Une des plus belles qualités humaines est la disposition à s'intéresser réellement, sincèrement, aux autres, à qui ils sont, à ce qu'ils font, à leur famille, leur histoire, à leur parcours, à ces mille détails de l'existence ordinaire qui comptent pour eux. Mais chaque jour me montre davantage à quelle point cette qualité est rare. La rencontre-t-on chez une personne, aussitôt une relation se noue et c'est une surprise autant qu'une source de joie, comme si chacun s'abreuvait de la vie de l'autre. L'entre aide entre les hommes se nourrit de cette attention et lorsque le besoin se fait sentir, l'action n'est pas contrainte, mais spontanée, naturelle, comme allant de soi.
Ce n'est pas l'égoïsme qui est le trait principal des êtres humains, mais plutôt leur inattention, leur indifférence mutuelle, plus ou moins déguisée sous des formules convenues de politesse. Ce serait trop dire que chacun pense seulement à soi, à ses intérêts propres, au détriment de ceux d'autrui, le fait est simplement que des autres, et souvent même de ses proches, il ne voit rien, n'entend rien, ou seulement en passant et si peu. C'est la faute par excellence, et la cause première de bien du mal que nous nous faisons les uns aux autres.
16 commentaires:
Bonjour Monsieur, avez-vous un livre à me conseiller sur l'indifférence ordinaire des hommes ou bien sur un thème qui s'en rapproche ? J'ai trouvé votre article très intéressant et très vrai. De ce fait, j'aimerai savoir si vous avez utilisé des sources spécifiques pour votre article, j'ai fait quelques recherches de mon côté qui n'ont pas été concluantes.
Je ne suis pas certaine que ce soit vraiment une qualité de s'intéresser aux autres, même si la plupart des hommes peuvent avoir cette qualité, je pense que certains n'en bénéficient pas. Votre titre de l'article est "l'indifférence ordinaire". Je ne comprends pas, est-ce une qualité, de l'égoïsme ou bien de l'indifférence que nous avons ? Pour autant, l’indifférence n'est pas une qualité, si je ne me trompe pas ?
Ou alors sommes-nous dotés de cette qualité au départ mais petit à petit, au fil du temps, elle disparaît pour laisser place à l'égoïsme et bien plus tard à l'indifférence même ?
En vous remerciant.
Bonjour Mr,
Cette qualitée humaine, de s'intéresser sincerement aux autres ; à qui ils sont, ce qu'ils font, ce qu'ils aiment et ce qu'ils ressentent est propre à l'homme puisqu'il est le seul etre doué de langage et qui n'agit pas dans l'unique but de répondre à ses besoins primaires (manger,boire,dormir), cette qualitée est-elle nécessairement désintéressé ? Puisque vous utilisez le verbe "s'abreuver" ? Au sens où une personne peut réellement et foncièrement s'intéresser à quelqu'un san rien attendre en retour, mais en etant de manière inconsciente légèrement intéréssé, tant la réponse de son interlocuteur lui apporterais quelque chose pour lui meme, ou contribuerais à son bonheur personnel de manière non direct. Par exemple, lorsque quelqu'un nous exprime sa profonde tristesse nous éprouvons de la compassion envers ce dernier mais inconsciemment nous pouvons éprouver une joie malsaine envers notre situation en comparaison avec la sienne, auquel cas nous ne sommes pas forcément intéréssé (dans le sens d'en retirer quelque chose) foncièrement par l'autre mais nous en retirons quelque chose de bénéfique pour nous, de manière inconsciente qui peut parraitre malsaine, ou cette eventuelle sensation de "bonheur comparatif" ne peut elle etre tout simplement qu'une conséquence qui découle de la discussion que nous avons avec notre interlocuteur et non un intéressement malsain envers autrui que l'on sait plus malheureux que nous meme ?
De plus je me demandais ce que vous vouliez dire par "leur indifférence mutuelle, plus ou moins déguisée sous des formules convenues de politesse" est ce le fait que les questions tels que "ca va ?" Ou "quoi de neuf" ne sont pas réellement des questions, ou du moins des questions rhétoriques, qui apparaissent plutot comme un tic de langage où l'on attend pas une réponse sincère mais simplement un acquiesement convenue avant meme que la question soit posé ? Et dans le cas où notre interlocuteur nous fait part de sa tristesse, nous nous sentons comme géné d'avoir poser une question qui foncièrement en est une, malgré qu'elle soit percus comme une "formule convenue de politesse" ?
