On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal

jeudi 25 septembre 2008

Les Complaisantes, Jonathan Littel et l'écriture du mal

L'ouvrage critique des Bienveillantes de Jonathan Littel que j'ai coécrit en 2007 avec l'historien Edouard Husson, un des meilleurs spécialistes français du nazisme, et qui était épuisé, sort ces jours-ci dans une nouvelle édition corrigée.
Voici le bref argumentaire de la quatrième de converture :

"Le succès tout à fait hors norme des Bienveillantes de Jonathan Littell constitue un véritable phénomène de société. Deux prix et des éloges innombrables ont été décernés à une œuvre littérairement médiocre et historiquement datée, dont le seul ressort est le voyeurisme permanent. Ce qui fait des Bienveillantes un roman insoutenable, c'est qu'il propose une esthétisation de la violence nazie qui s'inscrit, de Sade à Jünger, dans une longue filiation intellectuelle et littéraire. Il exclut de l'humanité les victimes de la barbarie, en livrant leur cadavre en pâture au regard des lecteurs, sans rien nous faire comprendre des facteurs qui ont conduit les bourreaux SS à participer à l'extermination de six millions de Juifs européens. Un philosophe et un historien unissent leurs voix pour dénoncer énergiquement les complaisances qui ont permis le succès de ce livre. Ils incitent, par la même occasion, à lire ou relire d'autres œuvres littéraires, documents ou récits d'une importance majeure, qui apportent un tout autre regard sur l'écriture du mal."

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