On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal

mercredi 1 décembre 2010

Conférence sur Martha Nussbaum

Vidéo de la présentation de la pensée de Martha Nussbaum que j'ai donnée lors de la Nuit de la philosophie à l'Ecole Normale Supérieure, le vendredi 4 juin 2010. Il était tout de même 4h50 du matin !
  • www.nuitphilo-ens.fr
  • 9 commentaires:

    Anonyme a dit…

    Merci beaucoup pour cette présentation, qui, pour être courte n'en est pas moins stimulante et donne encore une fois envie de lire cette auteure qui compte. Pourrais-je ici vous demander de renouveler cet appel à la lecture et vous faire part de mon soutien pour, je le suppose, vos sollicitations auprès des éditeurs afin que Nussbaum soit enfin traduite en français (c'est pour le moment dérisoire) ? Je pense en particulier à l'un de ses premiers ouvrages, salués dans les années 80 et 90 par Ricoeur puis Taminiaux au sujet de la tragédie grecque ... Il y a cependant des articles traduits ici ou là : ainsi dans un récent numéro de Raison publique, n°13, octobre 2010; et aussi, en 2003, un essai lumineux portant sur le féminisme et Butler et concernant notamment le jargon "philosophique". L'article est titré : « Le professeur de parodie », Raisons politiques 4/2003 (no 12), p. 124-147.
    On peut le trouver ici : www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2003-4-page-124.htm.
    Ou bien ici :www.magmaweb.fr/spip/spip.php?article367.
    Voici un extrait qui parle de lui-même :
    "Certains milieux de la tradition philosophique continentale, mais sûrement pas tous, ont une tendance malheureuse à considérer le philosophe comme une star qui fascine, le plus souvent par son obscurité, et non comme un débatteur parmi ses égaux. Quand des idées sont exprimées clairement, après tout, elles peuvent être détachées de leur auteur ; on peut les emporter avec soi et les approfondir de son côté. Quand elles demeurent mystérieuses (quand elles ne sont pas fondées), on reste dépendant de l’autorité dans laquelle elles trouvent leur origine. Le penseur n’est suivi que pour son charisme ampoulé, et on reste suspendu à son prochain mouvement. (...) On reçoit l’impression d’un esprit si puissamment cogitatif qu’il ne parlera pas légèrement : alors on attend, avide de sa profondeur, qu’il le fasse.
    De cette façon l’obscurité crée une aura d’importance et remplit également une fonction connexe. Elle fourvoie le lecteur en lui faisant croire que, comme il ne peut comprendre ce qui se passe, quelque chose d’important doit être en train d’arriver, quelque complexité de la pensée, alors qu’en réalité il n’y a souvent que des notions familières ou éculées, traitées trop simplement et avec trop de désinvolture pour apporter un supplément de compréhension."
    Bien à vous,
    Leyla

    Anonyme a dit…

    Puissent ces conférences et celles à venir être l'aurore d'un renouveau philosophque en France.
    Je vous le souhaite. Bravo.
    Bien à vous.
    Pierre T.

    Cathy D a dit…

    Merci pour ce lien. Malgré l'heure avancée de la nuit, votre prestation n'en souffre guère. En revanche sur l'art à 1h20 du matin, certains avaient des problèmes de somnanbulisme de la pensée :-). Belle initiative, et je ne puis m'empecher de demander : la prochaine c'est quand ?
    Ce qui fait plaisir c'est de voir que la philosophie est à la portée de tous pourvu que l'on s'en donne la peine, et qu'il faut soutenir ces actions.
    Bien cordialement,

    Cathy

    michel terestchenko a dit…

    Merci chers tous, Leyla en particulier. Je vous signale que les éditions du Cerf viennent de traduire un nouvel ouvrage de M. Nussbaum, "La connaissance de l'amour". Cela fait deux au total, si je ne me trompe.
    En effet, son premier livre, "The Fragility of Goodness, Ethic and Luck in Greek Philosophy and Tragedy" n'a toujours pas été traduit.
    Un éditeur m'a proposé de faire un livre de présentation sur Nussbaum - j'ai même reçu le contrat - mais pour l'heure, je n'ai pas donné suite.