SCRIB
Partie 1/2
Personnellement, dans la phrase suivante : « l’une des plus belles qualités humaines est la disposition à s’intéresser réellement […] » j’entends « altruisme ». N’est-pas la définition même de l’altruisme ? Une disposition, un comportement caractérisé à s'intéresser et à se dévouer à autrui, ne procurant pas d'avantages apparents et immédiats à l'individu qui les exécute mais qui sont bénéfiques à d'autres individus et peuvent favoriser surtout à long terme un vivre-ensemble et une reconnaissance mutuelle au sein du groupe où il est présent, bien que l'altruisme brut soit néanmoins un acte ne demandant rien en retour. Et si l’altruisme signifie s’intéresser, cela signifie aussi avoir un intérêt donc une attention, être attentif, être conscient de, prendre conscience d’autour de soi. Or, c’est exactement le contraire que vous soulignez : l’inconscience, l’indifférence, l’inattention des humains : « mais plutôt leur inattention, leur indifférence mutuelle […] de politesse […] il ne voit rien, n'entend rien, ou seulement en passant et si peu. ».
D’ailleurs, le terme « altruisme » est employé pour la première fois par Auguste Comte. Et même si historiquement, le débat a commencé au XVIIIème siècle sous forme de confrontations philosophiques entre, d’une part les défenseurs de l’idée selon laquelle l’être humain est profondément hédoniste, c’est-à-dire qu’il cherche toujours à augmenter son plaisir personnel (donc une forme d’égoïsme) (Mandeville 1723; Hobbes 1651; Bentham 1789), et d’autre part, les défenseurs de la thèse contraire selon laquelle l’être humain est occasionnellement capable d’altruisme, c’est-à-dire de motifs intrinsèquement tournés vers le bien d’autrui (Butler 1726; Hutcheson 1726; Adam Smith 1759). La raison de s’intéresser à l’altruisme humain vient du rapport que ce phénomène pourrait entretenir avec la morale. Selon certains auteurs, une caractéristique fondamentale de la nature humaine est son caractère égoïste ou altruiste. Mais il a deux types d’altruisme (comportemental et motivationnel). Or, ils représentent deux facettes très différentes du don de soi. Le premier réfère aux comportements d’aide et à leurs effets alors que le second réfère à la motivation des individus aidants. Ainsi, il est possible d’être altruiste comportemental sans être cognitivement capable d’avoir des intentions altruistes ; c’est notamment le cas des insectes eusociaux. Inversement, il est possible d’agir sous l’impulsion de motifs altruistes sans que cela puisse être considéré comme une forme d’altruisme comportemental ; c’est notamment le cas des parents attentifs au bien-être de leurs enfants. Mais l’indifférence ordinaire est tout autre de l’indifférence morale. On peut expliquer cette indifférence devant la souffrance d’autrui moins par un sens moral aigu mais plus par la crainte égoïste de devoir l’endurer à son tour. Pour résumé, l'indifférence ne serait que de la peur déguisée ?
Partie 2/2
Platon écrit que « nul n’est méchant volontairement » (Protagoras). Or, si nous faisions le mal c’est par simple ignorance. C’est pourquoi pour moi, le titre de votre article « l’indifférence ordinaire » est tout à fait pertinent. Lorsque la menace ne se fait pas précise et pressante, on peut constater tous les jours que chacun s’accommode finalement sans trop de difficultés de cette souffrance des autres. Donc le terme « ordinaire » est tout à fait juste. Cette indifférence fait partie d’une norme de notre société, elle a été normalisée au fil des siècles, ce qui est bien malheureux.
Vous parlez d’inattention mais personnellement, je préfère dire que c’est peut-être de la non prise de conscience, un manque de conscience de notre part à tous, de non prise en compte de notre environnement et donc d’autrui qui en fait partie. Ce n’est peut-être pas être égoïste qu’avoir un manque d’attention c’est certain. C’est simplement être humain.
J’en profite pour rebondir sur ce que disaient les confrontations des philosophes concernant l’être humain : peut-être que nous ne sommes pas juste en quête perpétuelle de plaisirs personnels, ni d’altruisme pur d’ailleurs... Peut-être nous sommes simplement un peu ou beaucoup des deux ? Ou peut-être qu’aucune des réponses citées nous correspond totalement. L’être humain est complexe et imparfait et il le restera toujours ainsi. Il ne faut pas croire : « Rien n’est ni tout noir, ni tout blanc, c’est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c’est pareil… » Philippe Claudel (Les âmes grises).
Pourrait-on dire seulement que l'altruisme résulte de la prise de conscience, même si elle devait se faire au-delà de la conscience, du fait que notre vie d'homme, donc en société, avec toutes les conséquences que cela implique (égalité entre les hommes, besoin de paix entre individus) nécessite l'harmonie pour atteindre une certaine plénitude (accessible aussi dans et par les autres) ? Alors, oui la question de "savoir si l'action en faveur d'autrui se fait à moindre coût personnel" se pose, mais cette fois dans le domaine de la psychologie de chacun, pour définir le caractère de chaque individu et ce qu'il en résulte, car chaque personne est différente face à la vie et aux autres.
