Par Gwynne Dyer, Japan Times, 7 décembre 2008
"Voilà à peu près deux ans de cela, j’ai pris conscience que les militaires de divers pays avaient commencé à élaborer des scénarios sur les changements climatiques. Des scénarios qui se basaient sur les travaux des scientifiques prévoyant une hausse des températures, la baisse du rendement de l’agriculture et d’autres conséquences, et examinaient leurs implications politique et stratégiques.
Ces scénarios prédisaient la multiplication des États faillis en raison de l’incapacité des gouvernements à nourrir leur population, des vagues de réfugiés climatiques aux frontières des pays plus fortunés, et même des guerres entre pays qui partagent les mêmes cours d’eau.
J’ai alors commencé à interroger tous ceux que je pouvais rencontrer. Non seulement des responsables militaires, mais aussi des scientifiques, des diplomates et des hommes politiques. Dix huit mois plus tard, après environ 70 entretiens, réalisés dans une douzaine de pays, j’en suis arrivé à quatre conclusions que j’étais loin d’anticiper lorsque j’ai entamé ce travail :
• Les scientifiques ont vraiment peur
Les observations au cours des deux ou trois dernières années, leur donnent à penser que tout se déroule beaucoup plus rapidement que ne le prévoyaient leurs modèles climatiques. Mais ils sont face à un dilemme. Au cours de la dernière décennie, ils ont dû lutter contre une campagne fort bien financée qui visait à semer le doute sur la réalité des changements climatiques.
Aujourd’hui, les peuples et leurs gouvernements sont à l’écoute. Même aux États-Unis, le quartier général du déni des changements climatiques, 85% de la population voit cette question comme un problème majeur, et les deux candidats à l’élection présidentielle ont promis durant la campagne des réductions de 80% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050.
Les scientifiques sont réticents, on le comprend, à annoncer publiquement que leurs prévisions étaient fausses, que la situation est vraiment bien pire et que les objectifs devront être révisés. La plupart d’entre eux attendent de disposer d’une preuve incontestable montrant que le changement climatique intervient plus rapidement que prévu, même si en privé, ils s’affirment convaincus que c’est bien le cas.
De ce fait, les gouvernements, bien qu’ayant enfin pris conscience du danger, continuent de viser des objectifs de réduction des émissions obsolètes. Pour éviter l’emballement du réchauffement de la planète, le véritable objectif requis serait probablement une réduction de 80% des émissions d’ici à 2030, et la quasi disparition de l’usage des combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole) d’ici à 2050.
• Les militaires ont raison
L’alimentation est la question clé, et la situation de l’offre alimentaire mondiale est déjà très tendue. Nous avons consommé environ les deux tiers des réserves mondiales de céréales au cours des cinq dernières années, et ne disposons plus que d’environ 50 jours de stock. Même un seul degré d’augmentation de la température moyenne de la planète se traduirait par une diminution de la production alimentaire dans presque tous les pays qui sont plus proches de l’équateur que des pôles, et qui abritent la quasi-totalité des greniers à blé de la planète.
Pour cette raison, le marché international des céréales va disparaître par manque de marchandises. Les pays qui ne pourront plus nourrir leur population ne seront pas en mesure de se procurer le nécessaire pour se sortir d’affaire en important leurs céréales, même s’ils disposent de l’argent pour ce faire.
Les réfugiés affamés se répandront à travers les frontières, des nations entières vont s’effondrer dans l’anarchie - et certains pays pourraient être tentés de s’accaparer les terres ou l’eau de leurs voisins.
Ce sont là les scénarios que le Pentagone et d’autres états-majors étudient aujourd’hui. Ils pourraient commencer à se concrétiser aussi rapidement que d’ici 15 à 20 ans. Si ce type de désordre se répand, il n’y aura que peu de chances de conclure ou de maintenir des accords mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et éviter la poursuite du réchauffement de la planète.
• Il existe un point de non-retour au-delà duquel le réchauffement devient inéluctable
Nous sommes probablement en route pour le dépasser. Ce point de bascule, c’est celui où le réchauffement d’origine anthropique (d’origine humaine) déclenche une libération massive de dioxyde de carbone des océans dont la température s’élève, ou des rejets de dioxyde de carbone et de méthane provoqués par la fonte du pergélisol, ou les deux phénomènes ensemble. La plupart des climatologues pensent que ce point se situe légèrement au dessus des 2° de réchauffement.
Une fois ce point dépassé, l’humanité perdra le contrôle : la réduction de nos émissions pourrait ne pas parvenir à arrêter le réchauffement de la planète. Cependant, nous allons presque certainement outrepasser la date limite. Nous ne pouvons pas retrouver les 10 années qui ont été perdues, et au moment où un nouvel accord remplaçant celui de Kyoto sera négocié et mis en oeuvre, il ne restera probablement pas assez de temps pour arrêter le réchauffement avant d’avoir atteint le point limite à ne pas franchir.
