On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal

samedi 27 septembre 2008

La psychologie du vote

Au lendemain du débat entre John McCain et Barak Obama, les électeurs qui appartiennent à un parti et qui ont des convictions partisanes bien ancrées, vont-ils changer leur intention de vote ? A en croire, les réactions des "panels" de citoyens appartenant aux deux camps, réunis par CNN, la réponse est non.
Dans un article, publié récemment sur le site "salon.com", le neurobiologiste Robert Burton revient sur les raisons de la confiance excessive que les individus placent dans leurs propres opinions, nonobstant le fait qu'elles peuvent être contredites par des faits irréfutables et des arguments convaincants.
Les sentiments de conviction, de certitude,et autres états semblables où "nous savons ce que nous savons", explique-t-il, peuvent être éprouvés comme des conclusions logiques, mais sont en fait des sensations mentales involontaires qui fonctionnent indépendamment de la raison."
Les sentiments de certitude et de conviction absolue ne sont pas liés à l'exactitude ou à la qualité de la pensée, et ils ne résultent pas de délibérations rationnelles : ce sont des "sensations mentales involontaires" générées par le cerveau. A l'instar d'autres puissants états mentaux, tels l'amour, la colère ou la peur, ils sont formidablement réfractaires à tout argument rationnel.
Où l'on voit les limites de ce genre d'exercice, propre aux campagnes électorales - en l'occurence, il fut, me semble-t-il, assez décevant. La démocratie prise la délibération, la discussion et le débat - Hannah Arendt, avec d'autres, en a fait la théorie - mais à quoi bon si nos opinions sont déjà arrêtées ? Le débat, aussi sérieux et honnête soit-il, ne serait donc utile et profitable que pour les indécis qui ne savent pas encore à quoi s'en tenir.

  • www.salon.com
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