Personnellement, la qualité humaine la plus importante est l’honnêteté. Ces qualités se remarquent dans les comportements et dans les réactions des personnes. Certaines qualités humaines peuvent aider au niveau professionnel, comme les qualités relationnelles. La phrase « une des plus belles qualités humaines est la disposition à s’intéresser réellement » renvoie à la qualité humaine de la sincérité. Beaucoup de personnes font semblant sans vraiment s’intéresser. Cependant, nous savons que la liberté est une des qualités humaines. La volonté est une liberté, donc un homme est libre de s’intéresser aux autres, c’est un choix. S’intéresser réellement et être libres sont deux qualités humaines qui ne s’accordent pas forcément et comme vous le dites s’intéresser réélemment est une qualité « rare ». Mais pourquoi cette qualité disparait au fil des années ?
Bernard Lazare a dit « On a les qualités qu’on veut avoir », c’est totalement vrai, chaque personne est libre de ses actes et ces personnes sont aussi responsables des conséquences. Dire bonjour à quelqu’un est une forme de politesse, ainsi que lui demander comment il se sent, s’il va bien ; mais ces phases sont tellement devenues « banales » qu’inconsciemment nous écoutons même plus la réponse. Rare sont les personnes qui disent « non je ne vais pas bien », c’est pour cela que vous dites que certains êtres humains manquent d’attention, puisque s’ils ne feraient pas preuve d’inattention, ce ne serait plus de simples formules de politesse mais ces personnes s’intéresseraient vraiment aux autres. Ne pas s’intéresser n’est pas forcément égoïste, chaque personne a ses raisons, et ne prend pas forcément conscience de ses actes.
Peut-on qualifier ces personnes de personnes méchantes ? Platon affirme dans le « Ménon » que tout le monde désire le bien et que le mal peut être commis par ignorance. Comme vous le dite on parle bien d’inattention, ces personnes ne le remarquent pas forcément. Pour Thomas Hobbes « l’homme est un grand méchant loup pour l’homme », il affirme que les êtres humains sont méchants pour se défendre contre la méchanceté des autres. Cependant, personne ne né méchant mais sommes-nous nés avec des qualités humaines ?
L'indifférence est sans doute la pire des punitions car elle est la négation de l'être. Elle peut être volontaire ou non, consciente ou inconsciente. Cela peut aller de la simple inattention au mépris total de la considération de l'autre.
L'habitude joue beaucoup sur les rapports humains. On se connaît, on ne prend plus le temps d'analyser, de comprendre les autres car ces derniers sont en quelque sorte acquis et ne nécessitent donc plus l'attention que l'on réserve à la découverte, à la prise de connaissance. L'indifférence en amour est un cas particulier. Tout le monde connaît la fameuse expression « l'amour dure 3 ans ». Schopenhauer expliquait, en voulant résumer la pensée de Platon, que la souffrance provoquée par le manque nourrit le désir et par conséquent l'amour, et que, dès lors que le désir est satisfait, l'amour disparaît et le bonheur escompté laisse place à l'ennui. Pas le bonheur, ni le malheur, juste l'ennui. « Ainsi, toute notre vie oscille, de la souffrance à l'ennui ». C'est la souffrance de l'amoureux transi qui se transforme en ennui du couple. L'ennui amène donc à l'indifférence et à la négligence de l'autre, de son être, de ses sentiments, et de ce qui peut le perturber et entacher profondément la relation.
L'indifférence n'est toutefois pas à confondre avec la pudeur qui est une attention à l'égard de l'autre, mais sans manifestation significative. Il ne s’agit pas ici de méchanceté, mais simplement d’une difficulté voire une impossibilité à exprimer ses sentiments à l’égard d’autrui. Il est aussi important de percevoir la fine limite entre égoïsme et altruisme. Pour Adam Smith, ce n’est pas de la bienveillance des commerçants que l’on attend son dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. « Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme. L’égoïsme pourrait alors être vu comme le moteur de la coopération sociale. J’ai conscience que mon commentaire semble fortement pessimiste, et je suis le premier à reconnaître la bonté dont l’humain peut faire preuve, mais ce point de vue plus défaitiste me semblait tout de même intéressant à aborder.