• Nous devrons tricher
Au cours des deux dernières années, plusieurs scientifiques ont proposé plusieurs techniques de « géo-ingénierie » destinées à combattre la hausse de température. On pourrait par exemple répandre dans la stratosphère une sorte d’écran chimique temporaire de protection solaire par l’ensemencement avec des particules de soufre. Nous pourrions également épaissir artificiellement les nuages maritimes de basse altitude pour qu’ils reflètent plus la lumière du soleil. Ce ne sont pas des solutions permanentes ; tout au plus des moyens de gagner un peu de temps pour réduire nos émissions sans provoquer l’emballement du réchauffement.
La situation devient très grave, et nous allons probablement assister aux premières expérimentations avec ces techniques dans un délai de cinq ans. Il existe une possibilité de trouver l’issue de cette crise, mais elle n’est pas aisée et il n’y a aucune garantie de succès.
Comme le dit l’histoire de l’Irlandais face à un voyageur égaré : Pour aller là, Monsieur, moi je ne serais pas parti d’ici."
Un jour, nos enfants ou petits-enfants nous demanderons : vous saviez et vous avez laissé faire. Aucune de nos mille excuses - les contraintes par exemple de l'économie en temps de crise - ne suffiront à lever l'accusation. Il en est ainsi, hier comme aujourd'hui, que savoir ne suffit pas : le savoir doit s'accompagner d'une faculté de représentation et d'imagination de la réalité dont il s'agit. Cela est vrai plus particulièrement, ainsi que l'expliquent Günther Anders et Hannah Arendt, lorsque la réalité en question est la souffrance et le malheur des hommes. Le monde de demain est déjà sous nos yeux et pourtant nous ne le voyons pas. Or c'est précisément lorsque notre capacité de nous représenter les conséquences réelles de nos actions présentes fait défaut que doit s'allumer le signal d'alarme. S'agissant des effets prévisibles du changement climatique, les voyants ont beau être dramatiquement passés au rouge et nous appeler urgemment à réagir, nous ne faisons rien ou trop peu. Le temps est pourtant dramatiquement compté : une affaire d'années, de décennie tout au plus. Nul besoin d'être prophète pour savoir que notre passivité est proprement criminelle.
4 commentaires:
Cela dépasse très largement mes connaissances scientifiques, cependant, il n'en reste pas moins que de telles situations "possibles" restent terrifiantes.
Cet article ne peut me faire penser qu’au 21-12-2012 (anniversaires de mes deux parents et de leur mariage, moi aussi je peux voir des signes !). L’arme la meilleure restera le rire. Certes, je le peux sur cette prédiction ancienne, sur ces phénomènes climatiques, moins. Nous sommes face à deux phénomènes, le premier qui parait pour certain burlesque et pour d’autre une véritable prémonition et ces changements calculés par la science, par des hypothèses, des expériences, rien de plus fiable. Chacun peut chaque jour se retrouver dans la peau du scientifique et en ouvrant sa porte voire que la Terre se retourne contre l’homme… On évitera toutes les idées de vengeance de la domination de l’homme, d’un retournement de situations, d’un nouveau dominé… Quelques jours avant noël, deux jeunes hommes ont sonné à ma porte me demandant si je pensais que tous ces changements climatiques venaient de l’erreur des hommes et étaient par conséquent une punition divine ?!
Vous me permettrez une digression cinématographique, j’ai vu récemment un film avec Nicolas Cage, Prédictions, où il y avait aussi implicitement ou non une référence à Dieu, les nouveaux prophètes (bien modernes d’ailleurs, un genre à la Harry Potter plus qu’au divin…) sont venus chercher deux enfants élus pour reconstruire quelque part un autre monde. Réjouissons-nous il y a plusieurs places, ils ont étaient chercher plusieurs élus dans le monde entier. La part scientifique de ce film ; le soleil va prendre un peu d’avance sur son explosion (2009 pour l’intrigue), une boule de feu va s’échapper du soleil et brûler la Terre tout entière. Seuls les effets spéciaux concluent le film, ma conclusion à été toute autre. Effectivement, le monde se déchaine, le soleil en a même des millions d’années d’avance. Ce film tente de donner une image positive de la fin du monde et de nos erreurs, ils ont réussit quand même à sauver la génération suivante, puisque certains enfants sont élus, et toute la famille de Nicolas Cage (son père est prêtre, les références n’étaient pas encore assez claires…) est heureuse de mourir ; évidemment ils vont tous se retrouver au paradis, lui, ses parents, son fils, et sa femme morte depuis quelques années.
