immédiat, à sa réhabilitation à sa juste valeur dans notre société et indirectement à la valeur du travail manuel et plus généralement, au goût du travail.
On peut néanmoins s’interroger sur l’occasion qui nous est donnée, d’inscrire une part de notre histoire lors de la restauration de cet édifice, tout en respectant son harmonie. Tel avait été le cas lors de la restauration conduite par Viollet-le-Duc dont la flèche différait du clocher présent jusqu’au XVIIIème siècle. Dans le cas présent, c’est notre propre compréhension contemporaine de Notre-Dame historique qui pourrait nous guider dans les principes de sa restauration et valoriser l’héritage dont nous bénéficions.
Dans l’attente des conclusions politiques émises par nos gouvernants sur les orientations prises pour la restauration de Notre-Dame, on peut dès à présent souligner que l’incendie de Notre-Dame aura permis une prise de conscience d’une part, de l’importance de ce monument dans l’imagination collective et d’autre part, de l’expérience esthétique communément partagée lors de la contemplation de cet édifice.

France Deltenre a dit…

Commentaire en 2 parties :
2ème partie
Nos gouvernants oseront ils entreprendre une démarche de restauration dans ce sens et en endosser la responsabilité ? Si tel est le cas, la société civile sera-t-elle capable de s’adapter à une modernisation de cet édifice et de vivre à nouveau cette expérience esthétique ?
A quelles contraintes serait soumise la restauration à l’identique ? Compte tenu des fonds récoltés, elles ne sont pas de nature financière. Les contraintes de matériaux en particulier de bois ont été vite levées compte tenu de nos ressources naturelles mais nous ne pourrons pas reconstituer l’authenticité de la « forêt ». S’agissant des moyens humains, seuls des compagnons du métier, dotés de savoir-faire ancestraux transmis de génération en génération par l’école du compagnonnage seraient à même de reproduire les techniques dans les arts mécaniques de la pierre, du bois et du fer. L’incendie de Notre-Dame a créé un engouement vers cette école du compagnonnage qui forme des compagnons dotés d’un esprit de métier, chevillant au corps l’amour du travail qui se confond à l’amour du métier. Ce regain d’intérêt pour cette école suite à l’incendie de Notre-Dame serait susceptible de contribuer, indépendamment d’une formation en masse et accélérée dans l’immédiat, à sa réhabilitation à sa juste valeur dans notre société et indirectement à la valeur du travail manuel et plus généralement, au goût du travail.
On peut néanmoins s’interroger sur l’occasion qui nous est donnée, d’inscrire une part de notre histoire lors de la restauration de cet édifice, tout en respectant son harmonie. Tel avait été le cas lors de la restauration conduite par Viollet-le-Duc dont la flèche différait du clocher présent jusqu’au XVIIIème siècle. Dans le cas présent, c’est notre propre compréhension contemporaine de Notre-Dame historique qui pourrait nous guider dans les principes de sa restauration et valoriser l’héritage dont nous bénéficions.
Dans l’attente des conclusions politiques émises par nos gouvernants sur les orientations prises pour la restauration de Notre-Dame, on peut dès à présent souligner que l’incendie de Notre-Dame aura permis une prise de conscience d’une part, de l’importance de ce monument dans l’imagination collective et d’autre part, de l’expérience esthétique communément partagée lors de la contemplation de cet édifice.