Partie 1 :
Les hommes sont de plus en plus indifférents tout simplement parce que les hommes ne s’écoutent plus réellement et ne se parlent plus franchement. Ils se mentent constamment, se chamaillent, se trahissent et s’affrontent (souvent par bêtise, par vanité, par ignorance et par arrogance). On constate donc que les vrais liens sont de plus en plus rares, les hommes créent de la distance entre eux. L’indifférence conduit à rester dans sa bulle et à s’enfermer dans une forme de rejet. Nous ne faisons plus confiance (parfois à juste titre), nous ne faisons plus attention aux autres et à leurs souffrances (il est plus facile de détourner le regard). Renforcer les liens semble difficiles parce que les hommes sont devenus méfiants et individualistes. Il existe une réelle froideur dans l’indifférence, un désintéressement qui peut être très blessant. Pourtant pour certaines personnes, l’indifférence est avant toute une marque de protection et d’équilibre, on peut juger par exemple que l’indifférence est mieux que la méchanceté. Qu’il vaut mieux parfois être indifférent qu’être trop sensible surtout dans un monde tel que le nôtre. Il n’est pas question ici de juger le comportement des hommes, mais de montrer que si nous ne dépassons nos réticences (parfois légitimes), nous risquons d’être seuls (c’est en voulant prendre aucun risque, qu’on n’en prend justement un). Il est important de rappeler les plus belles valeurs et les plus belles qualités de l’homme, tels que la compassion, l’honnêteté, la sympathie, l’empathie, la bienveillance, la patience, l’altruisme, la tolérance, le courage, l’écoute et l’entre-aide. Il ne faut jamais sous-estimer les petites intentions parce qu’elles sont souvent les plus réelles et les plus révélatrices. On ne se rend pas parfois compte de la force d’un bonjour, d’un sourire, d’un signe de main ou de tête, d’une parole, comme l’écrit Pascal « on se forme l’esprit et le sentiment par les conservations ». Cela peut-être le début d’une belle amitié et d’un respect mutuel. Malheureusement aujourd’hui, on peut constater qu’il devient banal, ordinaire, de ne pas penser aux autres (ou du moins pas comme on le devrait), on doit juste se contenter de tracer notre route et de faire ce que nous devons faire. Et le comble de l’ironie est qu’il est maintenant mal vu (ou suspect) de s’intéresser à l’autre. Il est préjudiciable de ne prendre pas compte le monde qui nous entoure et ses habitants puisque ce sont parfois avec eux que nous partageons nos plus beaux moments et nos plus tristes moments. L’homme doit être capable de voir plus loin que les différences : la différence ne doit pas être vue comme une faiblesse mais comme une force. Nous avons tellement à apprendre des autres cultures, des autres langues, des autres pays (parcourir la différence, c’est parcourir le monde). Si nous sommes indifférents parce que nous sommes inattentifs et si nous ne ressentons rien parce que nous ne voulons rien sentir. Nous privilégions les intérêts à la sincérité, c’est-à-dire que nous privilégions l’individualiste et l’égoïsme au collectif et au partage. Nous vivons dans un monde d’apparence et de fausseté et il est intéressant de souligner le fait que plus l’homme pense être clairvoyant et intelligent, plus il s’en éloigne. Attention, le but n’est pas de juger l’homme ni de savoir s’il est plus bon que mauvais, mais de comprendre pourquoi il agit de cette manière et quelles en seront les conséquences. Ne pas se sentir concernés par les autres est réellement dangereux que ce soit d’un point de vue social, éthique, moral, psychologique, économique et politique (si nous ne regardons que du côté gauche, nous risquons de ne pas voire pas le danger arriver du côté droit). Comment devons-nous combattre l’indifférence ?
Partie 2 :
Comme vous l’avez dit en s’intéressant réellement et sincèrement à l’autre c’est- à- dire à son histoire, à sa personnalité, à ses rêves, à ses peurs et à ses hobbies (le moindre détail est important). Tout en respectant la vie privée et ses limites bien sûr, la confiance ça se mérite et ça se gagne. La considération est fondamentale pour créer des liens (elle est peut-être même première), être estimé en tant que personne et en tant qu’être vivant est la base de tout. Alors que l’indifférence est son exact opposé, on n’estime rien et on ne se soucie de personne, il exprime un haut degré de mépris et d’apathie. Et si nous ne sommes pas touchés par les autres ou par leurs actions, alors rien ne nous oblige à agir moralement, à vouloir le bien. L’indifférence est-il un sentiment pire que la haine ? L’indifférence à son haut degré touche à la fois le corps et l’âme : être face à une personne indifférente, c’est comme être face à une coquille vide (et il n’y a parfois rien de plus déstabilisant). L’homme a-t-il conscience d’être indifférent ou plutôt qu’il est susceptible de le devenir ? Il est difficile de le dire, parfois oui et parfois non, c’est souvent un mélange des deux (tout dépend des personnes et de leurs relations). Nous devons revoir nos relations et en créer de nouvelles, allé au-delà de la politesse (qui est selon Paul Valéry « une indifférence organisée »). L’homme se doit de faire attention à autrui et de le comprendre, c’est en partie ce qu’il fait son humanité (il paraît incompréhensible d’être indifférent à ce qu’il nous construit).
Cette qualité qu’est l’intérêt que l’on porte à autrui se développe en même temps que la connexion, que le lien que nous créons avec autrui. Mais que se passe-t-il si, après avoir appris à connaître autrui, nous remarquons qu’aucun lien n’arrive à se créer? Une sorte d’indifférence s’installe alors en nous. Cette indifférence-ci, on peut la retrouver souvent. Il se peut que je sois indifférent envers une personne en particulier parce que, après avoir passé un minimum de temps à s’intéresser à elle, je n’ai ressenti aucune affinité, aucun rapport, aucune affection pour cette personne. Mais de nos jours, certaines personnes, si ce n’est pour dire la plupart, ne semblent même plus chercher à s’intéresser un minimum à autrui pour tenter de le connaître, de l’appréhender, ou juste pour le respecter. L’indifférence ordinaire prend le dessus instantanément, que ce soit consciemment ou non. Ce défaut est si commun qu’il ne s’apparente même plus à un véritable défaut. Il est si commun que « l’intérêt pour autrui », donc s’intéresser réellement et sincèrement aux autres, est devenu une qualité rare et très peu visible.
