Pensée brève.
Le désir de reconnaissance est devenu aujourd'hui une revendication "morale" dont on ne conteste guère la légitimité. Reconnaissance à la fois sociale et intime de notre identité - ce que nous entendons par là est à soi seul un immense sujet - mais également de nos droits, de nos aspirations (au bonheur, à l'amour), de notre statut (de victime par exemple), de notre communauté d'appartenance, etc. Mais vouloir à tout prix être reconnu des autres n'est-ce pas l'indice dans le même temps du peu de cas que faisons de nous-même ? N'est-ce pas également se préparer et s'exposer à toutes sortes de bassesses et, paradoxalement, d'humiliations ?
Il est des aspirations qui, aussi justifiées soient-elles apparemment, doivent être prises avec des pincettes : il y a aussi bien de la vertu à ne pas vouloir être reconnu, ou à ne l'être de quelques-uns seulement que l'on aura choisis...
5 commentaires:
Bonjour,
Etre reconnu me semble relever d'un désir naturel. Mais il existe un danger en effet: se reconnaître à l'intérieur de son clan ! Est-ce à dire que le l'individu autonome, libre de toute appartenance, est condamné à penser pour quelques personnes? Nietzsche disait de son temps qu'il ne pouvait être compris que de quelques individus.
Votre "Pensée brève" me renvoie à Jean Brun lorsqu'il relève l'antagonisme historique des deux racines de notre culture, l'hellénisme et le christianisme: l'immanence radicale du premier – centripète – qui voit dans le Connais-toi toi-même la source de toute sagesse permettant de conduire au bonheur parfait… la transcendance du second – centrifuge – qui n'espère le salut que de l'extérieur – suprême reconnaissance…
Stimulant. Les pensées qui trouvent la brièveté trouvent l'art de l'écho! J'ai un sentiment à l'égard du désir de reconnaissance que je trouve très rarement exprimé, mais que vous approchez, il me semble, dans une parenthèse : début du texte (quelle poisse de n'avoir plus le texte sous les yeux quand on commente; quand on veut revenir en arrière, le com se supprime!)
En tout cas, mon sentiment est le suivant : le désir de reconnaissance est assez difficile à saisir dans sa logique réelle, car la plupart du temps ce que l'on aimerait pouvoir inscrire dans son image n'est pas dicible, n'est pas montrable. Non pas au sens où cela serait indécent : c'est tout simplement un je ne sais quoi.
Merci pour tous ces commentaires. Je vais peut être poursuivre cette pratique de la pensée brève qui a le mérite d'être stimulante...
Sujet très interessant. J'avais pu formuler quelques hypothèses et dires à cette égard dans quelques articles :
le premier http://grossebourse.blogspot.com/2009/06/voila-cette-article-na-pas-autant.html
puis le deuxième (sorte de suite) :
http://grossebourse.blogspot.com/2009/06/he-oui.html
Même si ces textes parle plus du regard des autres et de la confiance en soi, on peut, je pense, faire un lien avec ce que tu racontes. Le désir de reconnaissance me semble bien difficile à bannir de notre vie. Il est vrai c'est une bonne question, peut-on s'en passer ? Et doit-on s'en passer ?
Au passage je voulais te dire (non sans être un peu embêté) que j'ai reprises ton idée de "pensée brève" . C'est la lecture de ton court texte qui m'a donné moi aussi d'en faire un, et cela tombait bien, j'avais justement un truc qui me titillait...J'éspère que tu ne m'en voudras pas trop, au pire, dis moi le, je changerai le "pensée brève" inscrit en haut de mon article : P
Si tu veux voir, il est là :
http://grossebourse.blogspot.com/2009/08/pourquoi-les-adultes-nont-pas-daire-de.html
Salut !
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