Anonymous a dit…

MON MARI SERA TOUJOURS À MOI .... !!!!
Comment j'ai retrouvé mon mari divorcé avec l'aide du sort d'amour du Dr ODION ... Je m'appelle Lilibeth Hernandez. Quand j'ai lu un témoignage en ligne sur la façon dont le Dr ODION, le grand et le plus puissant lanceur de sorts, aide à ramener le mari du divorce EX LOVER. Je me demandais comment cela pouvait être vrai, parce que beaucoup m'ont échoué dans le passé sans aucun résultat de leur part. Je laisse juste passer le message et je passe sur le forum. À mon avis encore une fois, une personne a posté et dit lanceur de sorts testé et fiable. Après avoir lu le courrier, c'était de ce même homme, le Dr ODION, dont elle parlait. Je n'ai donc pas d'autre choix que de vraiment vérifier comment il travaille. J'étais totalement dévasté lorsque mon mari bien-aimé m'a quitté. C'était comme si mon monde entier disparaissait dans le chagrin et la douleur. Je sais que ça semble bizarre mais de tous les lanceurs de sorts que j'ai contactés, il était le seul à me donner cette impression d'être si vrai et si confiant. Plus que ses paroles, il a ramené mon mari et il a réalisé tous mes souhaits. Il est maintenant fidèle, fait attention à moi, il m'offre des fleurs tous les dimanches, et nous sortons souvent au cinéma et au restaurant. mon mari est venu me voir et s'est excusé pour les torts qu'il a commis et a promis de ne plus jamais recommencer. Depuis lors, tout est revenu à la normale. Ma famille et moi vivons à nouveau heureux ensemble. Je serai éternellement reconnaissant d'avoir transformé ma vie de l'enfer au paradis! je crois que qui a besoin d'aide devrait lui demander de l'aide. Que Dieu continue de vous utiliser pour sauver une relation brisée. Pour tous ceux qui ont des problèmes conjugaux, des problèmes de divorce, des amants perdus ou des problèmes liés aux relations, vous pouvez le contacter (drodion60@yandex.com) le lanceur de sorts ultime via l'adresse e-mail: ou WhatsAPP lui sur son numéro de téléphone mobile +2349060503921

Anonymous a dit…

J'ai 32 ans Père de deux enfants. C'est certainement un témoignage choquant et authentique que j'ai jamais vu .. J'ai visité un forum ici sur Internet après avoir eu une dispute avec ma femme et mon mariage de 7 ans a été rompu et j'étais totalement inconsolable et sans espoir parce que je J'ai essayé par tous les moyens de récupérer ma femme après avoir beaucoup plaidé et fait tout son possible pour qu'elle revienne, mais rien n'a fonctionné et j'ai parfois pensé au suicide .... J'ai vu un merveilleux témoignage de cette puissante et grande le lanceur de sorts appelé Dr ODION sur le forum. Aucune âme n'aurait pu m'influencer sur les sorts magiques, jusqu'à ce que le Dr ODION le fasse pour moi et rétablisse mon mariage et ramène mon conjoint dans les mêmes 24 heures tout comme je l'ai lu sur Internet ... j'étais vraiment étonné et choqué quand ma femme est venue chez moi e et agenouillez-vous pour implorer le pardon, pour que je l'accepte. Je suis vraiment à court d'expressions et je ne sais pas combien exprimer ma gratitude. a fait son travail comme il m'a garanti en 24 heures et cela m'a donné un résultat optimiste et j'ai pu récupérer ma femme. En ce moment, ma femme est tombée amoureuse de moi et de mes enfants comme jamais auparavant. Ce sort n'est pas un lavage de cerveau mais m'a ouvert les yeux pour voir combien je l'aimais et la voulais, je ne sais vraiment pas comment être reconnaissant d'avoir apporté le bonheur dans ma vie et ma famille, et maintenant je suis un homme joyeux encore une fois. Vous pouvez aussi récupérer votre conjoint Contactez DR ODION maintenant ... (drodion60@yandex.com) ou vous pouvez également le WhatsApp sur +2349060503921.

jacquesmggg a dit…

Chers tous, merci très sincèrement pour ce fantastique débat ! Je rédigerais ici à mon tour un commentaire sur la question posée en essayant de rester - autant que faire se peut - fidèle à la richesse de vos réflexions !


