On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal

dimanche 28 avril 2019

Relativité des connaissances, relativité des valeurs

Pour une répondre à une question qui m'a été posée ici par Georges Peillon, et le sujet est hautement sensible, je dirais brièvement qu'il n'est aucun théoricien contemporain des sciences qui soutiendrait que les théories scientifiques sont des vérités correspondant à la réalité extérieure, la réalité en soi, selon le modèle de la vérité adéquation et de la connaissance comme miroir. Les controverses philosophiques entre positivistes, empiristes, pragmatistes, etc. sont souvent d'une pesante complexité, mais du moins peut-on dire ceci : la vérité est une de ces notions délicates dont les uns considèrent qu'il vaut mieux se défaire entièrement et qui, pour les autres, doit être utilisée avec précaution. Les théories scientifiques ne se rapportent pas à la réalité qu'à leurs conditions objectives de possibilité. C'est, en ce sens, qu'elles sont toujours "relatives".
Par contre, et là encore il y a de solides raisons pour mettre en doute le préjugé commun, les normes morales auxquelles nous tenons nous apparaissent bien moins relatives qu'on ne l'affirme habituellement. S'il ne s'agit pas de vérités au sens propre, il existe tout de même des principes structurants du droit (l'interdiction de la torture par exemple, et qui est un droit indérogeable) que nous ne considérons pas comme étant une production juridique relevant simplement de l'arbitraire du droit positif. Quant au bien et au mal, la condamnation de la barbarie des camps d'extermination n'est pas simplement un jugement de valeur, comme on dit. Au risque de surprendre, je soutiendrais volontiers que le "relativisme" est bien moins du côté des valeurs - en tout bien moins qu'on le prétend - que du côté de la science. Ruine-t-on le sens des normes, des principes, des institutions auxquels nous tenons en affirmant que ce sont "nos" valeurs et que celles-ci ne sont pas universelles ? Nullement. On peut tout à la fois avoir un solide sens de la relativité - tout se rapporte toujours à un contexte historique, culturel, etc. - et être nourri par un puissant attachement à ce qui nous tient et nous lie. Sans quoi le relativisme conduirait inévitablement au nihilisme. La conséquence n'est pourtant nullement nécessaire.
La position la plus équilibrée sur ces sujets qui demandent beaucoup de doigté est, à mes yeux, celle soutenue par Hilary Putnam dans Le réalisme à visage humain.

15 commentaires:

Anonyme a dit…

"Les théories scientifiques ne se rapportent pas TANT à la réalité qu'à leurs conditions objectives de possibilité." ?

Anonyme a dit…

"le "relativisme" est bien moins du côté des valeurs - en tout CAS bien moins qu'on le prétend - que du côté de la science" ?

DORIS LORI a dit…

Après 5 ans de relation avec mon petit ami, il a soudainement changé et a cessé de me contacter régulièrement. Il proposait des excuses pour ne pas me voir tout le temps. Il a cessé de répondre à mes appels et à mes sms et il a cessé de me voir régulièrement. J'ai ensuite commencé à le rencontrer avec différentes amies de filles, mais à chaque fois, il disait qu'il m'aimait et qu'il avait besoin de temps pour réfléchir à notre relation. Mais après que j’ai contacté (padmanlovespell@yahoo.com), Dr.Padman du temple des sorts jeté un sortilège d’amour et après un jour, mon petit ami a commencé à me contacter régulièrement et nous avons emménagé ensemble au bout de quelques mois et il était plus ouvert à moi. qu’avant et il a commencé à passer plus de temps avec moi que ses amis. Nous nous sommes finalement mariés et nous sommes maintenant mariés avec bonheur depuis 2 ans avec un fils. Depuis que le Dr. Padman de padmanlovespell@yahoo.com m'a aidé, mon partenaire est très stable, fidèle et plus proche de moi qu'auparavant

