« Le Christ mort est une œuvre terrible. C’est le cadavre en sa froide horreur, et rien de plus. Il est seul. Ni amis, ni parents, ni disciples. Il est seul abandonné au peuple immonde qui déjà grouille en lui, qui l’assiège et le goûte, invisible. [...] Certes Holbein tient pour Luther plus que pour Rome. Mais en secret il est contre toute église. [...] Holbein me donne à croire qu’il est un athée accompli. Ils sont très rares. Le Christ de Bâle me le prouve : il n’y a là ni amour, ni un reste de respect. Cette œuvre robuste et nue respire une dérision calme : voilà ce que c’est que votre Dieu, quelques heures après sa mort, dans le caveau ! Voilà celui qui ressuscite les morts ! » André Suares, 1948.
On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal
samedi 19 février 2011
Hans Holbein, Le Christ mort
« C’est un corps nu, couché sur la pierre, raide, affaissé, la peau verte plutôt que pâle. Cette peinture est impie à force d’être vraie ; car c’est un cadavre qu’Holbein a peint, ce n’est pas le corps d’un Dieu enseveli. La mort est trop empreinte sur ce corps pour que la vie y puisse jamais rentrer ; et si c’est là le Christ, Holbein ne croyait pas à la Résurrection » Saint-Marc Girardin, 1835.
« Le Christ mort est une œuvre terrible. C’est le cadavre en sa froide horreur, et rien de plus. Il est seul. Ni amis, ni parents, ni disciples. Il est seul abandonné au peuple immonde qui déjà grouille en lui, qui l’assiège et le goûte, invisible. [...] Certes Holbein tient pour Luther plus que pour Rome. Mais en secret il est contre toute église. [...] Holbein me donne à croire qu’il est un athée accompli. Ils sont très rares. Le Christ de Bâle me le prouve : il n’y a là ni amour, ni un reste de respect. Cette œuvre robuste et nue respire une dérision calme : voilà ce que c’est que votre Dieu, quelques heures après sa mort, dans le caveau ! Voilà celui qui ressuscite les morts ! » André Suares, 1948.
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« Le Christ mort est une œuvre terrible. C’est le cadavre en sa froide horreur, et rien de plus. Il est seul. Ni amis, ni parents, ni disciples. Il est seul abandonné au peuple immonde qui déjà grouille en lui, qui l’assiège et le goûte, invisible. [...] Certes Holbein tient pour Luther plus que pour Rome. Mais en secret il est contre toute église. [...] Holbein me donne à croire qu’il est un athée accompli. Ils sont très rares. Le Christ de Bâle me le prouve : il n’y a là ni amour, ni un reste de respect. Cette œuvre robuste et nue respire une dérision calme : voilà ce que c’est que votre Dieu, quelques heures après sa mort, dans le caveau ! Voilà celui qui ressuscite les morts ! » André Suares, 1948.
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5 commentaires:
Bonsoir,
Bien, mais au chapitre de la bibliographie concernant cette œuvre, il y a aussi quelques pages extraordinaires de Dostoïevski, dans l'idiot, si je ne m'abuse.
Carl-Gottfried
Bonjour,
Tout à fait, et d'ailleurs le personnage de Rogojine, à qui appartient le tableau dans cette fiction, s'en sert pour mettre à l'épreuve sa foi... Ce que je comprend beaucoup mieux après l'avoir vu, ce cadavre étant bien loin de l'image d'un christ limite béa dans sa mort atroce ! Il n'est plus qu'homme décharné... Et puis si reproduire la vie sur toile semble frôler l'impossible, reproduire la mort avec autant de puissance est un pari génial !
Jo.
C'est sur que ça change d'un gros Bouddha tout gras ^^
Une enfant de vingt ans ^^
Depuis le rejet du monophysisme lors du concile de Chalcédoine en 451, il convient de reconnaître, sous peine d'hérésie, la double nature du Christ: humaine et divine. Celle-ci se trouve symbolisée par les deux doigts levés dans les représentations byzantines du Christ pantocrator.
C'est à partir de cette considération que nous pouvons regarder Le Christ mort peint par Holbein en 1521. Nous y voyons le Christ sans vie après la passion, portant les marques de la flagellation et de la crucifixion, dans un état de décomposition certain et couché dans le tombeau. C'est bien là sa nature humaine qui est soulignée, et les extraits proposés en rendent bien compte.
Nous pouvons le mettre en relation avec le retable d'Issenheim, polyptyque peint par Grünewald, réalisé entre 1512 et 1516 et conservé au Musée Unterlinden de Colmar. Sous la crucifixion du panneau central, nous trouvons une lamentation sur le Christ. Sur la crucifixion, les doigts tendus accentuent la douleur. Le corps est torturé, la peau un peu verte: il s'agit là d'un cadavre. Cette représentation contraste avec la lumière de la résurrection: le corps retrouve une quasi perfection; de la passion, il ne reste que les stigmates. La pose, hiératique et triomphante, révèle cette fois la nature divine du Christ.
Selon Suarès, Holbein va plus loin que Grünewald: le corps isolé rend compte de la déréliction du Christ, personne n'est là pour le pleurer. Mais ne peut-on pas supposer que Holbein aurait aussi accentué une essence divine dans une autre partie du retable dont sa peinture aurait dû faire partie?
Cette main phallique, ce nombril, je pense qu'Holbein nous le dit assez clairement, jésus se sera foutu de nous jusqu'au bout.
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