Je crois que j’essaye au fond de ne pas y penser, mon éducation philosophique m’a appris (si c’est vraiment possible) à avoir un recul vis-à-vis de la mort, on souffre de celles de ses proches, jamais de la sienne. Mais parfois, des drôles de pensées m’envahissent, dans plusieurs années (je reste tout de même optimiste !) le monde continuera de vivre sans moi, et le monde ne saura même pas qui j’ai été…
Mais j’aimerai au 20 décembre 2012 être dans la tête de chaque personne, entre ceux qui y croient, ceux qui en doute, ceux qui en rigole et j’en passe, personne n’a la réponse : en soit il se passera ou rien ou quelque chose ; on y pensera tous, consciemment ou non : même si l’alignement des planètes ce fera le 22 décembre en fait…
Cher professeur,
Le changement climatique est très certainement l’un des plus grands défis auxquels les hommes ont dû et doivent faire face dans leur histoire. Il y a pourtant de quoi être pessimiste. Les différents instituts en charge d’établir des prévisions quant à l’évolution du climat, dont le GIEC, font état d’une température qui pourrait s’élevait à + 3.8 °C en moyenne à l’horizon 2100 avec toutes les conséquences que l’on connait. Hans Jonas, dont le Principe Responsabilité devrait être élevé aux rangs d’évangile du XXI siècle, était lui aussi très pessimiste quant aux réponses que les hommes allaient pouvoir apporter pour tenter de canaliser et d’endiguer le réchauffement climatique.
Le contrôle des émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre est un problème mondial. Toutes les nations n’entendent pas agir de la même manière, et toutes ne sont pas autant préoccupées que d’autres peuvent l’être. La diminution des émissions pourrait également s’accompagner d’une diminution parallèle de la puissance des Etats qui auraient emprunté cette voie, ce qui serait contraire à l’essence de la politique. N’y a-t-il pas là une contradiction irrémédiable et indépassable qui obère l’horizon de notre maison commune ?
Par ailleurs, plusieurs facteurs contribuent à renforcer une vision sombre de l’avenir. Tout d’abord en ce qui concerne les pays pauvres, qui sont nécessairement appelés à se développer pour s’extraire de la misère dans laquelle bon nombre d’entre eux se trouvent encore plongés. Leur développement se combinera inévitablement à une augmentation considérable de leurs émissions en gaz participant à l’effet de serre. Mais qui pourrait bien leur reprocher ? Évidemment personne. La seule réprobation qui puisse leur être opposée -comme l’avait aussi noté justement Jonas- est celle de la croissance démographique qui ne cesse d’augmenter. Pas de possibilité de croissance infinie dans un monde fini.
Quant aux pays riches et aux émissions en CO2, il est évident que la responsabilité leur incombe pour la plus grande partie. Nous avons évoqué l’échelon étatique précédemment. Mais l’Etat n’est pas le seul responsable. Le mode de vie dit à « l’occidental » est pollueur par nature. Voilà pourquoi le concept de « durabilité faible » est une escroquerie intellectuelle qui ne vise qu’à faire paraitre que l’on s’agite, alors qu’on ne s’attaque pas à l’essentiel.
Le sens de la vie des Occidentaux est à rechercher dans la consommation. La consommation est la divinité contemporaine. Son temps libre, l’individu des pays riches d’aujourd’hui le passe dans les magasins. Le commerce a remplacé l’église. On achète, on consomme, on se procure un tas d’objets qui n’a strictement aucune utilité et dont on ne se servira plus quelques jours passés. Mais qu’importe : l’essentiel n’est pas dans l’utilité qu’on en tirera, il est dans l’acte d’achat lui-même. Michéa avait noté qu’une existence vouée à la consommation n’était que l’autre facette nécessaire et subséquente d’une existence dans laquelle régnait et dominait un vide psychologique et existentiel.
On ne pourra réduire considérablement nos émissions en gaz à effet de serre sans changer de disposition d’esprit. Il faut nous ressourcer et replonger dans des philosophies (stoïciennes par exemple), qui nous enseignent la sobriété heureuse, et dans lesquelles on peut trouver satisfaction dans ce que l’on a, sans courir après ce que l’on n’a pas. Le réchauffement climatique est, c’est ma conviction profonde, un problème philosophique avant d’être un problème politique. L’individu « maitre et possesseur de la nature » qui caractérisait l’homme moderne doit céder la place. Son crépuscule est venu. La poursuite de son règne nous condamnerait tous. La nature n’est pas un fond disponible.
