Sur l'un des dessins d'étude et d'esquisse de la sculpture, une Pietà, à laquelle il travaillait quelques jours encore avant sa mort le 18 février 1564, Michel-Ange avait jeté à la hâte : « Dans toutes mes pensées, la mort est maintenant sculptée au ciseau.»
Dans l'un des derniers sonnets (LXXXIII), rédigés à cette époque où il sentait sa fin proche, ce thème résonne en accents douloureux où se lisent les disputes de son âme tourmentée :
"Voilà déjà rendue la course de ma vie,
Par une frêle nef sur la mer en tempête,
Au port commun où l'homme s'en vient rendre
Raison de ses actions déplorables ou pies.
Ma chère fantaisie, qui fit de l'art
Mon idole et mon roi, je vois bien à présent
Combien d'erreur elle était lourde et ce que vaut
Ce que l'homme désire encontre son salut.
Or que sont devenus les amoureux pensers,
Jadis vains et joyeux, quand j'approche deux morts ?
Car d'une je suis sûr et l'autre me menace.
Et l'âme désormais ni peindre ni sculpter
Ne me l'apaiseront : tournée vers cet amour divin
Qui, pour nous recevoir, ouvrit en croix les bras."
Guinto è già 'l corso della vita mia
con tempestoso mar, per fragil barca,
al comun porto, ov'a render si varca
conto e ragion d'ogni oper trista et pia.
Onde l'affettüosa fantasia
che l'arte mi fece idol e monarca
conosco or ben com'era d'error carca
e quel c'a mal suo grado ogn'uom desia.
Gli amorosi pensier, già vani e lieti,
che fien or, s'a duo morte m'avvicino ?
D'una so 'I certo, e l'altra mi minaccia.
Né pinger né scolpir fie più che quieti
l'anima, volta a quell'amor divino
c'aperse, a prender noi, 'n croce le braccia"
Déploration du Christ mort
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