Très peu visible parce que bien souvent, les hommes s’intéressent aux autres qu’en apparence. Ces « formules convenues de politesse » peuvent nous tromper sur l’intérêt que les autres nous portent. Pour certains, il n’est pas possible de s’intéresser profondément à autrui. Pour eux, l’indifférence est propre à l’Homme. Toute forme d’intérêt pour autrui n’est que soit des « formules convenues de politesse », soit en réalité de l’intérêt caché pour eux-mêmes. Cet intérêt désintéressé et véritable s’apparente ainsi comme une sorte d’égoïsme, pour ces personnes-là, ce qui est assez contradictoire. L’Homme ne peut être fondamentalement indifférent envers autrui: il ne peut naître indifférent, il le devient. Et si l’Homme « devient » indifférent, il peut également apprendre à ne pas le devenir.
Est-ce qu'aller vers autrui va de soi ? Autrement dit, sommes-nous prédisposés à aller à la rencontre de nos congénères ? Si la réponse semble aller de soi, cela résulte du fait que nous vivons en société et que par la force des choses nous vivons avec d'autres. Cependant, le conditionnement à vivre ensemble n'est pourtant pas synonyme d'aller au contact d'autrui. De fait, qu'est-ce qui nous pousse à nous rapprocher de l'autre ? La raison pourrait être une question de nécessité, en effet, je vais vers l'autre car j'ai besoin de lui et ce dernier aura à un moment donné besoin de moi. La vie en société repose sur la nécessité de l'entraide pour subsister face aux dangers de la nature et de la solitude. Selon Hobbes, la vie en communauté permet essentiellement la survie du groupe. Dans le même sens, David Hume écrit que l'homme est un être dépourvu de qualités naturelles, c’est pourquoi il cherche "la compagnie de ses semblables". Le besoin de l'autre serait ainsi à l'origine de notre sociabilité envers lui. Toutefois, celle-ci ne coule pas de source.
Kant écrit, dans dans la IVe proposition de son Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique que : "Deux forces contraires s'opposent en l'homme : la sociabilité le pousse à rechercher ses semblables ; l'insociabilité le rend incapable de se plier à la règle commune d'une association et "menace sans cesse de dissoudre cette société" ; elle résulte des inclinations et des passions égoîstes." Ainsi, les passions égoïstes rendent les hommes insociables, cherchant par tout moyen à dominer l'autre, rendant difficile la vie en société. Cependant, Dans la Théorie des sentiments moraux, Adam Smith énonce qu' "Aussi égoïste que l’on puisse supposer l’homme, sa nature comporte apparemment des principes qui font qu’il s’intéresse à la fortune des autres, et qui lui rendent leur bonheur nécessaire bien qu’il n’en dérive rien d’autre que le plaisir de le voir." Ce principe c'est la sympathie qu'il définit comme un mécanisme d'ajustement mutuel des passions. En effet, la sympathie permet d'envisager le point de vue de l'autre comme le sien propre, par le biais de l'imagination. Donc, nous ne pouvons pas directement sentir ce que ressent l'autre, nous pouvons uniquement nous représenter ce qu'il ressent par truchement de l'imagination. Même si le spectateur est, en général, indifférent à l'autre, il se met immédiatement à sa place, en se représentant ce qu'il n'a pas vécu. Cela est essentiel car l'altérité de l'autre repose précisément sur le fait que nous ne sommes pas à sa place. Si je peux me représenter ce que je n'ai jamais vécu, cela veut dire que je peux me mettre à la place de l'autre.
Dans l'insociabilité sociabilité de Kant, outre l'opposition entre les deux attitudes, il ressort que "Les hommes ne peuvent se passer de leurs semblables, leurs ambitions mêmes ne trouvent de quoi s'exercer et se satisfaire que dans une société où les uns commandent aux autres et tirent profit des avantages de la coopération." Autrement dit, l'homme a besoin de l'autre pour se développer, s'améliorer et progresser. C'est au contact d'autrui, avec qui il est en compétition, qu'il va vouloir se surpasser. C'est en ce sens que Kant écrit : "Mais ainsi mis en mouvement par la seule force naturelle de leurs passions, les hommes, que la nature a en même temps rassemblés, sont contraints d'acquérir plus d'habileté et de cultiver toutes leurs dispositions quoiqu'ils n'en aient pas le dessein et ne se proposent pas comme fin leur propre éducation et leur amélioration mais la satisfaction de leurs appétits." En somme, c'est par l'autre que l'homme devient, sans lui, il restera cet être qui ne fait que contempler son propre égo.
