C'est toujours une émotion de voir diriger l'immense chef Sergiu Celibidache - un Maître, regardez-le bien, dans tous les sens du terme, musical, spirituel - ici au pupitre de l'orchestre philharmonique de Munich et que dire de la lumineuse interprétation, pleine de grâce et de force, de Daniel Barenboim du 2e concerto pour piano de Brahms (op. 83)... Pourquoi n'en écouter qu'un court extrait quand on peut goûter, une heure de temps, l'œuvre entière ?
7 commentaires:
Cher Monsieur,
Merci pour cette écoute de toute beauté ! Celibidache est un chef injustement méconnu dont quelques uns des enregistrements de Beethoven, Tchaikovsky ou Mussorgsky offrent une profondeur et une approche originale n'ayant rien à envier (à mon sens) à un Furtwangler. Depuis 2004, un grand nombre des enregistrements de Celibidache à la tête de l'orchestre de Munich sont dispoibles chez EMI. Je ne peux que vous les conseiller.
Bien amicalement,
Pierre-Yves Clausse
Oui, Pierre-Yves, vous avez raison. A voir surtout, absolument, "Le jardin de Celibidache" (en DVD). Le visage d'un Maître.
Interprétation en effet magistrale. , Me voilà entré dans la vieille forêt brahmssienne, avec ses odeurs, ses mystères, ses légendes ; merci d'avoir partagé cette oeuvre témoignant de la singulière profondeur de la musique germanique - Brahms, le poumon du romantisme.
Florent Belpaume
sepad L3
Votre post et la mention de ce grand soliste me fait penser à un reportage diffusé sur Arte – L’instinct de la musique, d’Helena Mannes - où apparaît Daniel Barenboim.
Il explique avoir créé des « jardins d’enfants musicaux » à Berlin et au Moyen-Orient. Dans ces « jardins » les enfants n’apprennent pas la musique, ils apprennent à vivre entre eux par la musique, en écoutant de la musique. Tout ce que les enfants peuvent ordinairement apprendre dans un jardin d’enfant « classique » est ici véhiculé par le moyen de la musique. Barenboim explique avoir grandi dans la musique (ses parents étaient musiciens) et souhaite rendre accessible cette même expérience à d’autres enfants.
Cette démarche semble d’autant plus intéressante que des études scientifiques – largement abordées dans le reportage – démontrent que l’écoute de la musique, et plus particulièrement l’apprentissage précoce d’un instrument, modifient la structure de notre cerveau. C’est ce qu’on appelle la neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité de notre structure neuronale à modifier son organisation en fonction de nos expériences sensorielles, etc. Il a ainsi été démontré le développement de certaines zones du cerveau favorisant l’audition, la coordination des mouvements, le développement du langage ou même de la pensée élaborée.
De là à dire que la pratique de la musique favorise la réflexion philosophique, il n’y a qu’un pas… !
Vous pourrez retrouver le documentaire dans son intégralité sur ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=wZmMF6cprC0
ou la séquence où apparaît Daniel Barrenboim ici (plutôt vers la fin) : http://www.youtube.com/watch?v=U5Ua_xTWzdo
Sergiu Celibidache n'est pas un chef méconnu: c'est une légende mondiale de la direction d'orchestre. Il n'a pas été médiatisé en raison de son très difficile caractère et de son refus constant de l'enregistrement. Il est certain que c'est un des chefs d'orchestre les plus originaux et novateurs de tous les temps. Cette originalité et ses parti-pris sans concessions ne suscitent que rarement des adhésions partielles. La plupart du temps on aime ou on déteste sans que l'on puisse vraiment expliquer clairement pourquoi tant le personnage est complexe. Pour ceux qui seraient rebutés au premier abord, je leur conseille d'écouter et de réécouter: peu à peu un étrange sentiment d'évidence se dégage. Mais il est vrai que je l'idolâtre...
Comme l'a dit le prince Mychkine:"La beauté sauvera le monde".
Alexandre d'Aphrodise M2
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