Annwn a dit…

Bonjour.
De la connaissance absolue à la connaissance relative ou la lutte des hommes pour le pouvoir spirituel.
Pendant que les plus audacieux s'emparaient du pouvoir religieux, d'autres formaient un parti d'opposition, un pouvoir laïque, en perpétuelles luttes avec les premiers, et toujours leurs discordes avaient pour prétexte « la Vérité » que ni les uns ni les autres ne possédaient.
Les Prêtres prétendaient l'enseigner, en se basant sur une tradition qu'ils avaient altérée. Les laïques leur montraient leurs erreurs et voulaient substituer à leurs dogmes des dogmes nouveaux, fondés sur des hypothèses forgées de toutes pièces dans leur imagination et qu'ils enseignaient au nom de la raison, quoique ces dogmes laïques, instables du reste, n'avaient pas plus de valeur que ceux des Prêtres. Ils en avaient même moins parce que, au fond du dogme religieux, on retrouvait la science antique, l'Absolu féminin, tandis que dans la science des hommes cet Absolu, quand on l'apercevait, était condamné au nom de la raison de l'homme qui créait le relatif. En réalité, ces luttes n'avaient qu'un but : conquérir le pouvoir en dirigeant l'Instruction publique et en enseignant aux jeunes générations que le gouvernement des vainqueurs était le meilleur des régimes.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/
Cordialement.

YVES CHARPIOT - UNIV-REIMS M1 2019-20 a dit…

un dogme est imposé par une autorité et n'est perceptible que tant que l'autorité en question est en position de pouvoir et d'imposer ses règles non discutables.
un loi scientifiques est le résultat d'un travail expérimental sur le matière, qui montre que tel événement est universel, la même cause produit toujours le même effet (ou événement). Le fait scientifique est reproductible, une révélation divine si elle a exister un jour, n'est que contingente et non reproductible, donc ce n'est pas une vérité, mais certainement de la magie. Dans ces conditions scientifiques nous pouvons avoir accès à la vérité universelle autant que la loi est l'issue d'une déduction, sinon à une vérité générale (la grande majorité des expériences confirment le fait mais pas toutes, d'ou son caractère de généralité accolé à la vérité en question) seulement très probable si la source est une induction.
Dans cette démarche nous pouvons nous reposer sur des connaissances sûres, dans le cas de la religion, rien n'est certains, les dogmes sont imposés par l'autorité. où est la liberté de l'homme dans ces conditions?

Alex P a dit…


Je suis d'accord avec vous concernant l'universalité de certaines valeurs morales. Celles-ci dépendent des réactions humaines habituelles, normales, des sentiments humains que l'on partage tous en tant que membres d'une même espèce. Par exemple, imaginons quelqu'un qui gifle un enfant sans raison dans chaque pays du monde: il est clair que la réaction face à cet acte sera identique dans tous les pays et que tout le monde trouvera cet acte injuste, mauvais.

En ce qui concerne la non adéquation des lois scientifiques et de la réalité extérieure tout dépend de ce que l'on entend par réalité extérieure. S'il s'agit de la réalité en soi, la réalité telle qu'elle se déroule sans qu'il y ait un observateur pour l'observer, alors oui celle-ci semble être hors de portée. Mais si par réalité extérieure on entend notre réalité, la réalité telle que nous la percevons alors je pense que les lois scientifiques correspondent bel et bien à cette réalité, de la même manière que si je vois Paul entrer dans une boulangerie et que je dis « Paul est entré dans la boulangerie » cette phrase sera vraie car correspondant effectivement à la réalité telle que je la perçois et qu'un autre observateur pourrait corroborer.

Hector1995 a dit…

Les paradigmes scientifiques donnent une interprétation juste du réel, mais jamais vraie. Quand un paradigme devient obsolète, il fait place à une interprétation plus juste. Il ne s'agit donc pas d'abandonner la vérité, mais d'admettre qu'on ne pourra jamais que s'en rapprocher. Et c'est là l'une des différences notables avec ce que l'on peut appeler les pseudo-sciences qui prétendent disposer d'une vérité absolue au moyen d'une rationalité différente. Les chaines YouTube de La Tronche en Biais et d'Hygiène mental traitent en profondeur de la question. Le livre de Sebastian Dieguez -- Total Bullshit -- traite de la question sous un angle différent.

Pour la question des valeurs entre le bien et le mal, entre ce qui est permissible ou non, cela me semble plus relever d'un idéal occidental que de la réalité du terrain. Il ne s'agit pas d'un relativisme, mais plutôt d'un double discours. Les Européens ont bon ton de tenir des discours sur les valeurs universelles, et pourtant cela ne les empêchent pas d'entretenir des relations avec des régimes à la limite de la dictature ou d'enfreindre les normes internationales lors des opérations spéciales. Certes je comprends vos objections et elles se tiennent assurément, mais je ne pense pas qu'elles soient si partagées que cela.