L'individu porté à la sympathie et à progresser aux contacts de ses semblables, peut-il être indifférent envers autrui ? Dans l'affirmative, est-ce que cela résulte de l'inattention de l'individu ? Porter son attention envers un autre, même fugace, signifie qu'on s'intéresse à lui. L'attention nécessite de faire attention, c'est-à-dire prendre en considération autrui. Il s'agit en somme d'une action morale envers l'autre. Or que signifie cet intérêt ? Faut-il voir derrière notre attention un intérêt dissimulé qui nous pousse à porter nos yeux sur lui, signifiant à contrario que notre inattention cacherait notre désintérêt. Ainsi, nos interactions seraient tributaires uniquement de l'intérêt qu'on peut en retirer. Par exemple, si on passe devant un sans abris se livrant à la mendicité et qu'on y porte aucune attention, cela signifie que nous n'éprouvons aucun intérêt à lui donner notre attention. Les motifs peuvent être multiples, à savoir : le refus de constater la détresse de l'autre et ainsi de culpabiliser par rapport à notre propre condition, la peur de s'imaginer à sa place ou tout simplement l'ignorer pour ne pas se sentir obligé de lui donner de l'argent. Les motifs sont, bien sûr, non exhaustifs. Cependant, si on les considère, ils révèlent le fait que ce n'est pas le défaut d'attention qui est la cause, mais bien le désintérêt de ce qui ne nous correspond pas. En effet, porter son attention pourrait être interprétée comme la volonté de prendre la responsabilité d'une action. En l'espèce, nous savons que donner de l'argent à sans abris n'aura qu'un impact relatif et que la véritable solution serait une prise en charge générale. Ainsi la prise en considération de ce dernier implique in fine la perspective d'une responsabilité à venir. Le fait de refuser de lui porter attention est une cécité consciente de l'individu, qui n'est que le produit des valeurs ancrées dans sa personne.
"Ce n'est pas l'égoïsme qui est le trait principal des êtres humains". Pourtant, selon Nietzsche, l'égoïsme est une nécessité pour tout vivant, en effet, dans le §113 d'Humain trop Humain, il écrit : "un être qui serait uniquement capable d'actions pures de tout égoïsme est encore plus fabuleux que l'oiseau Phénix [...] Jamais homme n'a rien fait qui eût été fait uniquement pour d'autres et sans aucun mobile personnel ; comment pourrait-il même faire quelque chose qui n'eût aucun rapport avec lui, c'est-à-dire sans nécessité intérieure (laquelle devait tout de même se fonder sur un besoin personnel) ? Comme l'ego serait-il capable d'agir sans ego ? " Ainsi, l'égoïsme est une nécessité et c'est par celui-ci que l'homme est en mesure d'agir pour lui-même et pour autrui. En effet, lorsqu'il aide une autre personne, il ne fait point de manière désintéressée mais bien parce qu'il va en éprouver une satisfaction personnelle à le faire. De fait, la conception classique de l'égoïsme comme la réalisation de son propre intérêt est à transvaluer comme la "sensation de plaisir" que l'individu prend à "vouloir croître et créer en se dépassant".
En somme, penser à une personne requiert de notre part un certain degré d'intérêt, a contrario nous n'y prêtons pas attention !
Entrevoyons les choses d'une autre manière concernant l'attention. En effet, les rencontres que nous faisons au gré des circonstances ont pour effet de faire entrer dans notre vie un individu que nous ne connaissions pas auparavant, et que nous n''imaginions pas, il n'existait pas avant ce moment. Pourtant, lorsque celui-ci pénètre dans notre existence, il se crée un nouveau rapport. Il n'est pas dit que cette rencontre perdure, elle peut-être fugace ou au contraire déboucher sur un échange qui dépasse le simple regard de la prise en compte de l'existence de l'autre. Prenons l'exemple d'un individu que nous avons déjà rencontré précédemment et que nous avons oublié. Lorsque nous sommes amenés à le revoir de manière fortuite, on peut s'interroger : Pour quelle raison, ce dernier est sorti de mon esprit alors que je l'avais déjà vu auparavant et pour quelle raison il me revient à l'esprit au moment où je le revois ? Comme si la matérialisation de son être permet de concrétiser en moi son existence. Penser à une personne nécessite ainsi la réunion de deux choses, la mémoire et l'affect. Si je n'ai pas autrui en mémoire, je ne puis avoir le souvenir de son existence et le fait de ne pas éprouver d'affect le concernant entraîne une absence de considération.