Concernant les interprétations du sentiment de tristesse des français à l'oeuvre lors de cet incendie, permettez moi de :
1. Renforcer l'interprétation de Domoslo d'un rattachement de ce sentiment à la surmédiatisation de l'évènement
Il semble en effet normal qu'en des temps de bien trop faible recours à l'entendement (avec des métiers de la modernité qui tendent à réduire l'individu à un simple exécuteur et l'éclipse de la patrie littéraire que fut la France - comme l'évoque Alain Finkielkraut), l'individu tende à céder à la dépendance affective à l'égard de l'information dominante et du climat affectif qui s'en dégage. Un fait d'ailleurs aussi vivement d'actualité en ce mois d'avril 2020 où l'anxiété collective sur la question du coronavirus est en phase avec l'inquiétude voire le pessimisme qui se dégagent de la presse. De fait, il va de soi que nécessité il y a pour nous, à faire preuve de prudence philosophique dans l'étude de certaines émotions collectives (en l'occurence : la tristesse).
2. Renforcer l'interprétation de Domoslo, Florent Kohlenbach ou encore Pauline d'un rattachement de ce sentiment à la difficile acceptation de la finitude de l'action humaine, par les français
Aussi rappellerais-je ici l'éloquent propos de Jérôme Ferrari dans "Le Sermon sur la chute de Rome" : "Tu pleures parce que Rome a été livrée aux flammes? (...) Depuis quand crois-tu que les hommes ont le pouvoir de bâtir des choses éternelles ? L'homme bâtit sur du sable. (...) Et si tu aimes le monde, tu périras avec lui."
3. Ouvrir la piste interprétative du sentiment de fin de civilisation qui aurait pu habiter certains français
Une phrase d'Emil Cioran présente dans son oeuvre "La Chute dans le temps" (1964) fait ici écho : "Une civilisation débute par le mythe et finit par le doute (...)."
4. Ouvrir la piste interprétative de l'échec philosophique
Si la portée politique de l'entreprise philosophique d'Albert Camus tient principalement à cet essai de proposer à l'homme une solution face à l'absurde à l'ère de la déchristianisation, il était (et sans doute comme beaucoup d'autres) bien conscient d'une propension en l'homme à faire marche arrière après s'être reconstruit / à réentretenir un espoir de salut. En témoigne cette phrase présente au sein du "Mythe de Sisyphe" : "l'espoir ne peut être éludé pour toujours" (où "espoir" doit être entendu comme "désir de salut").

jacquesmggg a dit…

Concernant la lecture que fait Pauline du désir des français de reconstruire à l'authentique, je me permettrais de soulever deux problèmes :
1. Vous estimez qu'une possible volonté de domination de la nature à des fins sotérologiques se dégage (en d'autres termes
une doctrine du salut visant à faire de son être un fragment d'éternité par le souvenir - et non cette fois ci par l'acceptation de l'ordre du monde qu'on retrouve dans ce que Luc Ferry nomme les "philosophies du bonheur" de type stoïcienne ou spinoziste).
Cependant cette volonté de domination de la nature ne peut-elle également se faire à des fins non-sotériologiques? À la manière d'un certain libéralisme économique qui va détruire l'espace-temps (par la création d'un marché boursier ouvert en continu d'abord, par la recherche d'un libre-échange sans frontière physique ensuite, et par la recherche d'un libre-échange sans frontière intellectuelle enfin - avec des hommes interchangeables à merci et à même de travailler dans absolument tous les contextes culturels), ne pouvons-nous pas voir ici l'avancée d'un projet communautarien qui défend l'idée d'un "moi" historiquement situé / d'un français qui n'a pas à se défaire de ses racines?
2. Par ailleurs, vous sous-entendez par le recours à des expressions comme "obsession de maîtriser la nature" (et dont la dimension péjorative est identifiable via la définition que donne le CNRTL du terme "obsession" : "Idée, image, sensation qui s'impose à l'esprit de façon répétée, incoercible et pénible; préoccupation constante dont on ne parvient pas à se libérer."), l'existence d'une immaturité humaine à l'oeuvre dans cette volonté de domination de la nature. Cependant, votre évaluation des faits oublie - du moins dans le texte - une étape philosophique qui tient à apporter une réponse à cette question : "À partir de quand peut-on réellement considérer que la domination de la nature relève de l'immaturité?".


Aussi, une autre réaction mérite d'être regardée de plus près dans l'affaire de cet incendie : l'impossibilité à évoquer la piste du crime et plus spécifiquement de l'attentat, et la victoire de ce politiquement correct où l'on est "raciste pour un oui ou pour un non" (comme le dit Alain Finkielkraut) qu'elle laisse entrevoir. En effet, en dépit de l'analyse des faits d'un homme qui a le bénéfice de l'expérience (à savoir l'ancien architecte en chef de Notre Dame - https://youtu.be/BZa-3CHjLPg), très peu de personnes ont osé ne serait-ce qu'employer les termes de "crime" ou "attentat" dans les médias.