Anonymous a dit…

MON MARI SERA TOUJOURS À MOI .... !!!!
Comment j'ai retrouvé mon mari divorcé avec l'aide du sort d'amour du Dr ODION ... Je m'appelle Lilibeth Hernandez. Quand j'ai lu un témoignage en ligne sur la façon dont le Dr ODION, le grand et le plus puissant lanceur de sorts, aide à ramener le mari du divorce EX LOVER. Je me demandais comment cela pouvait être vrai, parce que beaucoup m'ont échoué dans le passé sans aucun résultat de leur part. Je laisse juste passer le message et je passe sur le forum. À mon avis encore une fois, une personne a posté et dit lanceur de sorts testé et fiable. Après avoir lu le courrier, c'était de ce même homme, le Dr ODION, dont elle parlait. Je n'ai donc pas d'autre choix que de vraiment vérifier comment il travaille. J'étais totalement dévasté lorsque mon mari bien-aimé m'a quitté. C'était comme si mon monde entier disparaissait dans le chagrin et la douleur. Je sais que ça semble bizarre mais de tous les lanceurs de sorts que j'ai contactés, il était le seul à me donner cette impression d'être si vrai et si confiant. Plus que ses paroles, il a ramené mon mari et il a réalisé tous mes souhaits. Il est maintenant fidèle, fait attention à moi, il m'offre des fleurs tous les dimanches, et nous sortons souvent au cinéma et au restaurant. mon mari est venu me voir et s'est excusé pour les torts qu'il a commis et a promis de ne plus jamais recommencer. Depuis lors, tout est revenu à la normale. Ma famille et moi vivons à nouveau heureux ensemble. Je serai éternellement reconnaissant d'avoir transformé ma vie de l'enfer au paradis! je crois que qui a besoin d'aide devrait lui demander de l'aide. Que Dieu continue de vous utiliser pour sauver une relation brisée. Pour tous ceux qui ont des problèmes conjugaux, des problèmes de divorce, des amants perdus ou des problèmes liés aux relations, vous pouvez le contacter (drodion60@yandex.com) le lanceur de sorts ultime via l'adresse e-mail: ou WhatsAPP lui sur son numéro de téléphone mobile +2349060503921

Elodie Martin a dit…

Pour ce qui est de la science, je suis d'accord sur le fait que rien n'est jamais certain. Un professeur que j'avais auparavant avait insisté sur le fait que les théories scientifiques sont adéquates à la réalité "jusqu'à preuve du contraire". Je trouvais cette expression très éclairante, car elle révèle à la fois que la science a bel et bien pour but de décrire et d'expliquer la réalité mais sont teintées d'une certaine forme de relativisme. Aujourd'hui cependant, poser la science comme règle et comme preuve absolue du bien d'une chose est devenue très récurrent : pensons par exemple au fameux slogan "prouvé scientifiquement". Il semble là que la science soit le critère absolu pour définir ce qui est vrai, certain, et même inchangeable. Alors que la science, si on y réfléchit correctement n'a pas pour but d'être inchangeable. S'il n'y a plus de changement possible et que chaque théorie est certaine, on ne se pose alors plus de questions sur la réalité qui nous entoure, et si on ne se pose plus de questions sur la réalité qui nous entoure, on ne fait plus de science.