Osons une analogie entre le manque d'attention et la maladresse. Par exemple, lorsqu'on se trouve à côté d'une personne et que je lui marche sur son pied, il s'agit d'une maladresse à son égard car je n'ai pas voulu le geste. Cette maladresse caractérise un défaut d'habileté qui résulte d'une mauvaise concentration sur mon action, eu égard à la puérilité du geste. En réalité, l'habitude mécanique de marcher réduit la capacité à me concentrer totalement sur l'objet de mon action. La maladresse n'est donc pas intentionnelle. Par conséquent, si on poursuit l'analogie, le manque d'attention résulte d'un manque de considération qui trouve sa cause dans l'habitude. Cependant, cette fois-ci il ne s'agit pas d'une habitude mécanique de marcher mais d'une habitude de percevoir les choses qui nous entourent d'une certaine manière. En d'autres termes, la perception que nous avons de la vie conditionne notre attention sur notre environnement et l'habitude, voire la répétition, ont pour effet de rendre imperméable toutes nouveautés, d'où le défaut d'attention. Par exemple, la perte d'un prochain va générer en nous une douleur, qui sera propre à nous et on aura tendance à prendre notre douleur comme étant celle que tout le monde rencontrera. De fait, lorsqu'on rencontrera une personne qui souffrira de manière différente de la nôtre, il n'y aura pas forcément d'attention portée sur elle, au motif que la perception pour repérer les signes évocateurs de cette souffrance ne sera pas habituelle.
En conclusion, nous pouvons dire que nous sommes tous différents et que notre capacité à aller vers l'autre ou au contraire l'ignorer dépendent de nos habitudes et de nos valeurs que nous portons et qui nous poussent à agir de telle ou telle manière.
L'Indifférence ordinaire que vous nous exposer peut en un sens expliquer et compléter la pensée de la banalité du mal d'Hannah Arendt, que l'on pourrait également nommer le mal ordinaire. En ce sens que, l'indifférence ou l'absence d'attention de la part d'un individu pour l'existence d'autrui est la conséquence d'une absence de penser, de réflexion qui devrait normalement se nourrir de l'observation. Si j'ignore l'existence de ceux qui m'entour, si je nie leur humanité dans le refus inconscient (ou conscient dans le cas des Nazis) de leur présence, de leur existence, alors aucun jugement moral ne peut naître dans ma pensée ou, plus exactement, dans mon absence de penser.
Cela me permet de développer une réflexion conjointe avec la vôtre, la reconnaissance de l'humanité d'un individu ne peut être conçue que dans l'attention que l'on porte à une personne. C'est en donnant un visage, un nom, un passé, des envies, des rêves à un individu que nous enrichissons dans nôtre esprit l'humanité qui compose l'être humain que nous voyons. Dès lors, nous reconnaissant en lui, nous sortons de ce dialogue sourd avec nous même pour développer un dialogue avec autrui. Dès lors, la pensée, conçue depuis Socrate et Platon comme le dialogue de nous avec nous-même, ne peut s'isoler, ni se nier sans nier notre propre humanité.
En conclusion, je peux donc affirmer que c'est dans le rapport avec autrui, dans l'attention que nous lui portons que s'enrichit et se développe la pensée qui est le fondement sur lequel repose toute réflexion morale, toute interrogation sur l'agir envers autrui. C'est en cela que nous pouvons conserver nôtre humanité en reconnaissant celle des autres.
À l’hеurе actuеllе, quеlqu’un qui sе souciе dеs autrеs еst unе piècе rarе. Prеndrе soin dеs autrеs génèrеnt dе bons sеntimеnts, lе confort еt lеs répеrcussions positivеs. Prеndrе soin signifiе aimеr. Unе pеrsonnе charmantе еst la pеrsonnе qui attirе l’attеntion dе l’êtrе chеr. L’amour еst la formе intеnsе dе l’attеntion, alors qu’еn mêmе tеmps il signifiе bonté еt tеndrеssе. Il y a quеlquеs comportеmеnts simplеs qui élèvеnt la valеur dеs gеns dans la société еt augmеntеnt lеur accеptation еt amour dans lеurs cœurs, fournissant lе sеrvicе еt l’aidе aux autrеs commе nécеssairе еt capablе dе rеprésеntеr dеs comportеmеnts positifs. Mais cе qui еst actuеllеmеnt accablant, c’еst lе manquе d’attеntion еt lе fait dе laissеr lеs chosеs tеllеs qu’еllеs sont, ou pеut-êtrе dе lеs laissеr еmpirеr sans intеrférеr еt еssayеr dе changеr la réalité.
L’indifférеncе ordinairе sе réfèrе généralеmеnt à unе attitudе dе nеutralité ou dе séparation еnvеrs dеs objеts, dеs événеmеnts ou dеs pеrsonnеs. Il pеut êtrе considéré commе unе approchе séparéе dе la viе quotidiеnnе, où on еssaiе dе nе pas êtrе influеncé émotionnеllеmеnt par cе qui sе passе autour dе soi, еt lе détachеmеnt ou lе non-attachеmеnt еst considéré commе unе voiе vеrs la libération dе la souffrancе.