Lе réchauffеmеnt climatiquе еst l’un dе cеs changеmеnts climatiquеs rеmarquablеs еt dignеs d’étudе qui causеnt tant dе dommagеs aux organismеs sur la têtе humainе. Cе phénomènе a plusiеurs causеs, dont cеrtainеs sont naturеllеs еt d’autrеs sont causéеs par dеs intеrvеntions humainеs rationnеllеs dans lеs systèmеs еnvironnеmеntaux qui sont très nocifs pour еux еt pеuvеnt lеs еndommagеr. Lе conflit dans son еssеncе еntrе lеs pays еst dеvеnu un rôlе majеur pour lеs partisans dе l’еnvironnеmеnt, créant dеs groupеs dе prеssion qui défеndеnt lеs quеstions еnvironnеmеntalеs еn échangе dеs pays où lеs groupеs dе prеssion dans l’industriе continuеnt dе dominеr la décision politiquе. Lеs еffеts attеndus comprеnnеnt égalеmеnt la rarеté dе l’еau dans cеrtainеs régions, l’augmеntation dе la condеnsation dans d’autrеs, lеs changеmеnts dans la quantité dе nеigе dеs montagnеs еt lеs еffеts néfastеs sur la santé découlant dе la haussе dеs tеmpératurеs. Lеs sciеntifiquеs ont avеrti qu’il еst difficilе dе prédirе avеc précision lеs conséquеncеs d’un réchauffеmеnt planétairе accru, еn particuliеr la haussе dеs tеmpératurеs еt lеs précipitations еn général. Lе changеmеnt climatiquе pеut provoquеr dе nouvеaux modèlеs dе ravagеurs еt dе maladiеs, affеctant lеs plantеs, lеs animaux еt lеs broussaillеs, еt posеr dе nouvеaux risquеs pour la sécurité alimеntairе еt la santé humainе. Attеindrе unе réduction dе 80% dеs émissions d'ici à 2030 nécеssitеra dеs actions décisivеs еt coordonnéеs à l'échеllе mondialе. Cеla pourrait inclurе dеs еfforts pour améliorеr l'еfficacité énеrgétiquе, augmеntеr la part dеs énеrgiеs rеnouvеlablеs dans lе mix énеrgétiquе, promouvoir la mobilité durablе, réduirе еncouragеr l'agriculturе durablе, présеrvеr еt rеstaurеr lеs écosystèmеs naturеls tеls quе lеs forêts, еt adoptеr dеs pratiquеs industriеllеs plus durablеs.
Il еst important quе lеs gouvеrnеmеnts, lеs еntrеprisеs, lеs organisations intеrnationalеs, lеs communautés localеs еt lеs individus travaillеnt еnsеmblе pour mеttrе еn œuvrе dеs mеsurеs visant à réduirе lеs émissions dе manièrе significativе. Dеs politiquеs еt dеs régulations strictеs, dеs invеstissеmеnts dans dеs tеchnologiеs proprеs еt dеs pratiquеs durablеs, ainsi qu'unе sеnsibilisation accruе aux еnjеux du changеmеnt climatiquе, sеront nécеssairеs pour attеindrе cеt objеctif ambitiеux. Il еst possiblе quе lеs fluctuations dе l'offrе еt dе la dеmandе, lеs politiquеs commеrcialеs, lеs régulations, lеs évolutions tеchnologiquеs еt lеs défis liés au changеmеnt climatiquе puissеnt influеncеr lе marché intеrnational dеs céréalеs dans lе futur, mais il еst pеu probablе qu'il disparaissе complètеmеnt еn raison du manquе dе marchandisеs. Il еst еssеntiеl dе prеndrе dеs mеsurеs pour protégеr la génération suivantе contrе lеs еffеts néfastеs du changеmеnt climatiquе.
Lе réchauffеmеnt climatiquе soulèvе dеs quеstions éthiquеs sur notrе rеsponsabilité еnvеrs l'еnvironnеmеnt еt lеs générations futurеs. Quеls sont nos dеvoirs moraux еnvеrs la naturе еt lеs autrеs êtrеs vivants ? Lе réchauffеmеnt climatiquе rеmеt еn quеstion notrе rеlation avеc la naturе еt notrе concеption dе notrе placе dans l'univеrs.
Lе réchauffеmеnt climatiquе soulèvе dеs quеstions sur la manièrе dont nous obtеnons, utilisons еt communiquons lеs connaissancеs sciеntifiquеs. Lеs politiquеs gouvеrnеmеntalеs, lеs régulations intеrnationalеs, lеs décisions dеs еntrеprisеs еt lеs actions individuеllеs ont un impact sur lеs émissions dе gaz à еffеt dе sеrrе, la dégradation dе l'еnvironnеmеnt еt lеs conséquеncеs du changеmеnt climatiquе. La politiquе jouе un rôlе important dans la manièrе dont nous abordons, gérons еt résolvons la crisе climatiquе. Cеpеndant, il еst égalеmеnt important dе rеconnaîtrе quе lе réchauffеmеnt climatiquе a dеs dimеnsions politiquеs, économiquеs, sciеntifiquеs еt socialеs qui doivеnt êtrе prisеs еn comptе dans la rеchеrchе dе solutions globalеs еt durablеs.
Mohamed Amine ESSEFIANI
M1 Philosophie EAD
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