Anonymous a dit…

J'ai 32 ans Père de deux enfants. C'est certainement un témoignage choquant et authentique que j'ai jamais vu .. J'ai visité un forum ici sur Internet après avoir eu une dispute avec ma femme et mon mariage de 7 ans a été rompu et j'étais totalement inconsolable et sans espoir parce que je J'ai essayé par tous les moyens de récupérer ma femme après avoir beaucoup plaidé et fait tout son possible pour qu'elle revienne, mais rien n'a fonctionné et j'ai parfois pensé au suicide .... J'ai vu un merveilleux témoignage de cette puissante et grande le lanceur de sorts appelé Dr ODION sur le forum. Aucune âme n'aurait pu m'influencer sur les sorts magiques, jusqu'à ce que le Dr ODION le fasse pour moi et rétablisse mon mariage et ramène mon conjoint dans les mêmes 24 heures tout comme je l'ai lu sur Internet ... j'étais vraiment étonné et choqué quand ma femme est venue chez moi e et agenouillez-vous pour implorer le pardon, pour que je l'accepte. Je suis vraiment à court d'expressions et je ne sais pas combien exprimer ma gratitude. a fait son travail comme il m'a garanti en 24 heures et cela m'a donné un résultat optimiste et j'ai pu récupérer ma femme. En ce moment, ma femme est tombée amoureuse de moi et de mes enfants comme jamais auparavant. Ce sort n'est pas un lavage de cerveau mais m'a ouvert les yeux pour voir combien je l'aimais et la voulais, je ne sais vraiment pas comment être reconnaissant d'avoir apporté le bonheur dans ma vie et ma famille, et maintenant je suis un homme joyeux encore une fois. Vous pouvez aussi récupérer votre conjoint Contactez DR ODION maintenant ... (drodion60@yandex.com) ou vous pouvez également le WhatsApp sur +2349060503921.

Paul a dit…

Je ne pense pas que le lien puisse exister entre relativité des connaissances et relativité des valeurs. Les valeurs que nous nous créons sont indépendantes de l’avancée des connaissances. La relativité des connaissances est un fait reconnu par la communauté des scientifiques — pas des charlatans par exemple, qui au contraire prônent une véracité absolue de connaissances fausses ou tangentes — et ils passent une bonne partie de leur temps à nous le rappeler en traitant leurs recherches comme des théories et non des certitudes (la théorie des cordes par exemple). Si certains pensent que les scientifiques énoncent des vérités en permanence, ceci relève uniquement de la croyance.

Je pense que les valeurs semblent relatives mais qu’elles peuvent devenir universelles. Si l’on prend un penseur de la morale minimaliste comme Ruwen Ogien, on peut définir une éthique (donc définir ses valeurs en fonction de) en quelques mots, allant au-delà des clivages sociétaux. Pour lui, c’est « ne pas nuire intentionnellement aux autres » si mes souvenirs sont bons. C’est une valeur qu’on pourrait dire universelle et supra-culturelle. Evidemment cette éthique minimaliste comprend une, peut-être deux, donnée(s) aléatoire(s), celle de la définition de « nuire » et la question de l’autre. C’est peut-être dans nuire que se trouve la seule relativité des valeurs?

Djogbe FIFA a dit…

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Jean-Pierre Ménage a dit…


Cette question essentielle de ''la relativité de la connaissance'' met par ricochet la lumière sur la nature ontologique de l’Univers même. C’est que celui-ci ne coïncide pas d’avec lui-même dans un achèvement qui serait réducteur. Ainsi, on ne pourra sans doute jamais l’épuiser grâce une théorie globalisante qui s’appellerait ''Le Monde'' -pour reprendre le titre de l’une des œuvres très méconnue de René Descartes-. Entre l’univers et notre représentation que l’on a de lui à l’instant T, l’infini vient s’inter-caler. Ainsi, indéfiniment nous aurons toujours quelque chose à dire de lui. Ce qui fait un très joli principe d’espérance pour l’humanité, car cela signifie que pour elle, l’ennui ne fait pas partie de son horizon étoilé. L’univers est ouvert de toute l’effervescence des nouvelles idées qui pourront naître de lui. Puisque la quête de l’homme est non-coïncidente…

En outre, l’homme lui-même partage cette irréductibilité, ce qui fait qu’il demeura toujours et quoi qu’il arrive,''une question qui reste ouverte''. Ou plus encore, un insaisissable... Ainsi les bourreaux pourrons toujours tout tenter contre lui, ils ne pourront jamais pleinement arriver à faire de lui, ce qu’ils veulent qu’il soit ; échappant par-là à tout enfermement de son être.

