On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal
jeudi 25 mai 2017
Seul le Bien est profond
Vous l'aurez compris : l'intention du livre - grosse prétention ! - est de répondre à La littérature et le mal de Georges Bataille et de montrer à quel point est fausse l'affirmation selon laquelle "si la littérature ne s'intéresse pas au mal, elle devient vite ennuyeuse". Tout le contraire : comme l'écrivait Hannah Arendt, le 20 juillet 1963, dans une lettre à Gershom Scholem : "A l’heure actuelle, effectivement, je pense que le mal est seulement extrême, mais jamais radical et qu’il ne possède ni profondeur, ni dimension démoniaque. Il peut dévaster le monde entier, précisément parce qu’il prolifère comme un champignon à la surface de la terre. Seul le Bien est profond et radical." Rien ne montrera davantage la vérité de ces affirmations que l'étude des romans, immenses, que j'ai choisis. Quant à la prolifération du mal, quel jour n'apporte pas la confirmation de son atroce et désespérante "superficialité" ?
Prochaine parution
Contrat signé ! La Littérature et le Bien paraîtra en janvier 2018 aux Editions Don Quichotte (du groupe Le Seuil). Nulle maison, convenez-en, n'était mieux appropriée.
Le manuscrit est presque achevé. Ecriture rapide mais six ans au moins de longue maturation et de périodes, parfois désolées, de jachère, c'est qu'il fallait être à la hauteur de ces romanciers-continents ! Dickens, Hugo, Melville, Dostoïevski, Zweig pour l'essentiel. Le livre est conçu comme un banquet et j'espère que c'est ainsi qu'il sera accueilli et goûté. Le Bien rayonnant dans sa splendeur au coeur des ténèbres, c'est ainsi que dans ces romans il se manifeste, nous touche et nous bouleverse. Cette fois-ci, et plus ouvertement que dans Le vernis fragile, j'assume pleinement d'être devenu platonicien et espère conduire le lecteur à assumer avec candeur (mais non niaiserie) ce désir du Bien qui nous anime bien plus profondément que nous osons l'admettre. Voici qu'en Bienvenu, Jean Valjean, Mychkine ou Billy Budd, le Bien s'incarne avec une puissance qui fait de nous lecteurs, non seulement des spectateurs, mais des acteurs à part entière. Cela est peu "moderne", j'en conviens, mais quelle aventure littéraire et métaphysique, mes ami-e-s !
Le manuscrit est presque achevé. Ecriture rapide mais six ans au moins de longue maturation et de périodes, parfois désolées, de jachère, c'est qu'il fallait être à la hauteur de ces romanciers-continents ! Dickens, Hugo, Melville, Dostoïevski, Zweig pour l'essentiel. Le livre est conçu comme un banquet et j'espère que c'est ainsi qu'il sera accueilli et goûté. Le Bien rayonnant dans sa splendeur au coeur des ténèbres, c'est ainsi que dans ces romans il se manifeste, nous touche et nous bouleverse. Cette fois-ci, et plus ouvertement que dans Le vernis fragile, j'assume pleinement d'être devenu platonicien et espère conduire le lecteur à assumer avec candeur (mais non niaiserie) ce désir du Bien qui nous anime bien plus profondément que nous osons l'admettre. Voici qu'en Bienvenu, Jean Valjean, Mychkine ou Billy Budd, le Bien s'incarne avec une puissance qui fait de nous lecteurs, non seulement des spectateurs, mais des acteurs à part entière. Cela est peu "moderne", j'en conviens, mais quelle aventure littéraire et métaphysique, mes ami-e-s !
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