Ainsi, l'indifférеncе ordinairе pеut êtrе vuе commе unе attitudе dе non-attachеmеnt еnvеrs lеs chosеs matériеllеs еt lеs désirs, afin d'attеindrе un état dе sérénité еt dе détachеmеnt mеntal. Ainsi, l'indifférеncе ordinairе pеut êtrе vuе commе unе attitudе dе détachеmеnt еnvеrs lеs chosеs qui nе contribuеnt pas au bonhеur, еt dе rеchеrchе du plaisir dans lеs chosеs simplеs dе la viе.
Mohamed Amine ESSEFIANI
M1 Philosophie EAD
Il est difficile aujourd’hui d’imaginer cet attribut naturel d’aller sincèrement et avec plaisir vers l’autre, tant la chose peut nous paraître rare désormais. Faut-il voir l’Homme naturellement compétiteur avec ses semblables, comme l’envisageait Hobbes, ou plutôt naturellement porté vers autrui par l’amour de l’autre. Rousseau distinguait l’amour de soi, naturel, de l’amour propre, social, et peut-être alors que notre désintérêt, voir notre haine pour l’autre, ne nous est pas si naturel. L’Homme n’est peut-être un loup pour lui-même que lorsqu’il s’enferme dans ses erreurs, et les normalise, Rousseau avait d’ailleurs fait ce reproche à Hobbes : attribuer à l’Homme de l’état de nature les attributs qui le fondent dans l’état social. Certainement qu’aujourd’hui, nous cohabitons avec ces deux versants de l’hypothèse de l’Homme naturel, toujours est-il que rien ne nous oblige à ne percevoir que le pessimisme dans nos relations. La notion d’indifférence est certainement l’un des points centraux qui nous permettent de comprendre nos comportements, certainement plus présente que l’envie de causer du tort à autrui. Toujours est-il qu’il est difficile d’entrevoir une vision rassurante de nos interactions dans un monde où chacun s’isole de plus en plus, mais y voir un Homme fondamentalement mauvais, ou égoïste, rentre en contradiction avec ce sentiment dommageable qu’on entend si souvent, qui regrette ce qu’il considère par défaut comme le meilleur des qualités humaines. Chacun de ces moments partagés, sources de joie tels que vous les décrivez, nous montrent que tout n’est pas terminé, et peut être que nous apprendrons à nouveau à nous soucier des autres.
“ s’intéresser réellement aux autres” que veut dire cette phrase, ça veut dire s’intéresser d’une manière désintéressée aux autres sans rien attendre en retour, faire comme si que l’autre faisait partie de nous-mêmes, être impacté par ce qui l’impact, par ce qui l’attriste, et heureux par ce qui remplit son cœur de joie et de bonheur, mais sommes-nous vraiment altruistes à ce point ? Selon Mandeville, toute action convenable ou juste est en réalité faite par vanité, l’homme selon lui, ne s’intéresse pas réellement au bonheur des autres hommes, car il est occupé uniquement par le sien propre, le sacrifice de soi, ne signifie pas pour lui un altruisme, mais plutôt une forme de vanité qui tire plaisir de la contemplation de soi. Mandeville estime même que la guerre, le vol, la prostitution, la cupidité contribuent à l’avantage des individus. Rousseau a commenté la fable des abeilles dans le discours sur l’origine de l’inégalité, selon lui, la théorie de Mandeville est plus forte, car une société ne peut avoir en même temps morale et prospérité, et que le vice des individus leur égoïsme et leur amour de soi, et la recherche de leur intérêt propre au détriment des autres est le moteur et la condition de la prospérité , la thèse contractualiste de Hobbes affirme dans le même sens que l’homme est mauvais par nature, qu’il est guidé par ses passions “ L’homme n’est pas naturellement moral” l’homme ne veut assurer que trois choses; son profit, sa sécurité, sa réputation, pour cela, il n’éprouve pas naturellement. la sympathie, selon Smith, contrairement à Mandeville et à Hobbes est un sentiment qui permet de se mettre à la place des autres pour les comprendre et partager avec eux une rencontre basée sur un amour humaniste désintéressé et non pas “ une indifférence mutuelle “ qui vise à soigner les apparences et montrer un faux sourire, l’homme certes, ne peut pas s’intéresser d’une manière radicalement altruiste aux autres, car la société dans laquelle nous vivons l’a conditionné en sorte qu’il soit égoïste, la société contemporaine libérale crée des individus égoïstes, pour cela, il est impératif de retourner aux sources et de ne pas attendre que les autres soient altruistes, mais de commencer par soi-même, de guérir soi pas soi, de comprendre que l’autre est le moi qui n’est pas le moi selon l’expression sartrienne, de former en quelque sorte une communauté humaine solide, avec de nouvelle éthique, l’éthique du désintéressement, l’éthique de la solidarité et enfin l’éthique d’un amour pur, jaillissant du cœur, et englobant les hommes, les êtres vivants, les plantes et la nature.
Rachid El aalem
M1 philosophie EAD 2022/2023
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