    Manuel SANCHEZ a dit…

    Cher Michel,

    Présentation stimulante à la question : comment faire découvrir la philosophie de Nussbaum la nuit?

    En effet elle est une oeuvre importante et comme vous dites "profonde" à défaut de "vraie". Du peu que j'ai pu lire sur elle notamment sous votre plume, elle me semble en effet majeure. Je conseillerai par exemple et à votre suite dans ce site, un livre d'introduction aux théories du care, Care, justice et dépendance et voir comment Nussbaum justement est convoquée dans ce thème de la vulnérabilité et de la justice (voir p.125-141 et même l'ensemble du chapitre concerné).

    Oui c'est aussi un banquet ce que vous nous racontez, si la philosophie est surtout amoureuse, au-delà de son étymologie, où le banquet platonicien était aussi une discussion sur le désir, la passion et l'amour et de l'humain au fond. Simple en apparence mais que l'exemple platonicien rend honneur à la démarche de Nussbaum : le banquet platonicien est une mise en scène entre personnages, entre amis, entre "amoureux", un appel aux mythes, au prêtresse (Diotime) mais se dégage une pensée du désir, l'Eros, de Beau... C'est le point nodal entre ressorts de la Littérature et la Philosophie que nous ne pouvons nier sans se renier soi-même dans la philosophie j'entends...

    Nussbaum spécialiste de philosophie grecque antique le sait trés bien...

    Amicalement,


    Manuel


    N.B. : je soutiens ce projet d'écrire un livre sur Nussbaum pour nous la faire connaître comme le fait ailleurs votre blog. Alors courage si tel est votre projet!

    michel terestchenko a dit…

    Merci, cher Manuel, pour vos encouragements. Je m'y mettrai, peut-être, le jour où je le pourrai, ou bien le jour ou je ne pourrai plus fuir l'obligation de m'y consacrer. Ce n'est pas encore le cas en ce moment, pour diverses raisons.
    Fidèlement,
    Michel

    Cathy D a dit…

    Ca y est j'ai le virus Martha Nussbaum. L'article sur le soldat nu, l'interview sur France Culture, votre intervention et les fidèles du blog qui en parlent, je ne puis continuer sans en connaitre plus. C'est effectivement le désert concernant les traductions françaises. En revanche, j'ai été surprise par le nombre d'oeuvres . J'y ai trouvé mon bonheur et quand il faut lire in the text et bien allons-y. Conclusion : on ne peut que vous encourager à faire connaitre sa pensée et ses oeuvres.

    Anonyme a dit…

    J'ajoute mes encouragements à ceux de Manuel pour ce projet de livre. Mais si, pour le moment, vous n'avez pas suffisamment de temps pour cet ouvrage, peut-être pourriez-vous, M. Terestchenko, dire et répéter aux oreilles des éditeurs et des traducteurs toute l'importance de cette oeuvre. Tout le monde n'a pas les moyens ni le temps d'aller lire les ouvrages de Naussbaum dans le texte original Cathy. On pourrait dire que d'autres grands noms de la philosophie n'ont pas connu un meilleur sort pour ce qui concerne leur traduction et leur réception en France (je pense à Arendt ...); mais ce n'est guère consolant.
    Leyla

    Cathy D a dit…

    Leyla,
    J'espère ne point vous avoir offensé. si tel fut le cas, je vous prie de m'en excuser. Quant au temps, je ne rentrerai pas dans le débat car c'est une appréciation très différent d'une personne à l'autre, et cela en fonction de ses activités, de ses revenus, etc. Alors ce que je peux vous proposer, quand j'aurai reçu et lu "Not for profit" , à défaut d'en faire une traduction, de faire un article et le proposer à Michel T pour sa publication. Mais il vous faudra un peu de patience. Si ceux qui peuvent aider et contribuer à aider les autres, je suis toujours partante.

    Cathy