On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal
mardi 27 novembre 2012
Les Atelières
Cher(e)s ami(e)s, soutenez sur Facebook les Atelières, d'anciennes ouvrières de Lejaby qui ont créé, avec l'aide de Muriel Perrin - chef d'entreprise, elle est à la tête d'une agence de communication - un atelier coopératif de façonnage haute couture de lingerie. Elles étaient les invités de Patrick Cohen ce matin sur France-Inter et, franchement, c'est un magnifique projet. A les entendre parler de leur combat pour sauver une activité artisanale ancestrale, à leur courage, à leur sens de la solidarité, suis-je bête, j'avais presque les larmes aux yeux. Voilà qui peut encore nous donner espoir que la brutalité et la rationalité des calculs comptables n'ont pas tout envahi. Elles ont encore besoin de financement. Nous pouvons les aider.
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1 commentaire:
L'actualité met en scène trois situations qui semblent identiques : je pense aux "Atelières", à l'affaire Mittal à Florange, et à Pétroplus. Pourtant il y a bien des différences entre ces troits cas de déroute indusdrielle.
Pétroplus représente la plus indigeste raison financière :dans un secteur que l'on sait comdamné, mais à long terme, on voudrait absolument sauver l'activité ; comme pour gagner le dernier pétro-dollar. La raison serait d'abandonner cette activité pour, qui sait, en accueillir une nouvelle dans le secteur du développement durable...
Pour l'usine Mittal de Florange la question se pose différemment : on nous a vanté la reprise d'Arcelor par l'industriel indien sous prétexte qu'il maintenait l'activité. Evidemment les experts cyniques savaient que cela ne durerait pas : la sidérurgie en Europe est concurrencée à outrance par l'Asie en plein développement. De plus, le maintient d'une telle usine est un plaidoyer fantastique pour le moins-disant social! Tout se passe comme dans un scénario règlé au millimètre par une force obscure...le système absurde qui prévaut et qui s'inscrit tout à fait dans "un monde, comme écrit Spinoza, où les gros poissons mangent les petits" : d'où l'impératif de se faire le plus gros!
Pour Lejaby, cela allait être la même histore que pour Mittal-Florange si les filles avaient baissé les bras. Mais non! Elles ont dit non aux schémas rebattus des licenciements économiques. Elles ont dit non à la machinerie infernale de la finance ; elles viennent à présent nous montrer la vraie valeur du travail, quand il n'est pas l'esclave d'un système irréel, quand il reprend son sens d'art, et d'audace. Les petites mains de Lejaby ont refusé de se résigner à finir leur carrière dans une voie de garage, elles sont restées debout et nous exhibent la beauté du travail manuel, celui qui rend fier. On voit, avec cet exemple combien on peut aimer quelque chose qui nous brise ; le travail brise nous os, torture nos articulations, mais il nous donne en même temps une valeur d'utilité et une valeur de solidarité, une place sociale, en un mot. La valeur de ce geste ne sera jamais cotée en bourse, certes, mais elle surpasse de loin toutes les sociétés du Cac 40.
Dans ce monde qui change sans que l'on semble pouvoir faire autrement que suivre le mouvement sans le changer, cet exemple nous prouve qu'il n'en est rien. Les "Atelières" se sont consituées en une Scic -cousine de la Scop- ; ces entreprises d'organisation participative réabilitent la solidarité dans le monde du travail : ce n'est plus pour conduire la lutte des classes, mais tout au contraire pour se donner la main, au delà de toute différence. Permettez-moi, Michel de promouvoir l'émission de Philippe Bertrand "Carnets de campagne" (toujours sur Inter) à 12h30 en semaine : il y est question d'initiatives éminemment humaines comme celle des "Atelières"; on y parle souvent d'économie sociale et solidaire : cela redonne espoir pour l'avenir.
Je vous remercie pour cet article Michel, et vous demande d'excuser ce long commentaire, mais j'ai personnellement un passé d'ouvrier fabricant des beaux objets et cet art demeure enfoui en moi comme un trésor.
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