Jean-Pierre Ménage étudiant de l’Urca - Année 2019-202

FRANCE DELTENRE a dit…

Sur ce sujet, nous pouvons examiner les évolutions récentes dans la manière de penser la science. En effet, le développement des connaissances scientifiques ne repose plus sur une accumulation de connaissances, selon un processus ordonné, cumulatif, graduel mais sur une évolution des doctrines qui procèdent par changement de paradigmes. Le concept de paradigme a été introduit par Kuhn en 1962 dans sa théorie des révolutions scientifiques. Kuhn y démontre le caractère relatif des connaissances et remet en question l’objectivité des scientifiques. Cette doctrine de la relativité des connaissances procède par changements successifs de paradigmes. Le paradigme doit être entendu comme une découverte scientifique universellement reconnue par les scientifiques, à qui ces découvertes fournissent des problèmes types et des solutions. Une tradition s’appuyant sur le paradigme validé par la communauté scientifique, s’établit dans la pratique scientifique et s’opère par ce qu’appelle Kuhn, « la science normale ». Lorsque la tradition est bouleversée par la récurrence d’anomalies affectant ledit paradigme et que des ajustements ne suffisent plus pour maintenir la tradition, une crise survient. Des échanges entre scientifiques peuvent conduire à une évolution de doctrines, une remise en cause du paradigme et à la mise en place d’un nouveau paradigme reposant sur une nouvelle doctrine scientifique et se traduisant par une révolution scientifique. Ce nouveau paradigme ne constitue pas un accroissement de ce qui était déjà connu précédemment, mais exige une reconstruction de la théorie antérieure et déplace tout un réseau de théories. Cette théorie des révolutions scientifiques de Kuhn a mis en évidence que la connaissance scientifique se développe et progresse par révolutions et ruptures successives. Il s’agit donc d’une nouvelle manière d’aborder le problème des sciences. Il exige de la part des scientifiques une certaine humilité et une capacité à se remettre en cause mais aussi une attitude pragmatique car le changement de paradigme peut bouleverser les idées bien ancrées de la communauté scientifique. La crise liée à la pandémie que nous traversons aujourd’hui impose humilité de la part de la communauté scientifique car nous sommes confrontés à un virus inconnu. Elle requiert une attitude pragmatique, une table rase des certitudes alors que les professionnels de santé et les institutions sanitaires doivent faire face à un afflux de patients dans les hôpitaux. Cette crise sanitaire a une portée immédiate pour le traitement des patients mais donnera lieu dans l’après-crise, à une revue du fonctionnement des institutions et à des changements de paradigmes au sein de la communauté scientifique. La relativité des connaissances demeurera néanmoins.

Raphael D a dit…

Bonjour Monsieur,

Je m’accorde avec vous concernant la relativité des connaissances. Je pense en effet qu’aucun scientifique ne peut affirmer que sa démonstration et/ou expérience n’a été faite sans prendre certaines hypothèses particulières. Et que sont des hypothèses si ce n’est un trait particulier du relatif ?
Que ce soit en physique ou en biologie, on fait toujours une hypothèse, qu’elle soit de constance dans le temps pour un phénomène physique ou bien d’analogie en étudiant un/plusieurs corps vivant et en décrivant des lois générales.
Il n’y a guère que les mathématiques qui puissent peut-être être jugées comme non relatives du fait qu’elles n’incorporent pas de matière tangible à proprement parler. C’est une des raisons pour lesquelles, selon Descartes, les sciences doivent être étudiées avec précaution et méthode.
Mais même pour les mathématiques, on pourrait argumenter que la véracité d’un théorème ou démonstration dépend des connaissances de celui qui en fait l’exercice. Avec par exemple la racine de nombres négatifs qui n’existent pas pour celui qui travaille dans le monde des réels mais existe pour celui qui connaît les complexes.

Passons maintenant à la question plus complexe de la relativité des valeurs. Je pense comme vous que certaines atrocités, guerres, génocides peuvent être en effet vus distinctement comme immoraux avec le recul et les informations qui sont les nôtres. Cependant il est clair que les valeurs d’un peuple, d’une civilisation sont profondément enracinées dans sa culture et son histoire. Ces valeurs font l’objet d’une hiérarchisation qui est liée aux connaissances et expériences cumulées pour un peuple donné.
Il n’y a pour moi qu’une seule façon de créer un système de valeurs équitable, une justice, c’est celui défendu par John Rawl à travers son concept de voile d’ignorance. Il faudrait pour cela partir du principe que le système créé se construit en faisant l’hypothèse que les parties prenantes ne connaissent leur place dans la société mais connaissent la société et sa structure dans sa globalité. De cette façon, les individus créent des règles justes sans prise d'intérêt possible.
Toutefois, on pourrait argumenter une fois de plus, que même en utilisant une telle méthode, la connaissance que l’on a d’une société ne peut être que partielle et donc relative à chaque individu.